Du Colovini pur jus. Le problème selon moi, c'est qu'il a pondu bien plus riche depuis, et surtout bien plus intéressant.
Le jeu en lui même tourne très bien, mais je n'ai rien trouvé de bien excitant. En terme de jeu de majorité, partage des quartiers, et enchères cachées, on a fait bien mieux depuis. Autant dire que le jeu a veilli et que je n'y rejouerai certainement pas.
De prime abord, j'ai rien pigé. Il faut dire que le mode d'emploi est en allemand, et que la traduction que l'on peut se procurer sur internet manque de profondeur (genre je traduis mot à mot sans vérifier que l'ensemble est cohérent).
Par ailleurs, pour un néophyte comme moi pour ce genre de jeu, il y a un temps nécessaire d'imprégnation pour comprendre l'intérêt des Conseillers (et notamment de la Quarantia), la stratégie des votes, etc...
Puis, après quelques parties (à 4 absolument, sinon ça manque de piquant), on commence à s'attacher à ce jeu atypique :
- à quel quartier donner la priorité suivant l'ordre de vote?
- dois-je sacrifier ma stratégie afin de contrer celle des autres?
- comment bluffer en déplaçant ses maisons à l'aide des conseillers après les avoir accumuler dans un autre quartier?
Par contre, je dois reconnaitre une constante dans ce jeu : la fin. Les joueurs finissent quasiment toujours à égalité de palais, en visant généralement une stratégie à 7 palais dans 5 quartiers; le vainqueur ne devant sa victoire qu'au hasard de l'ordre des votes.
Ce jeu n'est pas fun ! Il n'est pas fait pour les joueurs qui veulent faire de la diplomatie, mais pour ceux qui veulent calculer, prendre des risques, un peu bluffer... Il faut aimer se creuser la tête... Le résultat est agréable, mais pour les amateurs...
Colovini reste pour moi une énigme ludique. J'ai tendance à penser que son talent réside essentiellement dans la conception de mécanismes ingénieux mais tortueux sur lesquels il va ensuite coller un thème plus ou moins bien adapté...
En lisant la règle de Doge, j'ai été frappé par le côté "algoryhtme" qui s'en dégageait.
Le jeu est fidèle à la règle. Froid et calculateur. Comme c'est un jeu de majorité, on est bien souvent dans la ré-action plus que dans l'action, et les choix stratégiques sont très limités, pour ne pas dire quasi inexistants. Et plus la partie avance, plus on a l'impression d'être dans un joyeux bordel, ce qui est paradoxal pour un jeu sans hasard!
Au final, les scores restent serrés, sans qu'on puisse vraiment dire pourquoi on est premier, ou dernier...
DOGE est nettement un jeu statique. D'accord il y a du piment dans la révélation des votes et de l'anticipation mais le rôle des conseillers est d'abord obscur puis une fois comprise la règle juste mineure par rapport à ce qu'on peut en attendre.
En fait il faudrait comme dans le monopoly quelques cartes tirées au hasard pour créer quelques retournements de situations!!! Je ne demande pas des dés,ce n'est pas l'esprit du jeu et ça le gâcherait.
Bref j'ai acheté le jeu sur avis de 4 de tric trac, eh bien je suis très déçu.
Quitte à jouer à Venise, je préfère SAN MARCO!!!!
Contexte : 3 parties jouées
Points positifs :
- Un jeu de placement, avec ce qu'il faut de bluff et de tactique
- Le mécanisme de choix simultané + le mécanisme de payer + cher au fur et à mesure
- Régles simples
- Le jeu plaît bien en général
- Les différentes stratégies possibles
Points négatifs :
- Le résultat est très souvent serré et se joue à peu de choses (genre la personne a qui il reste le plus de pions sur le plateau)
- Les élèments du plateau ne sont pas forcément tous rapidement identifiables (le choix des symboles et des couleurs laisse à désirer à mon avis)
...devenir Doge!
Doge est vraiment un jeu agréable et même s'il est possible d'éprouver quelques difficultés à repérer les quartiers, ce petit défaut est largement compensé par la qualité générale du matériel.
Le thème est sympa et même s'il paraît quelques peu artificiel par moment (on peut "déplacer des maisons), il reste classique et crédible.
Les mécanismes de ce jeu sont vraiment plein de subtilité. Le bluff y tient une grande part (les votes sont face cachés) et l'ordre de jeu des quartiers rend le jeu vraiment complexe et vicieux. Le placement des conseillers au fur et a mesure du jeu leur donne tout leur poids et permet de vraiment gêner les autres joueurs. L'ordre du jeu peut même premettre à un joueur qui le maîtrise bien de profiter de l'avantage des conseillers deux fois de suites sans repasser par le vote.
C'est vraiment un jeu sympa qui permet de développer pas mal de stratégie et qui laisse peu de place à la chance.
Il existe une polémique chez les amateurs de jeux qui opposent les jeux de placement aux jeux de conquêtes par expansions. Souvent ces derniers reprochent aux jeux de placement d’être trop statiques car une fois posés sur le plateau les pions ne bougent plus ou presque.
La mécanique de placement, tends en effet à se développer de plus en plus et Doge en est un parfait exemple. Il ne s’agit pas de détruire l’espace occupé par ses adversaires mais de l’occuper au mieux et le plus rapidement. On peut donc parler de jeu plus politique que guerrier. Imaginez qu’au lieu de commencer votre partie d’échec sagement aligné l’un en face de l’autre comme dans les batailles anciennes, vous négociez la pose de chaque pièce à l’endroit du plateau que vous désirez… Celui qui aura su le mieux gérer son occupation est quasiment sur de remporter la victoire sans passer par la phase de bataille.
C’est une conception plus moderne de la stratégie sans doute inspirée des techniques de stratégie économique et politique plus que militaire. Un genre de Yalta quoi !
Pour revenir à Doge, son système, s’il n’est pas original pour les vieux briscards, est simple et riche à la fois. Les objectifs multiples permettent des coups retords et des changements de stratégie en cours de partie.
Plus abstrait que El grande, les règles de Doge sont plus simples et le tout donne un style un peu plus intello.
On peut dire que le monopoly est le véritable ancètre des jeux de placement, Dodge est son avancée la plus poussée.