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Tous les avis sur Hallertau

11 Résultats

Le bac à sable est fermé!
Pas étonnant que Rosenberg déclare que Hallertau est son dernier gros jeu, puisque ce n'en est déjà plus vraiment un. En apparence ultra touffu, c'est en réalité un faux gros jeu très répétitif et pépère, mais aussi d'une grande pureté, un peu l'inverse du foisonnant Ora et Labora, qui semble très simple à la mise en place mais nécessite de bien explorer et apprivoiser les chaînages et combos d'une partie à l'autre, avec la possibilité (et souvent l'obligation) de tenter des choses complètement différentes. Cette totale absence de bac à sable dans Hallertau n'est pas un défaut en soi, sachez juste que vous allez avoir une impression très casanière de faire du surplace dans votre ferme: ces paysans sont loin d'avoir les possibilités ou les ambitions créatives d'Agricola, faux jumeau qui ressemble en comparaison à une aventure épique extraordinairement suprenante! Si vous êtes fan des gros builders créatifs et vertigineux à la Luciani, vous risquez fort de vous ennuyer dans cette petite ferme bien reglée! En contrepartie, vous allez pouvoir vous concentrer sur une très agréable pose d'ouvrier et une optimisation des productions très didactique (tout est visible) et pas trop punitive. Cet avis peut sembler trop négatif, mais en fait j'ai du mal à ne pas le comparer à des jeux d'optimisation beaucoup plus osés comme Lorenzo, Golem ou Ora et Labora, devant lesquels il ferait bien piètre figure si on le jugeait sur les mêmes critères. Jouer à Hallertau après Agricola, c'est un peu comme regarder une adaptation télévisée de votre film préféré. Pour continuer dans la métaphore cinématographique, si Agricola c'est Pialat, Hallertau c'est Sautet. En réalité, il ne jouent tout simplement pas dans la même catégorie, on pourrait d'avantage considérer ce dernier comme un point final tranquille, qui s'avère vraiment sympathique et facile à sortir à condition qu'on accepte ses limites évidentes. Maintenant, pour chipoter, j'ai un gros doute sur l'utilisation omniprésente des cartes, dont les effets ne font pas vraiment rêver... mais laissent quand même songeur quant à la part de chance qu'elles impliquent! Ceux qui regrettaient la chance due à la pioche initiale d'Agricola passez votre chemin, ici c'est TOUT LE TEMPS! Ce qui gêne le plus avec ces cartes, ce n'est pas nécessairement la chance mais la sensation qu'elles vous indiquent en permanence quoi faire, réduisant encore l'aspect bac à sable. En regardant sa main remplie de mini objectifs d'un intérêt douteux, on a une sensation de jouer à un tout petit jeu de cartes chaotique et banal, qui tenterait de rajouter une couche aux mécaniques initiales pourtant brillantes, un peu comme les atroces objectifs cachés de Takenoko. Pour faire passer la pilule de la pioche ingrate, il aurait peut-être fallu insérer une mécanique automatique et gratuite de deck building, plutôt que de faire encore payer des ouvrier pour repiocher jusqu'à trouver quelque chose qui combote bien. Très étonnant de la part d'un designer aussi chevronné. En conclusion, si la mécanique répétitive et le manque de liberté ne vous effraient pas, si vous ne recherchez pas le vertige des dizaines de directions possibles à chaque tour, c'est peut être un très bon jeu pour vous, car une fois renoncé à ces possibilités créatrices on peut se concentrer sur la belle mécanique de base sans beaucoup de prise de tête et avec des résultats presque immédiats, c'est sans doute l'avantage d'un tel jeu extrêmement scripté. Finalement, Rosenberg semble avoir décider de faire avant tout un jeu efficace pour conclure sa série agricole, et sachant qu'il avait déjà essayé plein de choses, il a peut-être juste voulu livrer un système qui tourne bien, vers lequel on aura envie de revenir non pas pour tester des stratégies différentes mais pour retrouver une machine qui se déploie tranquillement, toujours de la même façon, avec un matériel réellement magnifique. Un jeu conservateur en somme... A noter: le jeu solo ne demande AUCUN ajustement. Il y a juste un peu plus de cubes présents pour prendre des places, et ça suffit pour simuler les autres joueurs, puisque l'ennemi principal du jeu n'est pas un joueur adverse mais la montée des prix pour faire progresser ses artisans. C'est d'ailleurs le truc qui rend la progression du jeu très sympa, un peu comme si les paysans d'Agricola n'avaient pas très faim au début, mais se mettaient spontanément à demander chacun d'avantage de nourriture en cours de partie! En plus, la plupart des phases multijoueurs s'effectuent en simultané, ce qui renforce encore l'impression de multisolo. C'est donc bien une matrice de jeu solitaire, et de ce fait le scoring (sans le moindre automa) fonctionne superbement bien: sachez que si vous avez comme moi du mal avec la plupart des modes solo, vous avez là un candidat idéal pour vous faire changer d'avis. Très rapide à mettre en place quand on connaît les règles et qu'on range bien les cartes, ne laissant pas de place au doute tout le long du déroulement du jeu (on vérifie de temps en temps le pouvoir d'une carte ou une autre), Hallertau est le meilleur jeu solo que je connaisse à ce jour. PS: Comme moi, vous n'aimez PAS DU TOUT la main de cartes de Hallertau, vous trouvez qu'elle vous distrait du jeu et vous guide beaucoup trop??? Pas de souci, utilisez ma variante: personne ne prend de main de cartes, mais vous retournez TOUS les tas du plateau central, ce sont désormais des objectifs communs qui peuvent être accomplis au coût des ouvriers de leur emplacement (le classique objectif commun quoi). Quant aux cartes de votre étable, ne les utilisez pas seulement comme compteur de tour mais comme un objectif personnel gratuit. Alors attention, cette variante c'est un peu la fête à neuneu de la chance, mais bon au moins on n'a plus cette atroce main d'objectifs ennuyeux à gérer.

