Jeu découvert en café ludique sans autre attente que celle d'un jeu Next Move/Plan B : la promesse d'un jeu abstrait bien habillé et bien édité.
5 minutes pour faire le tour du matos et 5 minutes pour lire la règle et on est rapidement dans le bain. Le matériel est impeccable et la règle très claire : ça donne envie d'y jouer.
Tout le suc du jeu réside dans la planification des déplacements de notre abeille. On peut y jouer au pied levé, mode qui a ma préférence, ou se faire de gros noeuds à la tête en prévoyant 2/3 coups à l'avance tout en optimisant la prise de nectar.
Si l'exercice se révèle intéressant, on peut vite se retrouver à jongler avec les contraintes de déplacements et avec les demandes de nos 4 (!) objectifs, 2 en commun et 2 perso, ce qui pourrait être un peu trop pour jouer avec le tout venant.
Si on regrette le manque de fun par absence de rebondissements, on se consolera avec le fait qu'une partie à 2 dure 20 minutes et qu'on passera, au final, plutôt un bon moment grâce à l'effort éditorial.
Des abeilles mimies, de grosses fleurs, des pions colorés et un thème mielleux, ce jeu a tout pour attirer la famille aimant un tant soit peu la nature. Mais la nature est parfois cruelle et ne le lui rendra pas forcément. Car ce jeu abstrait n'est pas si simple. Les déplacements possibles varient à chaque tour et il faut anticiper ou parfois temporiser pour repartir dans la bonne direction afin de glaner la couleur de nectar qui vous intéresse. Pourquoi ? Pour valider les objectifs. Matériel et rangement impec, jeu prenant mais pas pour tout le monde. Plus complexe qu'on ne le croit pour le grand public, on se demande si cet enrobage réussira à convaincre les joueurs adeptes des casse-têtes calculatoires de son bon niveau?
Beez avait presque tout pour faire un énorme carton ludique: matos super beau (un des plus beaux jeux que j'ai pu voir, sans aucune faute de goût, luxueux sans faire kitsch), concept attrayant, règles de mouvement/récolte ultra simples mais ouvrant sur de la profondeur... Finalement il perd sur la dernière ligne droite, celui d'un scoring arbitraire et finalement assez complexe et frustrant: vous devez placer vos pollens gagnés à certains endroits selon la longueur des déplacements qui les ont obtenus. Cette règle est totalement arbitraire, ça sent à plein nez la complication ajoutée pour que ça ne soit pas trop facile ou lié à la chance. Genre, tu as calculé d'arriver sur le bleu avec un 3, c'est donc pas par hasard que tu peux compléter la figure à dessiner sur ta ruche... Mouaif...
Une partie de Beez commence dans la franche bonne humeur devant ces couleurs chamarrées, on lance ses abeilles un peu au hasard, on pige les coups à programmer, on a des sensations ludiques inédites lorsqu'on prévoit le changement d'axe de ses abeilles pour deux coups futurs: ceux qui ont du mal avec la droite et la gauche vont avoir des vertiges assez drôles! Ces programmations des abeilles constituent clairement le point fort du jeu, elles me rappent un peu Mississipi Queen en mieux (le charbon qui s'épuise c'était quand même pas super agréable).
La tablée devient ainsi de moins en moins bruyante et animée... On rentre progressivement on rentre en mode hard fun en se demandant par exemple "comment je peux avoir ce bleu en faisant 3?". Ok, c'est un jeu cérébral, mais pour l'instant ça va, car il y a encore pas mal de possibilités (place sur la ruche, pollens encore nombreux).
Puis tout devient beaucoup plus agressif, on dirait que les abeilles se rappellent qu'elles peuvent piquer (et se piquer du pollen): voici la phase bad vibes, avec des répliques comme "et merde j'y étais presque, tout ça pour rien je suis dèg, c'est un peu vénèr vot' jeu quand même." Je me demande comment ce Dan Halstad a pu se tirer une balle dans le pied aussi évidente, surtout à l'heure des jeux "candy crush" de récompense permanente, où on n'échoue jamais et où le "meilleur gagnant" remporte la partie. Là c'est carrément l'extrême inverse.
Verdict: ces contraintes de remplissage de ruche font passer Beez d'immense hit potentiel à OFNI ludique qui ne satisfera sans doute aucun public en particulier, mais qui demeure intéressant.
En ce sens, il est le parfait jumeau (thématique également) de MARIPOSAS.
Et au final, ces deux-là sont quand même deux très bons jeux qui sont surtout incroyablement beaux, donc on ne peut que se réjouir qu'ils existent.
Troisième jeu de la série auquel je joue, Beez est le plus beau de la trilogie. Le plus / mieux thématisé également.
Je l'ai préféré au "classique" Azul, que je trouve juste moyen, mais lui préfère encore Reef, probablement le moins connu des trois.
