De prime abord This War of Mine intimide avec son matériel pléthorique (et plutôt chouette) et le gros bouquin des scripts. Mais en réalité le système - qui s'inspire beaucoup de Dead of Winter - est très simple et le guide de mise en route, assez bien fichu, permet une mise en oeuvre efficace. Le premier contact est positif et la première partie, perdue en fin de deuxième chapitre, s'avère plaisante même si elle révèle déjà quelques points fâcheux : le jeu est en réalité un jeu solo, le rythme de la partie souffre de la manipulation incessante du matériel (recherche de pions, lecture des scripts, pioche et mélange des paquets de cartes) et enfin l'aspect narratif se heurte à la qualité d'écriture toute relative.
Plusieurs parties plus tard le bilan me semble vraiment négatif tant le système n'autorise qu'un contrôle trop limité sur ses actions et, ne serait-ce qu'atteindre un objectif simple relève déjà d'une grande part de hasard. L'aléa est partout et l'aspect implacable du jeu transforme invariablement les parties en une chronique d'un désastre annoncé (mais souvent long à survenir, de sorte qu'on peut jouer encore longtemps tout en sachant l'échec quasi-inévitable). Passées les deux premières journées on se retrouve à jouer les actions dictées par les circonstances en espérant à chaque fois un coup du sort favorable (de fait rares sont les journées où le résultat d'au moins un lancé de dé ne soit pas susceptible de provoquer la fin, notamment en raison du mal-être). On est très loin de l'efficacité ludique d'un Eldritch Horror et même sur le plan narratif - domaine de prédilection supposé du jeu - le résultat est médiocre faute de susciter efficacement l'implication émotionnelle (les textes sont faiblards, détachés de l'action et mises sur de grosses ficelles pour appuyer l'ambiance).
L'expérience vidéo-ludique, pour imparfaite qu'elle soit, est très largement supérieure à cette adaptation en jeu de plateau.
Les jeux à licence ou autres adaptations de jeux vidéos en jeu de plateau me font toujours craindre le pire. Mais, au vu des premiers retours très bons et attiré par la thématique très mature, je me suis laissé tenté, sans en connaître beaucoup plus sur le jeux. A tort ou à raison ?
Présentation en forme de comparaison
Dans This War of mine (TWoM pour les intimes), vous vous occuperez d’un petit groupe d’individus tentant de survivre aux affres d’une guerre civile. Il vous faudra donc, seul ou avec d’autres joueurs, nourrir vos survivants, aménager leur abri, trouver des ressources, des armes, des médicaments afin de contrer le froid, les pillards et bien d’autres mésaventures. Si cette description du jeu peut faire penser à Robinson Crusoé : aventure sur l’île maudite, le côté île déserte en moins, les deux jeux sont réellement différents dans leur mécanique centrale et surtout dans leur narration.
Une mécanique qui s’efface au profit de l’immersion
De prime abord ce qui frappe, ce n’est pas la qualité du matériel, même si les figurines des survivants sont vraiment très agréables à l’œil. Le plateau, plutôt sombre et sobrement illustré sera recouvert de cartes tout le long de la partie. Cartes illustrées de manière assez minimalistes et comportant une quantité assez importante de texte. La pléthore de jetons, plutot de bonne facture et représentants les états de vos personnages (fatigue, faim, santé, blessure, mal-être), la nourriture, les armes, les objets que vous pouvez glaner lors de votre partie, complète la boite au thermoformage assez pratique pour tout classer et ranger.
Non, ce qui frappe réellement, c’est le pavé que constitue le livre de script. En effet, il comporte du texte, à la manière d’un livre dont vous êtes le héros, et sera votre compagnon narratif d’infortune. Durant votre partie, vous serez amené à le consulter pour connaître la destinée plus ou moins tragique de vos personnages lors de vos actions dans le jeu. Ce système bien huilé est le gros plus narratif au jeu par rapport à Robinson Crusoé.