grotesk

28/05/2023

8
Un bon jeu de combo/gestion.
Hallertau, avec ce jeu on apprend qu'il s'agit d’une région de Bavière "répertoriée comme la plus grande zone continue (178 km²) de culture du houblon au monde". On a tout de suite envie de jouer... Plus sérieusement, on a là le dernier jeu de Uwe Rosenberg : il s'agit d'un mélange d'ingrédients classiques, de la pose d'ouvrier, de la gestion de ressources (présentes en pagaille, mais ça se gère bien), de la carte à combo etc... et d'une nouvelle mécanique, la façon dont on obtient nos ouvriers va dépendre de la progression de notre foyer rural, qui est bloqué par des tuiles artisans qui nous demanderont des ressources pour se déplacer. Quand on paye ces artisans, ils avancent, quand les 5 avancent d'un cran, tout le foyer avance, et dans la fenêtre apparaît un nombre plus important d'ouvriers à jouer au prochain tour, et dans les avancées élevées on a des gros points. Je résume, mais c'est à peu près ça, et cela constitue un aspect central du jeu. Certes, c'est un peu répétitif, mais il s'agit d'optimiser au mieux, comment souvent dans les jeux d'Uwe. Autre point original, le système des récoltes extrêmement bien thématisé : quand on récolte, la fertilité de notre champ décroît, quand on le laisse en jachère, elle augmente. On a de la carte en veux-tu en voilà, des paquets différents pour des niveaux différents et un plaisir renouvelé. Seul petit bémol, trop de hasard dans la pioche. Nous avons résolu le problème en laissant 3 cartes découvertes issues de chaque paquet, et en plus on autorise la pioche au hasard si ces 3 cartes ne conviennent pas. On pourrait également drafter la main de départ, pourquoi pas mettre 2 cartes cour de ferme au lieu d'une (en choisir une seule), mais nous n'avons pas exploré ces pistes. Les combinaisons de cartes entre elles sont assez jouissives quand ça se passe bien, et la mise en place de cartes de revenus est très sympathique également. A niveau de jeu équivalent, avec notre correctif sur les pioches, le jeu ne nous donne pas l'impression d'un hasard qui déséquilibrerait le jeu, mais, au contraire, on a l'impression d'un équilibre général amené par la richesse du jeu et de ses possibilités. Tout est très bien expliqué, les exemples ne manquent pas, c'est limpide, la règle est très bien structurée, et en prime on a un index qui détaille tout, notamment les centaines de cartes. Ajoutons à cela une aide de jeu par joueur sous forme de tuile et on est au top. Petit point noir : le système de comptage des ressources est certes original, mais peu pratique : on entasse des pions dans des cases trop petites, avec le risque de s'embrouiller. On a une prise en main beaucoup moins difficile qu'on ne pourrait le croire à la vue de la taille de la boîte. Je n'ai joué qu'à 2 joueurs jusqu'ici, mais j'ai hâte de l'essayer à plus. Si vous aimez vous creuser la cervelle pour optimiser au mieux cette belle mécanique qu'est Hallertau, foncez. Si vous êtes allergique aux cartes ou au moindre hasard, jouez aux échecs. Je taquine, mais passez votre chemin, ce ne sera pas pour vous.

