Jeu a 2 asymétrique, vous n'aurez pas le même but et les mêmes cartes que votre adversaire.
Watergate n’est pas un jeu compliqué (pas de dilemme extrême lors de la pose de cartes), mais c’est un jeu d’équilibriste : ne pas dépenser ses effets n’importe comment afin de marquer, tout en bloquant l’adversaire. L’initiative est ici importante car une carte en plus peut faire la différence, même si on ne pourra pas toujours être partout à la fois, surtout qu’on ne contrôle pas vraiment le tirage de sa pioche et qu’on ne conserve rien pour la manche suivante. C’est un jeu où il faut jauger de la situation, s’adapter et s’intéresser aux cartes des deux camps (même s'il est dur d’établir une défense). Il faut également savoir sacrifier ses cartes au bon moment.
Watergate, avec une difficulté moyenne, offre surtout une ambiance et un thème immersif. Le jeu peut être frustrant, les cartes ne seront pas toujours avec vous et vous ne pourrez que minimiser les actions de l’adversaire. Le tirage de cartes a une grande importance, les journalistes ont par exemple une seule carte pour remettre dans le circuit leurs informateurs grillés par Nixon. Le fait que l’adversaire aura au moment où vous usez de cette action, un contre ou pas, influence énormément la partie. Je reste encore dubitatif sur la carte « sacrifice » qui donne un jeton rouge à Nixon, sans aucun moyen de blocage. Nixon est plus agressif, les journalistes jouent sur la longueur, mais ne doivent pas non plus traîner. Il faut féliciter l’éditeur d’avoir joint au livret de règles, l’historique de l’affaire et la description des protagonistes. Watergate a quelques défauts liés notamment au tirage de votre main et le fait de devoir tout jouer. Certaines parties se finiront sur le fil du rasoir, seront gagnantes sur le tirage de la bonne carte au bon moment, d’autres fois vous aurez l’impression de faire de la figuration.