Chaque action raconte plus ou moins une histoire. Chaque tour est divisé en journée. Chaque journée commence le matin en piochant un événement aléatoire jamais très réjouissant. Puis, vient la phase d’aménagement de votre abri, qu’il faudra déblayer pour pouvoir finalement y construire divers objets. Chaque personnage dispose de 3 actions, mais ce nombre d’action pourra être réduit en fonction de l’état de santé, de faim ou de mal-être de vos personnages. Puis, après le crépuscule où il faudra se nourrir, vient la phase de nuit, la plus intéressante et stressante du jeu, dans laquelle il vous arrivera vos meilleures aventures. C’est la phase d’exploration, où vous piocherez des cartes pour savoir ce qu’il vous arrive, lancerez un dé qui vous dira si le bruit que vous faîtes en explorant attire les habitants du lieu qui peuvent se révéler hostile ou pas suivant la carte « habitant » que vous piocherez .
C’est surtout durant ces phases d’exploration que vous sortirez le livre de script. Les cartes renvoient régulièrement à des numéros de chapitre qui vous demanderont de faire des choix directement lié à votre aventure. Ces choix ne sont pas toujours moralement évident, sans jamais tourner dans le trash à outrance. Je ne donnerai pas d’exemples ici mais croyez moi, j’ai du faire des choses dont je ne suis pas fier pour survivre et qui m’ont clairement interpellé. Puis, une fois les ressources récoltées, vous rentrerez en espérant que des pillards, qui arrivent chaque nuit, n’aient pas pillés vos réserves et tué les personnages censés monter la garde. La fin du tour vous fera tirer une carte destin qui influera sur les états de vos personnages en fonction de leurs traits de caractère.
Cette mécanique, essentiellement basée sur le hasard (lancés de dés, tirages de cartes…) passe réellement au second plan pour laisser la part belle à l’aventure et à l’histoire de vos personnages qui se crée au fil de la partie. Une histoire tragique, avec des choix cornéliens mettant votre sens moral à rude épreuve tant le thème du jeu est sombre et réaliste.
Ce hasard se justifie de manière thématique, puisque vous explorez et que vous ne pouvez pas savoir sur quoi ou sur qui vous allez tomber. Cela peut d’ailleurs se révéler frustrant et les meilleures situations peuvent se retourner en peu de temps, vous faisant perdre la partie alors que vous étiez en réussite. Le jeu est difficile et extrêmement punitif. Il faut bien comprendre que l’essentiel tient plus dans l’aventure que vous vivrez plutôt que d’accomplir l’objectif final. A ce titre, il vous faudra d’ailleurs certainement 5 ou 6 heures une fois les règles maîtrisées pour finir une partie complète si vous arrivez à la mener jusqu’au bout. Heureusement, un système de sauvegarde a été implémenté pour couper et reprendre ultérieurement. Et pour les valeureux qui n’en auraient pas assez, la deuxième face du plateau permet de jouer à une version pour joueur expérimenté, avec des conditions de jeu un peu plus difficiles.
Facile d’accès ?
La prise en main du jeu dépendra essentiellement de votre capacité à vous laisser guider par le jeu lui même. En effet, le livret de règle, appelé « Journal », vous permet de rentrer très rapidement dans la partie. Cela implique une contrainte : accepter de se lancer en ne connaissant que peu des règles et se laisser porter par l’histoire. Ce journal est volontairement incomplet, l’essentiel des règles se situant directement sur les nombreuses cartes recouvrant le plateau. Si une question sur un cas un peu plus particulier survient, des renvois au livre de script complètent les points de règles généraux. Vous avancerez donc dans l’inconnu, en ne sachant pas si les actions, les cartes que vous récupérez sont de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour vos survivants… ce qui rend les premières parties extrêmement excitantes en terme d’immersion. Si certains points de règles restent obscurs, le bon sens permettra de trancher quelques cas litigieux, sans que cela ne pollue la partie outre mesure.
Un jeu de 1 à 6 joueurs ?