Ricardo31

04/03/2023

9
Pas totalement convaincu
Grand amateur des jeux de Rosenberg, c'est donc avec un grand espoir que j'ai découvert Hallertau. Après une dizaine de parties, à deux, trois et quatre joueurs je suis toujours mitigé quant à mon avis sur le jeu. On retrouve bien entendu les points forts habituels de l'auteur : des règles parfaitement claires et très accessibles pour un jeu expert, avec un livret didactique et exhaustif. Une édition quasi irréprochable avec du matériel de qualité en abondance. Petit bémol pour le système de comptage des ressources pas du tout pratique en fin de partie très productive car on se retrouve avec une quinzaine de marqueurs plus ou moins entassés sur quelques cases. A noter également que le jeu prend beaucoup de place sur la table, en particulier à trois et quatre joueurs, chacun ayant trois plateaux individuels en plus du plateau central. Le jeu est fourni avec plusieurs paquets de cartes permettant de varier les parties comme dans Agricola (extensions) ou A la gloire d'Odin. La durée des parties est également contenue (30 minutes par joueur en général). L'interaction est totalement indirecte car chacun joue dans son coin. Elle a lieu sur le plateau principal où certaines actions peuvent être très convoitées. Mais il y a moins de blocages qu'à Agricola ou Caverna. Le pion premier joueur est d'ailleurs moins crucial. Deux points liés entre eux m'ont particulièrement gêné. Il y a deux sources principales de points : l'extension du village et les cartes. L'extension du village est un passage obligé pour réaliser un bon score et avant cela récupérer de nombreux ouvriers. A chaque manche on procède à un exercice comptable relativement répétitif. De plus si cet exercice peut être réalisé en simultané les nouveaux joueurs ont souvent des questions car une erreur est vite commise. C'est donc une phase peu palpitante du jeu, que l'on répète six fois. L'autre point gênant à mon avis est lié aux cartes. On a une main de départ de 5 cartes, plus 6 cartes que l'on récupère automatiquement au cours du jeu. Généralement ces onze cartes permettent d'obtenir de nouvelles cartes procurant des revenus et des points. Suivant les cartes en main se met en place un cercle plus ou moins vertueux et c'est là que cela peut coincer. Lors de ma dernière partie (qui était pourtant ma neuvième) je me suis retrouvé avec quasiment aucune nouvelle carte à récupérer, aucun revenu et trois points en fin de partie. Pendant que mes adversaires, certains débutants, à qui j'avais expliqué l'importance des cartes combinaient à merveille réalisant jusqu'à 50 points de cartes. Alors certes j'avais toujours la solution d'utiliser mes ouvriers pour récupérer des cartes (je l'ai fait une fois) mais cela voulait dire que j'étais moins performant dans l'extension du village et la récupération de ressources. Au final je me suis retrouvé avec une cinquantaine de points, quasiment tous grâce à l'extension, trente points derrière mes adversaires . Alors comme je connaissais le jeu et que j'avais bien mieux réussi certaines parties précédentes je l'ai pris avec fatalisme mais j'imagine la frustration d'un novice. Je pense que des joueurs expérimentés réaliseront toujours entre 50 et 70 points avec l'extension du village et la différence finale sera quasi systématiquement liée aux cartes dont l'intérêt est particulièrement aléatoire. Les meilleurs joueurs sauront sans doute optimiser, mieux que je ne sais le faire, leur main de départ mais ils seront quand même limités dans leur progression si les cartes ne se combinent pas . Pour des parties de deux heures cette présence forte du hasard me semble gênante. Voilà pourquoi dans mon panthéon ludique Hallertau ne remplacera pas Caverna ou La Route du Verre.

