Très beau jeu à tous points de vue :
le thème est très bien rendu, la mécanique s'avère finalement assez simple après la première partie. La trouvaille des cartes pouvant être utilisées de 4 façons différentes donne énormément de possibilités de tactiques, sans pour autant bloquer le jeu par des temps de réflexion trop longs. Le jou tourne également très bien à 2.
**Contexte !**
Dans les jeux de gestion de ressource/développement, je suis plus attiré par les jeux à interaction forte comme Keyflower ou Western Town qu'aux casse-têtes individuels type Five Tribes. A mon avis, La Granja se situe à mi chemin entre les deux, très bon dans son aspect gestion, notamment par sa flexibilité et ses multiples actions "gratuites", il lui manque un petit quelque chose sur l'interaction pour me satisfaire complètement.
**De ce que j'adore dans La Granja.**
Je ne reviendrais pas sur les mécanismes de la Granja dans le détail, mécanismes que je trouve d'ailleurs très fluides et rapides à assimiler. D'ailleurs, l'aide de jeu aide beaucoup pour cela, tant je la trouve simple et bien représentative des différentes actions.
Un autre aspect agréable est la diversité d'utilisation des cartes , pouvant devenir des champs (source de ressources), des charrettes (source de PVs et de marchandises commerciales), des assistants (porteurs de pouvoirs particuliers) ou des agrandissements (source de revenus, d'enclos à cochon, de cartes)...
Mais clairement, ce qui fait tout le charme de la Granja, à mes yeux, c'est la multitude d'actions "gratuites", jouable à tout moment, qui offrent une grande liberté aux joueurs. Besoin d'argent pour acheter un toit ? Vendez une ressource et achetez-le ! Un cochon manque pour la reproduction ? Achetez-en un et c'est bon. Il faut de la viande pour une livraison ? Transformez-donc votre cochon avant d'envoyer votre âne en ville. Certes, il faut avoir les réals dans la poche, argent nerf de la guerre comme souvent, mais pour les amateurs de gestion, souvent frustrés par le manque de possibilités offertes dans certains jeux, vous serez sans doute surpris de la liberté offerte par la Granja.
Et je ne parle même pas des assistants qui offrent parfois des actions supplémentaires, ou des marchandises commerciales, ouvrant encore de nouvelles possibilités à tout moment. Rien n'est jamais impossible, ou presque... parce que bon, si vous gérez mal votre ferme, inutile d'espérer multiplier les combos.
**Au niveau de l'interaction**
L'interaction indirecte est assez présente dans la Granja : course aux commerces, positionnement sur le marché, bataille pour l'ordre du tour, choix des dés. Tous ces facteurs font qu'il est nécessaire d'avoir un oeil sur les mouvements des adversaires. Par contre, aucune interaction directe, rien ne vous permettra d'influencer/gêner le développement adverse. En tout cas, rien d'immédiat.
Pour ma part, bien qu'amateur de jeux à interaction forte, cela ne m'a pas semblé un handicap gênant. Bien sûr, on peut tout à fait développer sa cuisine dans son coin sans prêter trop attention à ses voisins et s'en sortir très honorablement, mais il est souvent nécessaire de surveiller leurs capacités de livraison pour ne pas se faire doubler dans les différentes courses du jeu (commerces, charrettes,...)
**Mon petit bémol**
L'influence de la main de départ sur l'orientation de la partie. En général, ce sont vos quatre cartes initiales qui vont vous faire choisir une stratégie. Bon, il est parfois possible de changer en cours de partie, mais une bonne combo d'assistants sur la première main vous contraint quelque peu à la suivre pour maximiser les chances de gagner.
Cela n'enlève en rien toutes les qualités de ce jeu. Certains pourront lui reprocher l'aspect aléatoire de la phase "dés". Pour ma part, je trouve au contraire qu'elle ajoute un côté opportuniste appréciable. Bref, un des meilleurs jeux de gestion actuels selon moi.
**Ça raconte quoi ?**
Tu es un fermier soucieux de démontrer à toute la région que le roi des cultures, c’est toi. Tu as soif de livraisons ponctuelles, et de commerces qui présentent bien, de thunes et de cochons.