This War of mine est avant tout un jeu solo. Même s’il est donné pour jusqu’à 6 joueurs, les parties à plus de 3 seront sans doute laborieuses tant le jeu est taillé pour l’individuel. Il faut bien comprendre que les joueurs jouent tous les personnages en même temps et, même si un meneur est désigné à chaque nouvelle phase d’action, c’est le groupe de joueurs qui décide pour l’ensemble des survivants. Là où un Robinson Crusoé se bonifie à 4 joueurs, car chaque joueur contrôle ses propres pions en les mettant où bon leur semble, TWoM est plutôt dans une optique contraire. L’effet leader tant décrié dans le jeu coopératif est alors incontestable. Mieux vaut bien choisir son groupe d’amis.
Alors ?
Finalement, This War of mine est un excellent jeu de plateau pour qui recherche un jeu en solitaire ou en couple narrativement riche, à l’ambiance mature et aux choix pas souvent moraux, et qui acceptera de se laisser porter par le jeu plutôt que d’en maîtriser toutes les arcanes. Ajoutons à cela la présence de 2 autres « fiches scénarios » dans la boîte, qui permettent de changer les conditions de début et de fin de partie afin de minimiser le temps de jeu. Cela ajoute à la rejouabilité du titre, pour peu qu’on ne soit pas allergique au hasard ou à la difficulté.
Je vais être honnête, je n'ai eu le courage de ne faire qu'une seule partie, mon feedback repose donc sur cette unique expérience.
Le point que j'ai trouvé le plus hallucinant : c'est un jeu solo ! En achetant le jeu, et en lisant la mention "de 1 à 6 joueurs", je m'imaginais naïvement qu'on aurait un système où chacun contrôle son personnage, et que la difficulté du jeu s'alignerait sur le nombre de joueur.
Du tout : lorsqu'on joue à plusieurs, tous les joueurs contrôlent tous les personnages, avec un système de lead qui passe d'un joueur à un autre. Plutôt que de jouer à un jeu de survie, on en vient alors à jouer à un jeu de diplomatie, où on est sans cesse en train d'expliquer ses points de vue aux autres joueurs, et où on espère que le leader du moment tranchera en notre faveur. Finalement donc, autant y jouer tout seul.
Mais c'est là tout le problème : si j'achète un jeu de plateau, c'est justement parce que je veux y jouer à plusieurs, sinon je serais resté sur le jeu vidéo (beaucoup moins cher d'ailleurs).
La partie s'est finalement terminé sur un évènement WTF qui a tué nos 2 derniers survivants. Est-ce qu'on peut mourir vraiment trop facilement ou est-ce nous qui n'avons pas eu de chance en tombant sur un évènement rare ? Je ne saurais le dire...
La principale qualité du jeu, évidemment, c'est sa thématique très dure, très noire, accompagnée d'une narration prenante. Mais là encore, si vous avez joué au jeu vidéo avant, rien de nouveau malheureusement.
J'avoue d'emblée que je ne suis pas fan des jeux solo faussement déguisés en coop'. Comme Robinson Crusoé dans un autre genre, ici tout se décide en groupe; on n'a aucune incidence perso sur le jeu, on ne contrôle même pas un personnage chacun, les joueurs dirigeant l'ensemble de l'équipe . Et le coup du joueur leader qui tourne à chaque action n'y change rien, aucun intérêt que celui-ci aille à l'encontre de la décision collective logique.
C'est déjà un frein majeur pour moi car je n'ai pas l'impression de jouer en fait.
Ensuite il s'agit d'un pur jeu de craft/survie. Dans son genre il fonctionne pas mal, à condition d'y jouer en solo vous aurez compris.
J'ai été par contre très déçu par le côté narratif du jeu. Je ne me suis senti jamais immergé dans l'univers ou l'histoire. Les scripts qu'on lit n'étant pas assez développés et trop indépendants les uns des autres, cela n'apporte rien à mon sens. Le thème aurait un sauvetage de pingouins j'aurai eu le même ressenti.
Le jeu ressemble finalement beaucoup à Dead of Winter. Je préfère pourtant largement ce dernier. L'immersion y est mieux rendue (et pourtant il n'y a pas 1200 scripts), on joue vraiment des personnages, et évidemment l'ajout du traitre fait qu'on a vraiment l'impression de jouer.