BSI40

17/01/2023

7
Fin (momentanée) des polyominos
Vin d'jeu: Comme ça fait du bien de retrouver Uwe en pleine forme dans un genre qu’il excelle et qu’on adore. Il est vrai que la gestion des ressources qu’il propose n’est pas nouvelle et les habitués à ses jeux ne seront pas dépaysés. De plus le système de placement d’ouvriers proche de Gueules Noires n’est clairement pas nouveau. Par contre, là où Hallertau charme c’est dans son système, très original, de gain d’ouvriers et surtout dans son jeu de la carte qui prend ici le dessus et va guider vos actions afin de les optimiser au mieux. Si les avis complets d'Hallertau sur Vin d'jeu vous intéressent, c'est par là: <https://www.vindjeu.eu/2022/01/03/hallertau-vf/>

SwatSh

10/05/2022

10
Très chouette
Après une première partie, je trouve le jeu très chouette. Je vais attendre d'autres parties avant de confirmer le tout. Le plus perturbant, au départ, c'est l'avalanche de matos, de plateaux, le dépunchage (et protection des cartes^^) et l’installation sont longs... Les règles font un peu peur mais finalement, c'est fluide ! Il y a de quoi cogiter mais c'est simple. Le jeu, d'après ma partie, consiste surtout à faire avancer un max son Foyer Rural tout en glanant un maximum de points de cartes... C'est une première partie (mais avec joueurs aguerris et qui ont lus les règles) et on a joué pendant presque 4h... pour un jeu comme ça, ça parait long (mais bon, la deuxième partie sera certainement bien plus courte) Les + .Thème omniprésent .Amélioration de la gestion des champs (mon coup de coeur), de celle des moutons .Grosse re-jouabilité du fait de nombreuses cartes (plusieurs decks de certaines cartes) .Règles assez simples finalement et jeu accessible .Clairement plusieurs stratégie possibles avec nuances (1ere partie à 3, j'ai joué full champs, un joueur presque full mouton et un autre 2/3 moutons 1/3 champs et surtout cartes) .Beau matos Les - .Salade de points (j'ai du mal avec ça surtout sur un jeu dit stratégique) et salade de ressources pendant le jeu, il est parfois difficile de tout calculer avec les 5 artisans à faire avancer, les 8 ressources du jeu (10 avec les outils et les bijoux) et les (nombreuses) cartes en main !!! .On prend des cartes aléatoirement et c'est frustrant de dépenser des actions (et le moindre cube bleu a son importance, surtout en début de jeu) en piochant des trucs injouables, ne collant pas à notre stratégie (on a déjà opté de notre côté pour rendre visible 1 ou 2 cartes de chaque pioche pour la prochaine fois) Avec ça j'ai trop de mal donc on va devoir faire autrement... je n'arrive pas à concevoir ce côté aléatoire qui peut décider d'une victoire ou non, surtout dans un jeu où on cogite à fonds toute la partie... c'est d'ailleurs pour cela que j'ai revendu Viticulture (mes joueurs étant du même avis que moi la dessus). Le +/- (c'est selon) .Beaucoup de choix à faire : grand nombre d'actions possibles et de cartes à jouer Bref du très bon, rien à voir avec Agricola (que je préfère) mais j'ai hâte d'y rejouer ! Dommage que cela soit le dernier d'Uwe car y a moyen de prendre le meilleur, ne serait ce que d’Agricola et celui-ci pour en faire un encore meilleur !