Beez est donc un jeu sublime dans lequel nous allons déplacer chacun notre abeille pour butiner du pollen de différentes couleurs que nous allons placer sur notre plateau personnel en essayant d'optimiser ces placements pour scorer au mieux nos deux cartes objectifs persos et 3 cartes objectifs communs.
C'est tout. Mais c'est fait de façon malin, car tout comme dans Reef, tout est imbriqué. Ainsi votre déplacement qui engendrera le gain de pollen, déterminera où vous pourrez le placer dans votre ruche.
Pas de hasard. Si vous parvenez à visualiser plusieurs coups à l'avance, tant mieux.
Surtout que les parties sont courtes (10 tours en moyenne) et qu'il vaut mieux bien optimiser tout ça.
C'est tellement bon et bien fait qu'on ressent un peu de déception quant à la durée des parties. Dommage également qu'il n'y ai pas tant que ça de cartes objectifs et qu'elles ne soient pas si variées que ça. Mais en l'état, c'est déjà bien.
Ces deux petits points "gris" me font pencher sur une moyenne de 7,5 là où un jeu plus "complet" (enfin, je m'entend : ainsi proposé, il va à l'essentiel et reste très abordable par tous) irait à 8 : je ne sais quoi penser de la durée de vie du jeu.
Et comme il me faut trancher entre 7 et 8, c'est sa qualité esthétique (et un peu sa jolie thématique, réussie) qui lui permet de partir sur ce joli 8/10, mérité.
Beez profite d’une qualité de fabrication exemplaire.
Tous les composants du jeu sont de qualité : mention spéciale aux 4 petites abeilles en 3D , qui de part leur beauté ne laisseront personne indifférent autour de la table
La qualité d’écriture des règles est là, c’est simple et rapide à comprendre ce qui rend le jeu très accessible.
Néanmoins, le jeu devient très calculatoire et chaque déplacement des abeilles doit se faire avec minutie. Ajoutez à cela des problèmes de visualisation dans l’espace, la faute aux nombreuses faces qui composent les abeilles et les restrictions qui vont avec.
Néanmoins, Beez à le mérite d’être simple, dans la même veine que son grand frère Azul, avec un thème qu’on ne retrouve pas souvent dans les autres jeux.
Pour plus d'informations => <https://latuiledejeu.com/beez/>
Vin d'jeu: Même si le plateau d’jeu est suffisamment large pour ne pas trop s’ennuyer les uns les autres, il arrivera de temps en temps qu’une abeille adverse vienne bouleverser vos plans en vous chipant un pollen que vous convoitiez ou en se plaçant sur votre chemin. Beez est d’ailleurs assez tactique car il est extrêmement difficile de planifier plus de deux tours à l’avance et vous vous surprendrez à prendre vos décisions au moment de jouer et plus rarement durant les tours adverses. Le plateau modulaire, le jeu des adversaires et surtout les divers objectifs assureront quant à eux la variabilité de vos parties. Même sans venin, ces abeilles font un miel qu’on se plaît à déguster.
Si les avis et la vidéo sur Vin d'jeu vous intéressent, c'est par là: <https://www.vindjeu.eu/2021/03/15/beez/>
Autour d'un belle édition, voici un jeu de déplacement simulant fort joliment la danse des abeilles... Et le moins qu'on puisse dire, c'est que maîtriser cette danse n'est pas chose aisée !
Récupérer du pollen en virevoltant de façon à optimiser des déplacements "octogonaux" n'est pas du plus facile... Et c'est même encore plus complexe lorsqu'il faut marier tout cela avec des objectifs de fin de parties indiquant des contrats de "placement de pollen" particulier demandant donc de marier ses déplacements avec les placements du pollen. En gros, une direction de déplacement vous donne une longueur de déplacement (mettons deux) qui devra vous permettre de récupérer un pollen (d'une certaine couleur, importante pour les objectifs) qu'il faudra placer dans votre ruche sur le même numéro que le déplacement (ici le 2).
On se retrouve avec une réflexion à la Rasende Roboter dans le sens où vous réfléchissez vos déplacements sur plusieurs coups, (en essayant de chopper les "rejouer" au passage) pour optimiser votre scoring en fin de partie entre les objectifs communs et privés.
De la bonne réflexion avec un thème champêtre et bien mis en scène, mais attention, il faut apprécier cette ambiance silencieuse et réflexive, synonyme pour certains de "prise de tête" :)
BEEZ, de premier aspect familial, est un véritable casse tête, très malin, qui vous séduira inévitablement par un matériel splendide et une mécanique très épurée et efficace. Il fait l’unanimité autour de moi. Et quand le plaisir est immédiat, on peut parler de coup de cœur.
L'avis complet : <https://lemeeplejaune.fr/2021/02/12/un-oeil-sur-beez/>