Voici un jeu dont j'avais entendu parler en des termes assez élogieux à l'issue des festivals de fin d'été. Ayant fait les affres de la crise dans les transports, il n'arriva que début Janvier à la maison. Qu'à cela ne tienne, ça valait le coup d'attendre.
En premier lieu, l'édition est au top, comme d'habitude chez Bombyx, non contents de nous avoir servi les excellents Lueur et Nicodémus en 2021. La direction artistique du titre est plutôt réussie avec des illustrations au top. Cartes, règles, plateaux, morceaux de bâtiments, toits et la fameuse Torgrue en figurine. Sans oublier le texte explicatif au début du jeu qui vient nous faire entrer directement dans l'univers. Je suis toujours impressionné par le savoir faire de cette maison d'édition dans la création d'univers qui fait que c'est toujours un plaisir de présenter, expliquer, et jouer, à l'un de leurs titres.
Pour ce qui est de la mécanique, elle est relativement fluide, limpide et simple. A son tour, le joueur doit soit construire un étage de bâtiment en payant un certain nombre de citoyens, la "monnaie" du jeu, parce qu'il faut bien qu'ils soient habités ces bâtiments, ou en abandonner un pour regagner un certain nombre de citoyens. Le tout, afin d' accomplir des objectifs de construction secrets et communs façon Takenoko. Des objectifs secrets qui en plus, sont combinables entre eux. En effet, en début de partie, tu as le choix entre 4 objectifs secrets, pour n'en garder au final que 2.
Dit comme ça, le jeu à l'air plutôt simple, et il l'est dans son approche globale. Sauf que...
Subtilité No 1 : A plus de deux joueurs, quand tu joues ton tour, tu choisis qui joue après toi.
Subtilité No 2 : Quand tu joues ton action sur une case, le joueur suivant devra jouer sa prochaine action sur la tuile correspondante. Le plateau est en effet composé de 7 grandes tuiles numérotées, sur lesquelles se trouvent 7 friches où l'on devra bâtir nos maisons. Si je mets un étage sur la friche en haut à droite, alors ma prochaine action aura lieu, où celle d'un de mes adversaires, sur la grande tuile en haut à droite du plateau.
Subtilité No 3 : un bâtiment qui a servi à faire un objectif commun ne peut plus servir à la réalisation d'un autre objectif
Interaction maximale donc car l'action de chacun des joueurs impacte les autres, tel un Five Tribes, et ça me plaît.
Autre point de gameplay : la gestion de ses citoyens. En effet, on doit en dépenser un certain nombre pour construire nos bâtiments. Oui, mais tu gagnes des points à la fin du jeu en fonction de ton nombre de citoyens restants. Il sera donc parfois utile voir indispensable d'abandonner certains d'entre eux afin de regagner des citoyens qui restent indispensables au développement d'une ville, d'une région où d'un pays. Et si tu n'as plus de citoyens, le malus de fin de partie fait très mal. Donc, attention aux yeux plus gros que le ventre.
Et enfin dernière subtilité, les jetons stratagèmes qui permettent de changer le cours de ses actions, faire quelques coups chafouins à ses adversaires, où alors contourner les contraintes imposées par le jeu.
Comme le disait Monsieur François, c'est effectivement un plaisir de parvenir à développer son jeu en dépit des contraintes imposées par les règles. Car au final, on est rarement bloqué.
A la fin du jeu on compte les points des objectifs secrets, les points citoyens qu'on ajoute aux points gagnés pendant la partie grâce aux objectifs communs.
Tous ces ingrédients donne un jeu réellement réussi en ce début d'année 2022, ainsi qu'un joli coup de coeur ludique de mon côté.