Mathelin

15/02/2022

8
Alerte au chef d'oeuvre
d'Uwe Rosenberg qui selon lui sera son dernier "gros" jeu. Ce jeu s'inscrit dans la droite ligne des habitudes de cet auteur phare. Thématique agricole, production, ressources, pose d'ouvriers.... Alors on pourrait s'attendre à du déjà vu et revu. Ben non, tout le génie de Rosenberg c'est de faire du nouveau avec de l'habituel. Déjà, on utilise beaucoup de cartes, et puis l'objectif est d'améliorer nos 5 artisans pour développer le foyer rural qui va nous apporter plus d'ouvriers et des points en fin de partie. Loin du "bouffi" A la gloire d'Odin avec ses 64 actions et ses 32 ressources en mixant tetris, autres joyeusetés hétéroclites, Hallertau apparait presque épuré à côté. Déjà, disparu les contraintes de fin de tour avec la nourriture si chère à Uwe, plus d'ouvriers propres à chaque joueur, mais on sème et on récolte quand même faut pas déconner non plus ! Je dois avouer que ce jeu est assez addictif, fluide et rapide. Les mécanismes sont relativement simples (mis à part le vieillissement des moutons un peu capillotracté), les phases s'enchainent rapidement sans trainer en longueur (6 manches) Le système de pose d'ouvriers est intéressant car les actions deviennent de plus en plus chères (1 ouvrier pour le premier arrivé, 2 puis 3 pour les suivants. Ensuite, en début de tour, on retire une partie des ouvriers sur les lignes supérieures libérant un peu les actions. Les ressources servent exclusivement à faire progresser les artisans, plus le jeu progresse plus c'est cher et chaque artisan nécessite des ressources précises. Quand ils avancent tous, on décale la grande maison (foyer rural) pour voir apparaitre dans la fenêtre le nombre d'ouvriers disponibles pour la prochaine manche. Par contre là où le jeu va faire débat, c'est sur l'utilisation des cartes, on est soumis au tirage et on doit les exploiter au mieux, il y a un côté très opportuniste que j'adore mais qui fera à coup sur râler, voir fuir les mordus de la maitrise totale. C'est pourtant grâce à ces cartes que le jeu prend tout sa saveur et se renouvelle à chaque partie. Il y a plus de 320 cartes réparties dans plusieurs decks classés en thématiques ressources, , difficultés interactivité .. de quoi mixer le jeu à volonté. Je dois dire que rarement un solo du type High score ne m'avait autant emballé. Il y a de nombreuses stratégies diversifiées, se spécialiser ou faire un peu de tout, rusher, faire un gros coup explosif, miser sur les cartes, .. bref à chaque partie je découvre l'intérêt de certaines actions semblant peu attractives au début. Si c'est vraiment son dernier gros jeu, alors Monsieur Rosenberg finit en beauté !

Harry Cover

21/01/2022

9
Magnifique
Gros amateur de Mr Uwe, ce dernier à été un coup de cœur direct. Le jeu est fluide, les règles ne sont pas difficile. Et quel plaisir de transformer toutes ses ressources, jouer toutes ses cartes entre elles. Je prends énormément de plaisir avec ce jeu. Dommage qu'il soit le dernier de la saga des jeux de récolte. J’espère que Nusjord sera un jour édité en français!

