Si la boite est jolie, on se demande toujours pourquoi les éditeurs ne profitent pas plus des talents éclectiques de notre bon ami Ehrhard.
Passé le moment du petit haut de cœur concernant les illustrations du plateau, il faut se redonner un peu de courage et entamer la lecture des règles.
Ces règles, justement, sont simples. Essayez de maîtriser la course d’Ulysse heureux (qui comme) de faire un beau voyage.
Chaque joueur peut en plus d’astuce et d’enchères, user de son pouvoir divin. Mieux encore, on peut décider de changer de peau en échangeant son Dieu avec ceux de ses adversaires !
Les rebondissements sont nombreux et des subtilités apparaîtront au fil des parties, révélant une richesse que le marketing n’a pas su faire ressortir.
Seul petit bémol, il peut apparaître un petit déséquilibre si on ne fait pas le plein de joueurs.
Il existe en effet des intérêts croisés qui peuvent disparaître quand on joue avec moins de partenaires. Chacun possède 3 objectifs, et votre deuxième objectif est le premier d’un autre joueur avec lequel vous aurez des intérêts communs. Si cette option vient à manquer, vous ne pourrez compter que sur vous-même, ce qui rend la tache plus difficile.
Jumbo fait là un grand retour dans le monde des jeux de société. Espéreront que ça dure !
Vous rateriez quelque chose, si vous passiez à coté !
Dominique Ehrhard est un adepte de la belle mécanique de jeu, et "La fureur des dieux" n'échappe pas à cette règle. Le système est original, dès la première partie, on sent la subtilité des rouages et on se dit qu'il faudra bien en faire plusieurs, des parties, pour bien apprendre à doser ses décisions et savoir attendre son heure.
Le système n'est pas difficile à comprendre, les enfants (pas trop jeunes) peuvent s'y essayer, mais bien jouer est une autre paire de manches. Attention, je ne dis pas qu'il s'agit là d'un pur jeu de cerveau aux synapses vitaminées, juste que pour espérer gagner, il faut réfléchir, savoir être raisonnable avec ses cartes et assez opportuniste.
Le must est de pratiquer à six, à moins, surtout à quatre, si vous avez une carte objectif où votre 3 n'est pas en 2 chez un autre joueur, vous êtes mal. Je ne sais pas si vous comprenez vraiment ce que je viens de dire là, même en relisant plusieurs fois, mais quand cela vous arrive, vous comprenez tout de suite, et je sais de quoi je parle.
Sur la boîte, il est indiqué à partir de 3 joueurs, mais dans la règle fournie par l'auteur, il propose le jeu à 2, et, sans l'avoir essayé (mon cerveau aux synapses vitaminées me permet ce genre de suppositions), je suis persuadé que c'est très jouable, voire pas désagréable...
Bon, le gros hic vient de la partie graphique. Le jeu n'est pas très beau, enfin le plateau fait vraiment peine à voir. Pourtant, l'auteur est un esthète convivial à tendance qui a du goût, mais je crois savoir qu'il n'a pas eu vraiment le choix. Enfin, passé les cris d'effroi, une fois le plateau posé sur la table et que l'on joue, on oublie bien vite.