**Ça marche comment ?**
Comme un bon gros jeu de gestion. Les deux principaux moyens de gagner des points de victoire sont de satisfaire les demandes des commerces ou bien de livrer des charrettes au marché du village. La mécanique repose avant tout sur l’utilisation des cartes Ferme : en jouer une est d’ailleurs la première des treize étapes de l’un des 6 tours de jeu de la partie.
***Jouer une carte*** ferme, c’est choisir parmi l’une des 4 possibilités suivantes :
*Acquérir un terrain* produisant du blé, des olives, ou des raisins (carte placée à gauche du plateau du joueur). Chaque terrain est alors représenté par un petit emplacement octogonal, or, deux étapes plus loin dans le jeu, tous les emplacements libres de tous les joueurs recevront un jeton octogonal symbolisant la ressource correspondante.
*Prendre une commande* à livrer par charrette sur la place du marché (carte placée au-dessus du plateau du joueur). Une ligne d’emplacements octogonaux indique les ressources demandées. Une ligne inférieure indique les 3 récompenses : une marchandise commerciale, entre 2 et 6 points de victoire, et la possibilité de prendre possession d’un étal (sur la place du marché) de rang égal au nombre de points de victoire remportés.
*Agrandir la ferme* (carte placée à droite du plateau du joueur). Cela permet d’obtenir un mix de trois des quatre bonus possibles : +1 carte en main, +1 thune de revenu par tour, +1 livraison supplémentaire payante par tour, +1 enclos à cochon. C’est la seule pose payante (1 ressource / thune / PV pour la 1ère, 2 différentes pour la 2èmes, etc.).
*Recruter un assistant* (carte placée en-dessous du plateau du joueur). Cela permet de bénéficier du pouvoir spécial énoncé sur la carte. Les 66 cartes du jeu ont toutes un pouvoir différent. On peut recruter jusqu’à 3 assistants.
La première phase du jeu, la **PHASE FERME**, consiste, après avoir joué une carte, à ***compléter sa main*** (de base : 3 cartes), à ***toucher ses revenus*** et à ***produire***. Les cochons sont produits selon une double condition : avoir déjà deux cochons, avoir un enclos à cochon disponible. Ensuite, on peut ***acheter un toit***, parce que les toits, c’est bien. Il y a 4 tuiles associées à un bonus plus ou moins intéressant : leur coût est égal au numéro du tour, et elles rapportent un nombre de PV égal au nombre de toits déjà posés (5 emplacements disponibles sur chaque plateau de joueur).
La **PHASE REVENU** est en fait la phase « dés ». Le 1er joueur lance n x 2 + 1 dés où n = le nombre de joueurs. Chaque joueur va choisir dans l’ordre du tour un dé, et réaliser immédiatement l’action associée. Lorsque tous les joueurs ont choisi deux dés, ils réalisent tous l’action du dé restant. Ces actions sont un revenu en ressource ou en thunes avec éventuellement la possibilité de jouer ou de piocher une carte. Mais elles peuvent aussi consister en :
1 ou 2 transformations : déplacer un jeton « blé ou olive » sur « huile », « raisin » sur « vin », « cochon » sur « jambon ».
Avancer de 1 ou 2 cases sur la piste de sieste : elle détermine l’ordre du tour et rapporte quelques points de victoire.
Effectuer 1 livraison : l’un des jetons ressources est déplacé depuis un terrain ou un entrepôt vers une charrette ou un commerce.
Avec les transformations, on a accès aux 7 ressources demandées dans le jeu. Avec les livraisons on peut du même coup :
*Compléter une charrette* et l’envoyer au marché : on touche les 3 récompenses associées. À noter : quand un pion arrive sur un étal, il élimine tous les pions adverses adjacents de valeur inférieure.
*Compléter un commerce* et remporter autant de PV que le numéro du tour, et le bonus associé au commerce, qui a un effet immédiat, et un effet permanent. Si on est le premier à compléter un commerce, on gagne en plus 1 PV.
Ces deux possibilités sont déjà présentes en phase revenu, mais elles constituent le cœur de la **PHASE TRANSPORT**.
Chaque joueur choisit l’une de ses tuiles Âne et la pose devant lui face cachée. Les tuiles ont de 0 à 3 siestes et de 4 à 1 âne.
On révèle les tuiles, on modifie la piste sieste et on ajuste en conséquence l’ordre du tour.
On effectue les livraisons gratuites (1 par symbole âne).
On effectue les livraisons supplémentaires payantes (octroyées par les extensions de ferme).
