Malgré deux ou trois lectures des règles d'Aquasphère suite à l'achat d'une boite neuve mais soldée à moitié prix, j'avais dû me rendre à l'évidence : je retenais et comprenais rien. Rien du tour de jeu, des actions possibles, du scoring, de l'usage des robots, etc... J'ai refermé le livret, un brin désemparé il faut bien le dire, pensant qu'avec Bora Bora, j'avais fait le plus difficile parmi les jeux du même auteur. De plus, certains de mes partenaires de jeu m'avaient prévenu :
"- Aquasphère ? Houlala ! Moi, je l'ai revendu. Une vraie usine à gaz..!"
Aquasphère a alors pris la poussière dans un coin de ma ludothèque pendant des mois. Et puis un beau jour, alors que je réfléchissais sur les jeux à sortir de ma ludo lors d'une prochaine bourse aux jeux, je décidais de revoir à nouveau les règles de ce jeu au plateau bizaroïde, un peu trop chargé à mon gout en icône diverses, tout comme les plateaux individuels d'ailleurs, sans oublier ces petits meeples curieux. Dans la foulée, un joueur me dit :
- "Ah bon ? Tu le connais pas ? J'y ai joué une seule fois mais j'ai trouvé ça pas mal. Organise une partie et j'expliquerai les règles !".
Et c'est comme ça que j'ai découvert Aquasphère dans une partie à trois joueurs. Pendant les explications, je jetais des regards inquiets au troisième larron et nous avions alors penser à la même chose :
-"Et bé...! C'est un peu "cul-de-chouette!" ce jeu hein... tu peux répéter l'action case blanche là, programmer un robot avec un autre robot ?"
- "Et bien oui, alors tu vois, le robot blablabla..."
-"Ah ok, j'avais pas compris la manœuvre... sérieux, il pouvait pas faire plus simple ??"
Malgré nos doutes, nous nous sommes jetés à l'eau (merci le thème) et là... le miracle à eu lieu.
Oui, je suis rentré assez rapidement dans la partie, j'ai soudainement compris les tenants et les aboutissants de telle ou telle action, j'ai commencé à avoir une idée précise de quoi faire, à quel moment... des idées de plan quoi. Je ne vais pas gagner cette première partie certes, mais une fois celle-ci terminée, nous avions tout trois des petites étoiles (de mer) dans les yeux... "Bon les gars, on va pas attendre longtemps avant de faire une revanche hein ?"
Aquasphère m'a surpris. Agréablement. Et il y a un truc qui trompe pas : on a commencé à développer des expressions rattachées au jeu : "Action petit robot", "Chasser (ou manger) du poulpe", "Kicker un robot adverse", "Miner du cristal"..."Action yellow submarine", etc... En fait, le jeu n'est pas si compliqué que cela à expliquer (enfin, tout est relatif hein), mais à jouer efficacement c'est autre chose. Aquasphère est assez original, avec son petit ballet de meeples : je déplace un meeple ingénieur dans une case action sur un plateau rond collectif (qui se renouvelle au début de chacun des 4 tours de la partie) pour programmer un robot à une tache précise sur mon plateau individuel, ou bien je déplace mon scientifique sur le plateau central pour réaliser une action : Améliorer mon labo, prendre une carte, placer un sous-marin, attraper des octopodes, etc... tout cela en depensant des jetons "Temps" si nécessaire. Et là, je parie que je vous ai déjà perdus...
Naturellement, l'objectif est de marquer des points de victoires et nous savons qu'avec Feld, la salade de points est souvent la norme. J'ai compter environ 10 sources différentes de PV (+ une source négative). C'est beaucoup oui, mais cela reste assez gérable. Au cours des parties suivantes, des aspects du jeu vont montrer tout leur intérêt. Par exemple, l'action "Petit robot", la plus mystérieuse au prime abord, est un bon moyen de surprendre vos adversaires et de reprendre une majorité. Le placements des sous-marins est un choix cornélien question investissement, le timing pour le faire est fondamental. La chasse aux octopodes peut rapporter pas mal de point si en plus vous avez la carte qui les valorise. Même chose pour la recherche de cristaux. A noter que ceux-ci sont nécessaires pour avancer sur la piste de score. En effet, des "lignes rouges" (tous les 12 points) ne peuvent être franchies que si vous donnez un cristal, sinon vous ne pouvez marquer la totalité de vos points suite à une action ou un décompte. Bon, il y a jusqu'à maintenant une chose à ne pas délaisser, c'est le développement de votre labo. Si en plus vous pouvez avoir toutes les lettres, c'est encore mieux... et là je perds ceux qui ont survécu jusque là.
