... tout devient plus clair et limpide.
Concordia se joue d'abord dans le flou. Pas un flou "réglementaire", non, ses règles s'apprennent en 15min, mais bel et bien un flou lié aux conditions de victoire. Pendant tout le jeu, il apparaît clair qu'il va falloir se développer un peu partout, qu'il est urgent de prendre des cartes, qu'il faut des ressources, des colons, etc etc.
Oui. Mais tout ça pourquoi ?
Au début, c'est pas très clair. En effet, les cartes que l'on joue sont elles-mêmes "sponsorisées" par différents dieux, lesquels seront regroupés et dénombrés pour servir de multiplicateur de points en fin de partie selon tel ou tel critère. Pour prendre un exemple concret : si à la fin de la partie j'ai deux cartes Vesta, que ce Dieu (enfin, cette déesse) permet de remporter un point de victoire par tranche de dix pièces de monnaie en possession du joueur, si j'ai 34 pièces en fin de partie, je marquerais 3 \*2 = 6 PV.
Chaque dieu priorisant ses points dans un registre particulier (expansion, colons, nourritures, etc ), il est difficile d'évaluer quel joueur joue en tête. Enfin, on sent bien que telle ou telle carte devient capitale, que pour l'obtenir il faudra jouer telle action plutôt qu'une autre. Parce que oui, à Concordia on joue une action par tour et une fois la carte dieu jouée, il faudra une autre action pour récupérer cette carte et de nouveau la reprendre en main ( dans un système proche de celui de A few acre of snow).
Et après quelques parties, tout devient plus clair. C'est une course ! Il est urgent de tout y faire : récolter, prospérer, récupérer des cartes, coloniser. Le moins je laisse d'espaces à mon (mes) adversaire(s), plus j'ai de chances de le devancer au moment du décompte final.
A ce sujet, finir en premier (soit par la construction de sa 15ième villa, soit en récupérant la dernière carte du jeu) permet de gagner 7 précieux points de victoire qui compteront - n'en doutez pas- diablement au moment du décompte.
Lorsque s'ajoute à toutes les qualités de cette course un plateau réversible en fonction des configuration, une fluidité de jeu diablement efficace, un goût de "reviens-y" prononcé mâtiné d'un apprentissage du jeu partie après partie, on obtient un logique challenger au jeu de l'année.
C'est mérité, tant l'ingrédient caché par la règle devient incontournable après quelques parties : le plaisir !