Bref, si vous faites fan de jeu de craft/survie en solo vous y trouverez votre compte, autrement il y a bien mieux.
Ah dernier point majeur, la durée d'une partie, interminable ! Je dirais du 3h-4h, le jeu propose un système de sauvegarde, c'est dire.
This War of Mine est véritablement un jeu à part. Il fait vivre un moment intense, prenant, et difficile. Pas tant du point de vue ludique (même s'il est vrai que le jeu est franchement dur à gagner) que sur le plan humain : ça vous prend aux tripes et vous amène à réfléchir. C'est une sensation rare dans le jeu, et, à ce sens, on a vraiment ici affaire à une œuvre.
Sur le plan purement mécano-ludique, le jeu fonctionne très bien, des choix forts sont à faire, pour lesquels on devra parfois, pour survivre, choisir d'être plus froid qu'un agent du KGB en Sibérie (et oui, le thème revient toujours), il faut essayer de bien planifier l'agencement de notre taudis, tenter de gérer au mieux toutes les urgences qu'on ne peut en fait pas toutes gérer tout en préparant l'avenir : un peu le sentiment de tenter de colmater les fuites avec mes doigts mais il y en a bien plus de 10 ! Même quand on parvient à l'emporter, on est quand même bien sous pression.
excellent jeu est extrêmement immersif et réaliste
oui vous allez déprimer devant tant d'acharnement de ce mal à vous obstruer la faible lueur qui subsiste au bout du tunnel,vous la voyez pas mais espérez qu'elle existe.
Vous ne savez pas pourquoi vous continuez d’ailleurs, les évènements vous pousseraient à l’abandon de soi en réalité mais! mais il y a ce je ne sait quoi qui vous raccroche à la vie et malgré cette valse en équilibre sur le fil du rasoir vous avancez ou plutôt vous survivez jours après jours. Ne remerciez pas Dieu car il est inexistant dans cet enfer.
ce "jeu" si je puis dire! tire son essence de vécu et de récits bel et bien réel malheureusement qui pour les moins jeunes eurent vent de cet Guerre en Bosnie-Herzégovine. Dans le milieu des années 90 peut être avez vous eut une aide ménagère yougoslave qui acceptait le premier boulot ou encore vos parents qui à l'époque avaient héberger une famille le temps de se retourner. verrez vous peut être les phénomènes migratoire d'un autre œil !
Très bon jeu narratif, riche et intense.
Note pour les gens que les manipulations rebutent, il y aura toujours une carte à retourner ou des pions à déplacer tout en gardant le doigt sur le paragraphe que vous lisiez en suivant les instructions du journal de bord.
Le jeu est très long et nécessite un gros investissement temps/concentration.
Si tout ça ne vous effraie pas, foncez !
Un excellent jeu immersif dans une ambiance sombre (Guerre civile) où l'aléatoire est omniprésent et peut venir contrarier votre stratégie afin de terminer le jeu avec le plus de personnages vivants dans votre groupe de civils pris dans la tourmente. Je ne cache pas qu'atteindre ce but n'est pas évident. Pour y jouer, un minimum de maturité est nécessaire pour prendre des décisions souvent difficiles face à des situations bien sombres. Certains scripts peuvent avoir un effet déstabilisant pour certains... J'oubliais: Ames trop sensibles s'abstenir. On a l'impression de construire un roman ou de participer à un film interactif.
Le nombre de joueur idéal est de 3. Au dessus, la prise de décision devient lourde et ça rallonge grandement le temps de jeu. Pour ma part j'adore y jouer en solo.
Visuel agréable et du beau matériel. Il faut avoir un plateau de jeu suffisamment grand.
Une fois que l'on a pigé la logique des concepteurs à travers des règles assez peu nombreuses et après quelques tours "à blanc" on prend un réel plaisir dans ce jeu. Ce n'est pas le genre de jeu où il faut foncer tête baissée avant de s'être bien imprégné des règles... Un jeu expert.
