Au début, on se dit que c'est un jeu d'enchères de plus : le plus fort l'emporte !!
Pourtant les interactions sont ici extrêmement différentes, à un tel point que la première partie vous surprendra par le cheminement qu'elle peut prendre !!
Refaites une nouvelle partie et vous découvrirez que plusieurs stratégies existent , et que chacune a ses avantages et ses inconvénients (booster son set de cartes pour ne plus garder que des cartes de forte valeur, insister sur des cartes moins fortes, faire monter un adversaire pour qu'il devienne la cible, etc...).
Bref pour un jeu d'apéro, il n'en est pas moins profond.
Mention spéciale au design des sets de cartes(aka est mon préféré).
Très bonne mécanique, facile à mettre en oeuvre, je n'ai pas joué à cette version mais à la version de "test" a savoir "Stop!"
Mention spéciale quand on joue à plus de 4 joueurs !
Par soucis d'objectivité, je ne m'exprimerai que sur les mécanismes du jeu original *Stop !*, dans la mesure où je suis responsable de sa thématisation dans *Preums !*.
*Stop !* est une de ces petites perles que l'on peut trouver en marge des circuits traditionnels de l'édition. Un de ces jeux qu'on aime d'autant plus qu'il est resté confidentiel.
Le jeu n'est pas évident à appréhender à la simple lecture des règles et c'est sans doute son plus gros défaut. Il faut en effet une ou deux parties pour entrevoir les richesses de son mécanisme. Fort heureusement les parties sont courtes et nerveuses, et on pressent tout de suite qu'il va falloir remettre le couvert pour vraiment saisir ce qui se joue.
Les choix tactiques de chaque joueur renouvellent les situations de jeu à chaque partie à mesure que chacun découvre et expérimente de nouvelles solutions. Des joueurs expérimentés devront alterner entre toutes ces possibilités pour réagir face à leurs adversaires.
De prime abord on pourrait croire à un jeu de pur hasard : on pioche des cartes et c'est à celui qui aura "la plus grosse"... C'est alors qu'on s'aperçoit que les adversaires moins chanceux peuvent intervenir pour retourner la situation en faisant en sorte que ceux qui se croyaient bien partis dépensent leurs cartes pour du beurre.
Puis vient le moment où l'on découvre qu'il n'est pas toujours judicieux d'abattre toutes ses cartes d'un coup : à quoi bon décourager les autres de s'opposer à nous si l'on n'en tire que des clopinettes tout en se retrouver sans cartes en main ? Il faut prendre des risques pour que quelques téméraires entrent dans la bagarre et que celle-ci en vaille la chandelle.
Le bluff fait son entrée lorsque l'on garde une dernière carte en main en faisant triste mine pour que quelques adversaires émus nous soutiennent. Croyant annuler l'enchère sur une égalité, il nous offrent la victoire.
J'en passe et des meilleures. Comme ces joueurs à un doigt de la victoire qui attendent patiemment que leurs adversaires oublient qu'ils ont encore des cartes en main lorsque tous les autres terminent exsangue une manche à l'issue sans importance. Ou ces petits malins qui se débarrassent de leurs cartes encombrantes sur le vainqueur d'une manche à laquelle ils n'ont pas pris part...
Comme tout cela se déroule sans respecter le sempiternel "chacun son tour", on n'a pas le temps de s'ennuyer. Même la phase de pioche prend son importance : bien que l'on respecte un tour, le choix du moment auquel annoncer "Stop !" (ou "Preums !" dans notre version) est laissé totalement libre. C'est la petite graine de folie nécessaire à ce jeu à la mécanique si bien huilée.
Espérons qu'un éditeur finira par reconnaitre ses qualités et offrir à Alexandre Poyé l'édition pro qu'il mérite. Le mécanisme abstrait se prêtait fort bien au thème des blogs que nous lui avons choisi dans *Preums !*, mais je suis certain que d'autres thèmes lui iraient comme un gant.