Timor

09/01/2022

10
Terra farming
Contexte : plusieurs dizaines de partie solo, 1 partie à 2, 1 partie à 3 Hallertau est normalement le dernier jeu de Rosenberg dans la série des Agricola-like (Caverna, Terre d'Arles, A la gloire d'Odin...) et il la finit de très belle manière. Pourtant ça ne part pas forcément bien. Thématiquement, Hallertau c'est une région d'Allemagne spécialisée dans le production de Houblon. Et globalement si on retrouve quelques ressorts classiques d'exploitation agricole, l'ensemble est un peu abstrait, voir froid. Entre cette maison qui bouge (?) , ces champs qui bougent suivant leur niveau et ces 300 cartes qui n'ont même pas de nom pour essayer d'expliquer à quoi elles correspondent. Ajouté à ça un hasard de pioche qui pourra rebuter les adeptes du contrôle, et des graphismes assez impersonnels, on aurait presque pu croire à un coup de fatigue de l'auteur pour sa dernières sortie. Et pourtant, le jeu est brillamment pensé et terriblement addictif. L'idée des cartes est venue à Rosenberg après le constat du succès de Terraforming mars et la possibilité d'avoir ainsi une flopée de cartes à effet au bon vouloir d'une pioche dans un jeu de gestion assez dense. Là où l'auteur a été brillant c'est qu'il ne s'est pas contenté de juste saupoudrer des asymétries et des bonus facile à exploiter. Non, il a opposé ce concept à ceux de ses Agricola-like. Concrètement, on a en fait 2 systèmes dans ce jeu : - l'un parfaitement planifié qui est le centre de commerce (la fameuse maison qui bouge) : scoring, coût au fur et à mesure de la partie, intérêt (actions en plus). Tout est clair et réglé comme une horloge - l'autre est complètement sauvage avec ces cartes qui arrivent et semblent partir dans tous les sens. 2 visions quasi opposées et à la fois complémentaires, comme l'instinct et la raison, le chaud et le froid, le malt et le houblon (c'était l'instant justification du thème ;) ) . Faut-il dépenser de l'orge pour faire progresser la maison ou en stocker un peu pour valider le prérequis d'une carte ? Est-ce le bon moment de se permettre une pause dans la progression de la maison ? Est-ce le bon moment de valider une carte pour avoir du mouton? Les cartes ont ainsi à la fois un coût directe (ressource) mais aussi indirect : dans quel mesure la valider va m'écarter de mes actions prévus, quel est le bon moment pour l'exploiter. C'est vraiment cette association parfaitement réussi de sensations de jeux différentes qui donne à l'ensemble un jeu assez unique. Quand exploiter l'un ou l'autre , se servir de l'un pour l'autre, le jeu offre une gestion de temporalité et d'équilibre entre tout ça vraiment délicieuse (même s'il faudra peut-être plusieurs parties pour l'apprécier, le jeu a pour ça une jolie courbe d'apprentissage). A ça on pourrait ajouter aussi cette idée d'exploiter le principe de jachère des champs qui s'intègre parfaitement au reste : la "jachère" des actions, la notion primordiale de timing des cartes et du centre de commerce (il faudra parfois patienter ou au contraire donner un coup de boost). Au final, on a là un Rosenberg pas forcément le plus séduisant, mais relativement épuré (si si malgré ses nombreuses cartes et ressources), passionnant à explorer et surtout très fun à pratiquer avec ses enchaînements d'effets de cartes qui amènent beaucoup de fraicheur ( EDIT : sur la question du hasard qui viendra surement :) compte tenu du fait qu'on pioche en aveugle et sans choix : - concrètement mes scores restent cohérents - et en progression- donc ça se lisse. - il faut éviter les pioches aveugles en fin de partie et construire une stratégie sur les cartes et leur planification - j'ai un même ratio de seulement 2-3 cartes non utilisées sur les 20-30 jouées que j'ai exploités. Non utilisées directement, mais ce sont aussi autant d'options de jeu que j'aurais pu prendre. - les cartes sont à voir comme des ressources, une carte inutilisée en fin de partie c'est comme un orge non utilisé, rien de dramatique :) - le système de bâtiments différent pour gérer la maison et la forte diversité de ressources fait que de toute façon tout servira, et qu'inversement faire une pioche pour tenter de scorer sur LA ressource qu'on a accumulé est statistiquement voué à l'échec - on peut imaginer des variantes de draft ou pioche avec choix pour améliorer le contrôle mais ce sera au détriment de l'équilibre : les combos seront plus faciles, les cartes plus puissantes et du coup la maison deviendra plus facile à gérer faisant perdre au jeu son alchimie particulière et sa tension. Et le pire c'est qu'alors la différence se fera sur les cartes. A réserver éventuellement en partie découverte )