A posséder pour les amateurs de ce type de jeu où l'on retrouve un peu du jeu de rôle et du livre dont vous êtes le héros.
Verdict au terme de cinq [dix, etc..] parties plus ou moins scrupuleuses;...
Des scrupules? Et comment donc, plus ou moins?
Oui. Il s'agit ici de trancher pléthore de scrupules comme autant de nœuds gordiens, et de le faire au sein d'un groupe de discussion de préférence dysfonctionnel (sans quoi on s'ennuie, ou on va herboriser devant son écran) - D'équilibre il n'est peu ou pas question dans le cours de cet impitoyable système narratif sur table à présidence tournante: choisir et donc renoncer, voici toute l'affaire; jouer la coordination, la concertation et la coopération à tous les niveaux (dans la fiction comme dans la réalité, là, maintenant, autour de la table), voilà qui ajoute du sel sur la plaie, car ce jeu est une plaie.
Rien de péjoratif, non! C'est douloureux et c'est tant mieux.
Les joueurs modèles auxquelles s'adresse This War of Mine sont adultes dans leurs p'tites têtes ou doivent jouer à l'être: Ils s'en fichent pas mal d'installer une table de contrôle surchargée pendant dix pauvres minutes, ils en ont soupé de s'identifier à un seul superbonhomme en plastoc en faisant des bruitages avec la bouche, ils s'en tamponnent de jouer à la guéguerre ou d'être courageux et forts et honorables et sans scrupules; ils en ont plein les doigts d'entasser des bidules pour entasser plus de bidules dans leurs coins, ils sont trop vieux pour arriver prem's, trop blasés pour les contes de fées, mais décidément trop malins pour renoncer aux bonnes histoires. Et une bonne histoire, ça se conquiert jour après jour. Une bonne histoire, c'est tragique et ça finit souvent comme ça a commencé: mal.
Mais alors quoi !?
C'est un jeu difficile, fastidieux, subreptice, frustrant et malin comme pas deux.
Un peu chiant parfois, c'est pas un bac à sable ici!
Il faudra savoir travailler l'ambiance pour faire parler la mécanique qui s'emballe et impose les (dés)ordres du jour; il faut savoir chercher le beau jeu dans la gadoue et dans la parlotte; il faut savoir interpréter un peu, arguer beaucoup, faire des concessions sur son égo. Bref! Faut pas se laisser mener par le bout de la streamline pour que ça fonctionne à plein régime et pour tout le monde.
Si les règles s'apparentent à un empilement de petits protocoles répétitifs, il ne sera pourtant pas nécessaire de crotter vingt pages de règles d'une seule traite: Savoir comment se rythme un tour suffit, après quoi "Le Livre des Scipts" assure conjonctions et coordinations - véritable arbre à cames du moteur à fiction, ce petit labyrinthe explicatif et narratif dont tout le monde est le héros crible la trame d'indispensables vicissitudes et lui confère sa dramaturgie, ses nécessaires aléas, ses rebondissements, son ambiance tombale.
Oui mais. Avant que la mayonnaise prenne les premières parties vont s'apparenter à un tutoriel incompressible, avec tout ce que cela implique d'hésitations, de choucroute et d’incompréhensions passagères: Avant de discuter organisation et planification, l’assemblée des joueurs sirote les règles au compte goutte et apprend à conduire.
On peut pinailler sur des détails à longueur de cessez-le-feu; on peut pester contre ce qui précède et sur ces cartes innombrables qui refusent obstinément de se laisser manipuler sur le grand plateau surchargé d'informations. On peut aussi vouloir, après quelques parties, assouplir un peu le régime de pénurie permanent qui fait exploser un taux de mortalité potentiellement lénifiant, histoire de s'attribuer un susucre de temps en temps pour récompenser les beaux efforts du groupe...
Ah non! Ça gâterait l'expérience. Ça serait moins.. pédagogique.