Retenez simplement que le jeu regorge de possibilités et de choix difficiles dus aux changements de disposition des jetons de programmation sur le quartier général, aux cartes, aux tuiles laboratoire, etc... Il y a de vrais choix stratégiques mais aussi des possibilités de coups tactiques bien sournois. En effet, l’interaction n'est pas qu'indirecte...
Enfin voilà, je vous recommande d'essayer au moins une fois Aquasphère, un Feld pas facile à appréhender, tortueux par moment, mais bien stimulant à jouer. Parmi les jeux de cet auteur que je pratique plus ou moins régulièrement, Aquasphère occupe pour moi aujourd'hui une place proche de certains "hits" feldiens réputés costauds (et que j'apprécies beaucoup), comme Trajan ou Bora-Bora. Aquasphère c'est du sérieux, c'est pas très beau non, mais il faut juste s'accrocher un peu au début et bien s'acclimater à son matériel. Si vous aimez les créations de Stefan Feld, je pense que vous trouverez Aquasphère vraiment intéressant.
Les + :
Règles simples en définitive alors que le matériel laisse penser le contraire
Matériel de qualité
Thème sympa (même s'il est plaqué)
Quelle richesse et quel équilibre (programmation, anticipation, gestion de l’ordre du tour, gestion des 'pénalités' (présence des octopodes et cristaux nécessaires pour passer les lasers), interaction entre les joueurs, …)
Bonne rejouabilité (laboratoire de départ au hasard, avec les 7 jetons programmation qui changent à chaque tour, 24 cartes (sur 41) et extension de laboratoire (sur 30) placées sur 1 des 6 laboratoires possibles, octopodes et cristaux qui arrivent à chaque tour)
Parties renouvelées
Les - :
Mauvaise lisibilité au niveau de la station de recherche lorsqu'il y a des octopodes, des robots, des cristaux, des scientifiques (dommage que la taille du plateau ait été réduite par rapport au proto (même si c'est compréhensible au niveau de l'édition))
Donc :
Encore un très très bon jeu de Stefan Feld. Aquasphere est dans le trio de tête de mes jeux préférés (avec Macao et Burgund)
Je ne sais pas si je suis très objective car j'adore stefan feld !
Mais Aquasphere est pour moi un des meilleurs Feld (avec les châteaux de bourgogne) !
Le jeu est un casse tête de choix, heureusement la manière de programmer nous limite ce qui permet des tours de jeu fluide. Pour l'instant nous ne l'avons joué qu'à 2, je ne sais donc pas ce que ça donne à plus de joueurs au niveau fluidité.
Les différentes manières de scorer nous permet de pouvoir retomber sur nos pieds, on a pour le moment toujours eu des parties plutôt serrées.
Le matériel est de bonne qualité, le jeu se renouvelle en fonction de la mise en place du jeu différente à chaque partie.
Programmation et prévision sont les maîtres mots de l'avancée vers la victoire.
Grand amateur des jeux de Feld, j'avoue avoir longtemps eut du mal à me lancer dans celui-ci. Le thème déjà ne me parlait pas plus que ça (je préfère de loin la Rome antique de Trajan), et le plateau de jeu me faisait l'effet d'une oeuvre spécialement conçue pour annihiler toute envie de fun et d'amusement. Non qu'il soit laid, mais au premier abord il a ce je ne sais quoi qui me donnait envie de tourner les talons et m'enfuir en hurlant. Bref, ce jeu est aussi sexy qu'une flaque de boue perdue au beau milieu d'une zone industrielle (j'y vais fort là, non ?).
Et puis un jour, il ne me restait plus que lui a n'avoir jamais été joué sur l'étagère, alors il a bien fallu se lancer.
Et là, j'avoue avoir vite trouvé le même plaisir que sur Trajan : Un jeu riche, exigent, une bonne interaction sur le plateau, on calcul, on calcul, on planifie. L'envie d'en refaire une est bien présente, la rejouabilité, comme souvent dans les jeux de cet auteur est exemplaire du fait du nombre de stratégies viables et de la variabilité de la mise en place.
Le seul hic, c'est de se farcir les règles, pas toujours très claires. Je pourrais ajouter les mouvements pas très intuitifs des ingénieurs et robots, mais une fois l'habitude prise au bout de quelques tours, c'est du bonheur.
Pour moi, c'est peut-être le jeu le plus calculatoire de Stefan Feld, ou tension et frustration sont de mises, et malgré sa robe repoussante, il se trouve catapulté directement dans mon top trois des jeux de l'auteur et mon top 10 tout jeux confondus, même devant Bora bora, que j'aime beaucoup pourtant.
Ah oui, une dernière chose, le jeu tourne tres bien dans toutes les configurations !
