Lors du premier tour de jeu, on se demande si on a bien compris les règles : le fait de ne pouvoir faire qu'une action par tour est assez inhabituel. Mais très vite on se rend compte que cela permet de ne pas s'ennuyer : les tours des autres joueurs ne durent jamais bien longtemps et on se retrouve donc très vite à jouer. La mayonnaise prend alors peu à peu…
Le but du jeu est d’avoir plus de gangsters que les autres, et ce dans un maximum de quartiers. Gangster est donc un jeu où il faut avoir une stratégie (c’est un jeu de majorités) mais où l’on garde le sourire (kidnapper un gangster adverse pour le jeter dans le port est assez jouissif !!). L’ambiance est donc plutôt interactive car chaque action d’un adversaire peut nous obliger à contre-attaquer. Résultat : il n’y a pas de réflexions « prise de tête » où l’on prévoit 20 coups à l’avance. C’est plutôt une succession de colmatages de brèches où l’on se fixe des priorités (rappelons qu’on n’a droit qu’à une action par tour !).
L’autre point positif de Gangster est la faible part laissée au hasard. Il n’y a en fait que deux choses qui sont liées à la chance : les 8 quartiers sur 10 où les points seront doublés et l’accessoire avec lequel chaque joueur commence la partie (mais cela se change très facilement).
En bref, si vous voulez assoir de fins stratèges et des petits filous autour d’une même table, Gangster est le jeu qu’il vous faut.
Gangster est un jeu de placement simple, rapide, au thème plutôt bien exploité.
Vous implantez les membres de votre gang dans le Chicago des années 30, chaque quartier rapporte des points pour peu que vous y soyez présent en bonne position (ce n’est pas forcément le premier qui gagne le plus de point). Votre équipement de départ va influer sur votre manière de jouer (par exemple, celui qui a un grand coffre pourra y entasser plus de membres des gangs adverses (hé hé !), celui qui peut poser deux membres de son gang d’un seul coup ira plutôt s’implanter dans les quartiers où il faut être majoritaire…). La partie va vit, très vite même, on va donc plutôt privilégier son placement que gêner les autres. Dernier point, l’esthétique est particulièrement soignée avec un look BD pour les cartes et un plateau type plan de ville très réussi même si, au début, on a du mal à voir les connections entre les quartiers.
Je le recommande à tous les joueurs qui aiment ce thème et qui recherchent un jeu pas prise de tête, pas trop calculatoire mais avec un système de majorité astucieux qui permet les coups tordus.