Vois-tu mon garçon, la guerre c'est pas rigolo rigolo et te voilà dans de beaux draps; t'es là pour te prendre la loi de Murphy dans la tronche journée de merde après journée de merde et il n'y a guère que les snipers pour compter sur un coup de chance. Tu ne vas pas avoir assez d'actions, pas assez d'eau, pas assez de quenelles en boîte, pas assez d’anticorps, ni de vitamines D, pas assez de clopes bordel, pas assez de canons sciés, pas assez de chance, pas assez de tout ce que tu veux pour espérer traverser ce merdier en un seul morceau. Ça va passer l'arme à gauche dans la masure, et à tour de bras. Tout le monde va s'enrhumer, tout le monde va sangloter dans un sac en papier, va pondre un gravier en guise de caca du matin, va friser le burnout, va se faire larder percer griffer cogner dégommer émasculer par tous les sociopathes qui ratissent les décombres; et personne, personne ne va jamais se laver.
N'en jetez plus! Dans ce décorum harassant qui sent bon la pâquerette, l'objectif basique du jeu est celui-ci: garder au moins un réfugié en vie jusqu'à la levée du siège. Pas si simple.
Alors on mise tout sur la meilleure mule du groupe, quitte à sacrifier les autres pelés sans l'ombre d'un scrupule?
Stratégie de barbouze discutable car c'est pas comme ça qu'on obtient un bon huis clos crépusculaire; c'est peut être le seul travers du système. Pas difficile à rectifier s'il le faut, mais redisons-le: Pour faire surgir le beau jeu il faut être scru-pu-leux.
L'avis le plus poilant sur BGG:
<https://boardgamegeek.com/thread/1816826/war-mine-review-survivor-siege-sarajevo>
L'avis le mieux argumenté sur Tric Trac:
<https://www.trictrac.net/avis/joy-division-ludique>
J'adorais le jeu vidéo. Et là le jeu de plateau est encore plus dur : alors plutôt que de délaisser ce jeu que j'adore, j'ai réfléchi à comment diminuer provisoirement la difficulté. Une par une, j'ai regardé les cartes et sorti celles qui plombent l'ambiance (Le choix de la difficulté est subjectif).
Puis lorsque je jouerai mieux, je rajouterai au compte-goutte celles que j'ai retirées (comme ça je respecte toutes les autres règles, personnages tirés au sort...)
Je n'ai pas aimé :
- les règles découpées en multiple petits morceaux dans le livre de scripts, aucun moyen de les avoir réunies
- la looooooooooonguuuuuuuuuuueuuur des parties sans réel twist ludique venant relancer l'intérêt
- c'est le genre qui veut ça mais le hasard trop présent à mon gout tout au looonnnnnnnnngg du jeu
- des débuts de parties un peu toujours pareil
- un faux jeu multijoueur, à deux peut être et encore !! le système du journal est vraiment gadget pour faire croire que ce n'est pas du solo
j'ai aimé
- enfin un thème adulte, mature et un poil dérangeant sans être manichéen
- un système de jeu original
- un vrai jeu solo
mais au final je ne me suis pas amusé, j'ai surtout subi
Le jeu de plateau est plus dur que le jeu vidéo, mais le jeu vidéo est répétitif. Le jeu de plateau est donc mon préféré.
Pour la difficulté, je me fie au jeu vidéo : le jeu vidéo commence par un moment de fouilles dans la maison, pas de faim... Et il n'y a pas de phase de crépuscule au 1er jour (ils n'ont pas faim).
Donc je ne mets pas de faim au début du 1er jour ni de phase de crépuscule.
En contrepartie, dans le jeu vidéo, il n'y a pas un inventaire de base, donc je commence mes 3 actions mais on commence avec rien dans l'inventaire (be happy, there is no crépuscule the first day).
Je vous tiens au courant de mon expérience...
Manuseb
Le thème le plus glamour de l’année est bien celui-là: vous devez survivre pendant la guerre civile qui s’éternise. Survivre c’est trouver de l’eau, ne pas se faire tuer par un sniper ou résister aux pillards, à la maladie ou à la déprime qui vous pousse au suicide.
Joyeux, on vous l’avait dit.