Le jeu est chatoyant (c'est peu dire) … Les couleurs sont surprenantes, éblouissantes ; on frôle le claquage rétinien … Cela rend le plateau peu lisible et son agencement n’améliore guère la chose. C’est pour moi la principale critique. Sinon la patte de l’auteur est bien présente et Aquasphère a toutes les qualités des opus précédents de Mr Feld. On retrouve les choix d’action multiples, une incroyable variété de marquer des points, de la réflexion à gogo, un grand équilibre, une très grande re-jouabilité une interaction entre les joueurs un peu moins importante que d’autre de ses créations mais tout de même présente, de la programmation et même de la programmation de programmation (robot sur la zone blanche).
Jeu qui parait complexe au 1er abord, avec un plateau chargé, pas mal de zones à observer, des couleurs qui vous sautent aux yeux, et une mise en bouche qui semble assez indigeste... comme une immersion un peu trop brusque en eau sombre !!! Et puis finalement ça s'éclaircit rapidement pour devenir très fluide avec une mécanique de jeu bien huilée :)
Beaucoup de choix (jeu d'optimisation), différentes stratégies sur lesquelles s'orienter et plutôt une bonne interaction entre les joueurs (on se bastonne à coup de poulpes, on bataille pour des tuiles de laboratoire, des cartes qui vont améliorer notre quotidien des tours à jouer, on surveille les cristaux pour ne pas perdre de points et on cours après du temps pour circuler à 20 000 lieues sous la mer...).
La rejouabilité est très bonne (les parties ne se ressemblent pas). ça tourne pas mal à 2, à 4 c'est top!!! Compter en moyenne une bonne heure 1/2 (suivant si ça cogite beaucoup autour de vous...).
On a les neurones qui chauffent, on maudit son voisin (voir on l'étrangle), on jubile insidieusement.... bref autant de stades par lesquels on passe, que de couleurs sur le plateau de jeu....on y revient donc avec grand plaisir.
S'adresse à des joueurs bien motivés, qui seront convaincre leurs proches, que jouer c'est un peu comme une bonne vieille paire de santiag... ça fait un peu mal au début, mais ensuite, ça procure beaucoup d'endorphine :)
C'est très sincèrement ce que je me suis dit à la première partie, puis à la seconde et toujours à la troisième.
Pour les habitués des jeux de Stefan Feld il n'y a pas de mauvaises surprises, on est en terrain connu avec une multitude d'actions différentes, des choix cornéliens à faire (mais sans forcément de grandes conséquences vu toutes les possibilités de marquer), un thème souvent plaqué mais un jeu qui tourne comme une horloge.
Ici je trouve le plateau un peu fouilli, j'ai regretté qu'on ne puisse installer véritablement un moteur à action (chose que j'adore dans les eurogames), j'ai eu pas mal de regrets et de couacs qui font que c'est l'un des rares feld que j'ai délaissé à l'achat. Mais je ne refuserais pas une partie quand même :)
Compatible deutéranomalie
Je n'aime pas trop le thème, le plateau, sa lisibilité, mais si on laisse ces défauts de côté, on se trouve devant un jeu calculatoire, profond et mécaniquement intéressant.
Je l'ai acheté à moitié prix, mais je ne pense pas que je l'aurais pris autrement.
Un jeu de Feld dans toute sa splendeur. On y trouve la profondeur, la complexité, les interactions. C'est très réussi.
Un bémol néanmoins sur la lisibilité du plateau.
Un bon feld, un poil complexe à appréhender . Le thème natal est pas si plaqué que cela. Les actions sont nombreuses et le temps est vitale pour ne pas rester bloqué. Au fur et à mesure les choix devienne difficile. Je ne ai pas été déçu, je lui préfère le jeu trajan.
Un plateau peu attrayant (-), des règles qui ne semblent pas fluides (-), une thème quelconque (-), beaucoup de choix (+), pleins de façons de marquer des points (+). Mais au final ca nous a semblé peu fluide, peu "visuel" le plateau est méga chargé, assez prise de tête.
Durée correcte : 2h à 4
Ca reste un Feld donc il n'est pas mauvais, mais franchement dispensable.
Peu de parties au compteur pour le moment mais une sacrée envie de reviens-y pour ce jeu de l'auteur de la décennie. Le jeu est assez beau, pour une fois. Peut être parce qu'il regorge de couleurs et de pions de différentes formes (aucun cube dans ce jeu), allez savoir ? Ca pourra gêner à la visibilité pour certains. Ce ne fut pas mon cas.