ocelau

09/01/2022

10
Bon malgré un système de carte un peu chaotique...
Hallertau en impose. Taille de la boite, matos étalé sur la table... Cependant il reste assez accessible. Les règles sont relativement simples, plutôt bien rédigées et sans ambiguïté. On est loin du coté frustrant d'Agricola. Ici, on est rarement bloqué. Une fois lancé, on produit bien (voir beaucoup sur la fin). Le timing des 6 tours est top et le jeu tient en 2H à 4. Il y a des bonnes idées comme la rotation des cultures et les moutons à la durée de vie limitée. Cependant, la gestion des cartes est un peu hasardeuse, voir chaotique... Pourtant elles sont très importantes en terme de PV. Je pense qu'il y avait moyen de faire mieux... Hallertau reste tout de même un jeu agréable.

yoda37

03/01/2022

7
Bon
La mention expert sur la boite pourrait faire peur mais ce rosenberg est plus à ranger du côté de la route du verre que de à la gloire d'odin. Le jeu est bien édité, mais: - pas très beau (mais ultra lisible) - pas ergonomique dans la gestion de ressources (quand on a beaucoup de ressources, pas simple de manipuler les ressources dans ses entrepôts ( le principe est sympa mais les cases trop petites) Ce qui me pose le plus de problème est l'apparition des cartes: on en reçoit 5 visibles au début de la partie puis toutes les autres cartes seront prises face cachées. Et là est le problème: si on a de la chance, on va pouvoir jouer la carte (et en cascade, en piocher d'autres et en jouer d'autres); et aucun moyen de préparer les prérequis de ces cartes. Donc le jeu devient très opportuniste et la victoire se jouera à celui qui aura pioché la bonne carte au bon moment. La logique du jeu est aussi assez simple, peut être trop pour avoir envie de ressortir souvent le jeu: je fais des ressources pour faire avancer ce foyer rural et poser des cartes. ça peut paraitre un poil répétitif (pas la partie en soit, mais les parties se ressemblent un peu) Cela dit, ce n'est pas si gênant: - Le jeu est ultra agréable; il reste court et on construit toujours quelque chose, c'est rare de ne rien pouvoir faire. - les cartes sont variées. -La version solo est très agréable bien que sans but précis (il faut battre son score, c'est tout, aucun changement de règle) Au final, j'aime bien ce jeu bien qu'un peu déçu car j'en attendais plus. En revanche, il sera facile à sortir en mode tranquillou et vous pourrez jouer avec quelqu'un de très fort (ou inversement) et gagner tout de même. Il ne détronera pas terre d'arles, caverna, ou à la gloire d'odin à cause de son opportunisme mais il remplira une autre case , peu remplie jusqu'à présent: celle de jeu expert facile à sortir (temps de jeu, mise en place, facilité des règles, prise en main rapide et très agréable et dans lequel tous le monde à sa chance (sauf en 1ère partie)). Le jeu est un peu cher pour ce qu'il est (au même prix qu'un caverna par exemple qui est bien mieux loti niveau quantité de matériel).

archimede69

03/01/2022

8
Enorme coup-de-coeur pour le dernier Rosenberg
Tout simplement mon meilleur jeu de 2020. Alors à la base un jeu de plus de placement d'ouvrier avec la gestion d'une ferme. Mais ici il réussit à ajouter plusieurs systèmes vraiment innovants. La gestion des champs qui montent et qui descendent pour produire plus ou moins. Les moutons qui produisent pas mal mais qui si on les entretient pas meurent. La gestion du hameau qui permet de débloquer plus d'ouvrier quand on a évolué toutes les échoppes et surtout les cartes qui sont le sel du jeu. Des cartes on peut en avoir partout et elles donnent pleins d'avantages. Ressources immédiates, production, points de victoire. Par contre elles ont toutes une condition pour être jouée (facile ou difficile). Elles donnent du coup un certains rythme au jeu et un côté plus nerveux. Le jeu est tendu, on est pas dans du caverna ou on peut à peu près tout faire mais par contre on est pas dans de l'agricola ou si on s'est fait prendre la case dont on a absolument besoin, on est quasi foutu. Gros jeu où il y a toujours quelque chose à faire. Fun, tendu, passionant. Bravo Mr. Rosenberg

pit111

25/04/2021

10