TWOM est un coopératif (seul petit défaut du jeu, on joue tous les personnages, j’aurais préféré avoir le mien, je m’y serais plus attaché). A chaque tour, il y a des contraintes : le froid, la nourriture, monter la garde, gérer la fatigue.
Il faut aller en expédition, se cacher ou bien aller vers les autres (bienveillants ou pas). Ce jeu est plein de micro décisions qui peuvent vous faire basculer dans l’horreur.
Arriverez- vous au bout de la partie ? Mais est ce le but finalement, ou est ce une façon de montrer ce que vivent les gens pendant un conflit.
Quoiqu’il en soit l’objectif est atteint, même s’il est parfois répétitif, ce jeu est une belle expérience à vivre.
Woooah.. Le jeu te maltraite, t'affame et t'enterre quelques fois avant de voir le nez d'un cessé le feu. Une mécanique géniale.
Effectivement le thème aurait pu mois coller à la réalité sans pour autant sacrifier son côté sombre. Esprit sensible s'abstenir.
Grosse expérience immersive. Je le conseil vivement à 2 ou 3 joueurs pour ne pas perdre trop temps dans des débats, et donner du rythme.
Seul point noir, quelques cartes qui laissent des doutes quant à la règles.
Un jeu totalement immersif, sombre et relativement difficile.
Mais quel pied quand on arrive à se sortir de ce bourbier !
Malgré des parties longues (heureusement, possibilité de faire des "sauvegardes"), j'y retourne volontiers pour retenter ma chance... Et vaincre cette saleté de guerre !
Premiere journée on se rend compte que Cindy adore Jul , en plus de nous miner le moral cela vide les dernière piles de la radio de notre refuge, Brian est furieux .Deuxième jour ,John tuerai pour des clopes, heureusement la soirée chili ( en conserves) nous fait du bien au moral, malheureusement elle nous fait aussi ouvrir les fenêtres dans la soirée... 3 eme jour on a tous le rhume a cause de l ouverture des fenêtres , la pénurie de papier toilettes pousse Brian au suicide, 4 eme jour Cindy chante du Jul a capela , John l étrangle immédiatement. 5 eme jour John bois la seule chose qu il reste dans le garde manger ( 3 bouteilles de Vodka ) et meurt étouffé dans son vomi .Vraiment ce jeu vaut bien ses 60 balles , quelle aventure ! #thiswarofmine #Loftdedepressifs
Sombre, très sombre, avec une grande difficulté. Challenge ou tout simplement étudié pour être infaisable ? Là est toute la question. Les mécaniques sont intéressantes, originales, ce qui nous fait peut-être oublier l'aspect ultra punitif du jeu. Différentes phases se succèdent avec différentes mécaniques. Tout ceci serait répétitif et ennuyeux s'il n'y avait pas ce livre de scripts qui va construire une histoire et apporter une grande rejouabilité.
This War of Mine est un jeu particulier. On ne le sort pas souvent, de par son thème et son côté dépressif mais aussi pour sa durée de partie qui peut facilement dépasser les 2h. Mais on va y revenir pour relever le défi.
Avis complet sur ce jeu, ici :
<https://rmo.blog4ever.com/this-war-of-mine-1>
Malgré la grosse quantité de matériel (de qualité et vraiment sympa) et une mise en place assez longue, on rentre assez vite dans le jeu avec le guide de mise en route et les règles données au fur et à mesure. Le jeu est très difficile à terminer (pour gagner, parce que pour perdre ça va assez vite) et un peu frustrant parfois à cause du hasard mais très prenant de par son aspect narratif ainsi que son thème qui est très fort.
This War Of Mine est un super jeu et ca on peut pas lui enlever... Il est tellement bien fait que bah ... c'est dur ! Et oui la guerre c'est pas drôle et pas facile à survivre ce qui rend le jeu très compliqué pour des personnes comme moi qui aime jouer à des jeux de société mais qui ne joue pas très souvent ! les règles sont pas toujours faciles à comprendre, et la survie et vraiment dure. Mais bon le jeu est très jolie, les scénarios sont sympa et après tout l'univers du jeu ainsi que sa mécanique est cool.