Un mélange de ses 2 précédents jeux great western pour le déplacement des bateaux et mombasa pour les pistes des nations, après gestion des cartes pas évidentes mais moins difficiles à gérer que les 2 autres. Jeu avec bonne courbe de progression avec l'apprentissage des combos de cartes, bonne rejouabilité.
A la base, je suis fan des jeux d'Alexander Pfister, en particulier Great Western Trail et Mombasa. Pour Black Out Hong Kong, le jeu est bon mais je regrette le look du plateau, des cartes, du matériel. Avec Maracaibo, c'est une véritable claque ludique, dans la catégorie expert bien-sûr.
Le mix de plusieurs mécaniques a été très bien pensé et, surtout, ajusté au millimètre. Pour parvenir à un beau résultat, il faut utiliser les cartes à bon escient (c'est le cœur du jeu !), développer son bateau (plateau personnel), optimiser le déplacement de son bateau dans la mer des caraïbes. Il est nécessaire de ne pas aller trop vite pour profiter d'un maximum d'actions, tout en surveillant la vitesse de déplacement des adversaires puisque, à chacune des 4 manches, le premier arrivé met fin immédiatement à la manche en cours. Il faut également réaliser des quêtes. Enfin, il faut s'allier aux 3 puissances européennes (France, Espagne, Angleterre) selon ses intérêts personnels.
Il y a vraiment de quoi se régaler... et je n'ai pas encore testé le mode campagne qui modifie le plateau et nous raconte une histoire pour plus plonger dans le thème, élément assez rare dans les eurogames. La rejouabilité est énorme.
Alors n'hésitez plus, armez votre fier vaisseau pour arpenter la mer des Caraïbes pour y réaliser un voyage dans le temps au bout duquel vous n'aurez qu'une envie ; y retourner !!!
Dès la première partie, on comprend pourquoi Maracaibo a été sélectionné pour le Diamant d’or et fait un énorme buzz à Essen 2019. La mécanique est léchée, fluide mais propose de vrais choix tactiques. Déjà par le choix de l’utilisation des cartes projets : vaut-il mieux les acheter pour bénéficier de leur pouvoir, les défausser pour honorer des livraisons ou les défausser pour récupérer de précieux doublons (surtout en début de partie !) ? Ensuite, par le timing d’avancée de votre bateau : vous pouvez vous arrêter dans chaque port afin de réaliser plus d’actions, mais si l’un de vos adversaires prend trop d’avance, vous risquez de ne pas pouvoir livrer de marchandises ou de vous retrouver à rusher pour atteindre la fin du parcours en vous privant de nombreuses possibilités sur le chemin !
Même s’il s’agit d’un jeu « à l’allemande », les illustrations de Maracaibo sont loin d’être austères, contrairement à ce que l’on peut parfois voir (coucou M. Feld) et l’iconographie est d’une clarté lumineuse. Si vraiment vous êtes un peu perdu (vous le faites exprès !), des aides de jeu vous assisteront et tous les effets des icônes sont détaillés en fin de livret de règles. Si vous avez joué à Great Western Trail, vous ne serez pas dépaysé et retrouverez des sensations similaires : amélioration du plateau personnel, avancée de l’explorateur sur une piste (telle la locomotive), … Cependant, le système de gestion de main, la progression de l’influence des grandes nations et les cartes histoires apportent une nouvelle expérience très agréable. C’est comme si l’on était en terrain connu mais qu’on découvrait un lieu que l’on n’avait pas encore exploré !
Ce sentiment de se retrouver chez soi implique que les joueurs ayant pratiqué Great Western Trail entreront sans doute extrêmement facilement dans le jeu. Pour les autres, les règles sont parfaitement rédigées et ne laissent aucun point de côté ; un glossaire à la fin reprend toutes les iconographies et explique tous les effets de cartes en cas de doute. La durée de partie à 2 joueurs tourne autour d’1h30, il sera donc difficile d’y passer le même temps à 4, surtout si vous aimez prendre votre temps pour réfléchir, mais c’est bien souvent le cas dans ce genre de jeu, et c’est pour cela qu’on les aime d’ailleurs !
Et si vous avez envie de vous lancer dans une aventure épique, vous pouvez suivre l’histoire en mode campagne. Au fur et à mesure des parties, votre plateau de jeu se transformera à l’aide des tuiles héritage que vous aurez débloquées. De simples villages deviendront des villes, les conditions de navigation changeront et … Non, j’en ai déjà trop dit, à vous de découvrir la suite ! Et les amateurs seront ravis du mode solo dans lequel vous affrontez une IA modulable en 5 niveaux de difficulté, de quoi vous donner du fil à retordre !
Pour conclure, Maracaibo est un excellent Pfister. Les joueurs habitués à Great Western Trail retrouveront en partie les sensations de ce jeu tandis que les autres découvriront les mécaniques qui font le succès de l’auteur. Le jeu est très riche, la rejouabilité est garantie entre les cartes histoire et les cartes projets dont vous n’utilisez qu’une faible proportion à chaque partie. Si vous recherchez un très bon jeu de gestion, ou si vous avez apprécié les précédents titres de l’auteur, je ne peux que vous recommander Maracaibo qui pour moi coche toutes les cases, un must have !