La thématique prend bizarrement, du fait de ce matériel, alors qu'elle est totalement plaquée. Plusieurs idées sont assez différentes des habitudes pour permettre au jeu de ne pas faire doublon avec d'autres mais aussi pour faire varier les parties. Bref, que du bon pour moi. Pas mal de choix à faire, des ressources en faible quantité qu'il faut savoir gérer, des points qu'on peut marquer de différentes façons, du hasard parfois un peu frustrant, un peu d'interaction pour éviter de jouer seul dans son coin mais peu pour éviter de rendre le jeu chaotique. Tout est présent, et la sauce prend bien. Seuls les fans de jeux où la puissance monte au fil des tours seront déçus (et ceux, bien entendu, qui n'ont pas encore accroché aux jeux de l'auteur : celui-ci ne devrait pas les faire changer d'avis).
Me reste encore Rialto et La Isla à essayer chez l'auteur pour avoir fait le tour complet et déjà, je me demande si ce jeu ne va se placer dans mon top 3 de l'auteur derrière l'immense "Chateaux de Bourgogne" et aux côtés de Notre Dame. Avec ces deux titres, je n'avais conservé que Strasbourg et Amerigo. Voilà le cinquième qui devrait rester dans ma ludothèque...
Aqua Sphere, l'auteur a bien du se trituré le cerveau ^^ Un bon jeu bien prise de tête ou faut prévoir pas mal de tour a l'avance. C'est sympa tout de même, et bien équilibré, plusieurs techniques marche.
Aquasphere est un jeu sympa avec de bonnes idées, de bonnes mécaniques mais il lui manque certaines choses pour en faire un jeu excellent. Le principe de programmation des actions est sympa et original, le jeu est fluide mais le charme n'a pas pris.
Je lui préfère Burgund, Luna ou Notre Dame personnellement.
Trop long, trop cafouillis au niveau des couleurs qui flashent de partout, trop opportuniste, et trop tendu au niveau des horloges qui permettent les déplacements et qui sont malheureusement trop difficiles à récupérer, ce qui limite trop les possibilités. Dommage, j'aime bien Feld en temps normal.
Aquasphere est dans la même lignée des autres jeux de l'auteur: un jeu avec thème plaqué, une foule de possibilité de scorer, tout en restant relativement simple. Reste que celui demande de la programmation sur plusieurs tours et est véritable casse tête! J'adore!
Je ne joue pas souvent à des jeux de Feld. Il est pour moi l'auteur de jeux très mécaniques et complexes (pas tous il est vrai). Les **thèmes** sont souvent plaqués. Ce n'est pas trop le cas ici car je peux me croire dans une station pour programmer mes robots afin d'effectuer certaines tâches, bien que le fait de poser des sous-marins pour permettre de comptabiliser les robots soit très peu thématique.
C'est un jeu de programmation dans lequel le temps (monnaie du jeu) et le timing (pour faire des actions avant les autres) sont très importants. L'interaction est très présente (majorité, effectuer des actions, coût de pose des sous-marins, éviction des robots adverses...). La **mécanique** est simple puisqu'il n'y a que deux actions (programmer un robot ou activer un robot). Pourtant, c'est l'un des jeux (hors jeux abstraits évidemment) les plus réflexifs auxquels j'ai jamais joué. Il y a tant de paramètres à prendre en considération (notamment l'arbre des actions du tour suivant).
Cependant, je lui trouve quelques défauts :
- une durée trop longue, accrue par les analyses longues afin de prendre en compte l'ordre de programmation des actions du tour suivant. Certains tours peuvent être courts, d'autres très longs. C'est donc un peu frustrant d'attendre longuement son tour de jeu pour ne passer que 10 secondes à programmer son robot.
- l'action de programmer une action pour pouvoir en programmer une autre est très pénible à comprendre, même si son utilisation est intéressante pour pouvoir faire une action déjà passée.
- le fait de devoir tout faire faute de quoi on se fait distancer : il faut faire des sous-marins pour comptabiliser plus de points, en n'oubliant pas de prendre des cartes, ni de compléter son module avec des lettres (qui peuvent faire toute la différence), ni de chasser les octopodes, et encore moins d'oublier les cristaux noirs (sans quoi on ne peut pas franchir certains paliers de points). Donc, il ne sera pas vraiment possible d'axer sa stratégie sur un domaine.
- le hasard des tirages de cartes ou des éléments de modules (et de leur placement) peut vraiment nuire à une stratégie (cf attendre une lettre pour un module qui ne vient pas)
**En résumé**, il s'agit d'un jeu réflexif où il faudra sans cesse bien réfléchir au timing de ses actions, tout en saisissant les opportunités qui se présentent. Une erreur est difficilement rattrapable. Je lui trouve une forte interaction, si bien qu'on n'est pas dans sa bulle à jouer. La concurrence est très forte tout le long de la partie.