En dépit de l’ensemble de mes frilosités de circonstance (et de saison), j’ai néanmoins rapidement été totalement convaincu par ce jeu. Je dois même reconnaître que j’ai ressenti un énorme plaisir à enchaîner les parties, sans lassitude aucune. C’est peut-être un contrecoup du choix artistique (qui m’a laissé franchement dubitatif), mais le coeur du jeu en lui-même m’a vraiment séduit. À tel point que je déconseille fortement l’une des variantes suggérées par la notice, qui propose de conserver la même couleur de pierre pour l’ensemble de la partie. Agir ainsi va profondément à l’encontre de l’esprit du jeu, qui permet d’adapter en permanence sa stratégie en fonction des joyaux présents sur le dessus du tas.
Il est clair que si les marmots les plus jeunes se contenteront de jouer « simplement » en ôtant les cercles de glace sans se poser de question, il ne leur faudra pas bien longtemps avant de comprendre qu’en orientant leur geste, ils peuvent tout à fait obtenir davantage de pierres de leur couleur et prévenir la chute de celles de leurs adversaires.
Au final, ce jeu a finalement assez peu de points communs avec Le volcan aux rubis, dont on pouvait penser qu’il s’inspirait directement. Sous des dehors plus enfantins, Trésor de Glace est bien plus fourbe (et sans doute plus amusant) que son illustre aîné.
Trésor de Glace n’est donc rien de moins qu’un excellent jeu, qui mérite clairement une place dans toutes les ludothèques d’enfants de 5 à 12 ans et que vous aurez plaisir à ressortir pour des parties aussi courtes qu’intenses. Bref : si j’ai eu du mal à ouvrir la boîte de Trésor de Glace, il est clair que j’ai à chaque fois davantage de mal encore à la refermer. Et ça, je ne m’y attendais vraiment pas : bravo Haba.