La **PHASE DÉCOMPTE** consiste à toucher 1 PV par étal occupé sur la place du marché, les PV liés à l’emplacement sur la piste de sieste, à remettre à zéro cette même piste et à dévoiler les nouvelles tuiles toit disponible au prochain tour. Et c’est reparti pour un tour.
À noter que La Granja est un jeu plutôt flexible : on plus de toutes ces actions, on peut effectuer des « **ACTIONS GRATUITES** » n’importe quand du moment que c’est notre tour.
Acheter une ressource ou payer une transformation.
Vendre une ressource primaire ou un cochon de l’un de ses entrepôts.
Dépenser une marchandise commerciale. Celle-ci peut être convertie en thunes, en ressources, en pioche ou pose de cartes, en transformation gratuite…
**Ça vaut quoi ?**
On a donc un jeu costaud, difficile à appréhender au début, mais qui représente sans conteste un excellent jeu de gestion, comme on n’en fait qu’un par an. Le thème est globalement bien traité même si certains cas particuliers peuvent être plus difficiles à accepter (livrer de la thune aux commerces par exemple).
3 atouts méritent d’être soulignés :
La pose de carte constitue à chaque fois un choix crucial, qui implique systématiquement de sacrifier des possibilités séduisantes : d’où un fort enjeu à chaque pose et en aucun des « actions automatiques ».
La concurrence entre joueurs ne passe pas par des actions « agressives » mais elle est néanmoins très présente : nombreux phénomènes de courses, impact de l’ordre du tour, concurrence pour les emplacements sur la place du marché.
Les 66 cartes Fermes assurent en outre une grande rejouabilité puisque les premières piochées déterminent fortement la tournure de la partie pour chacun des joueurs.
C’est en même temps ce dernier point qui suscite un léger bémol. L’impact des cartes piochées au tout début de la partie est très fort, notamment pour ce qui est des pouvoirs des assistants. Or, tous ces pouvoirs ne se valent pas, et surtout, certains se combinent très puissamment entre eux, tandis que d’autres ne vont pas vraiment se combiner. Dans le même ordre d’idée, piocher un assistant puissant à la fin de la partie a de quoi être rageant… Mais il est vrai qu’à La Granja il est moins question de rager que d’engranger produits et bénéfices !
Matériel : c'est moche et austère. Pas hideux non plus, juste moche. Dommage aussi qu'il ne soit pas pratique du tout de glisser ses cartes sous son plateau individuel, un système de patins pour surélever son plateau aurait été le bienvenu.
Thème : personnellement je l'ai trouvé plutôt bien rendu, avec une vraie impression de développer sa ferme.
L'explication des règles est assez lourde, mais comme souvent, une fois le 1er tour passé, on a à peu près tout compris.
Le jeu offre une sensation de liberté très agréable avec de multiples façons de scorer, même si la stratégie "charrettes" a l'air plus rentable.
Le deck de cartes doit permettre une bonne rejouabilité (attention d'ailleurs aux allergiques au hasard : certaines cartes apparaissent plus fortes que d'autres).
Le jeu est tendu à souhait, que ce soit au niveau de l'argent ou des actions à réaliser.
Le seul vrai gros défaut du jeu, c'est son manque d'interaction : on a la très désagréable impression de jouer chacun dans son coin sans se soucier des autres (le jeu est trop tendu pour essayer de contrer les autres lors de la phase des dés sans se pénaliser soi même).
Au final, La Granja est un bon jeu, mais qui n'a pas un goût de reviens-y pour moi.
La Granja… Voilà clairement un jeu qui va ravir les amateurs de gestion de ressources et tout ce qui va avec.
Avec La Granja, on n’est pas dans le jeu de type ‘’ apéro ‘’ puisqu’il faudra compter une dose de concentration et d’anticipation tout en tentant de prévoir ce que feront vos adversaire afin de leurs ravir les précieux points de victoire.
L’utilisation des cartes est plutôt intéressante puisqu’elle permet de choisir entre 4 possibilités, a savoir bénéficier du pouvoir d’un ouvrier, créer une charrette, un champ ou une réserve. Le tout en insérant votre carte dans votre plateau de jeu représentant votre exploitation.
Les chemins qui vous mèneront à la victoire sont multiples, a vous de savoir quelles ressources vous préférerez produire et quel bonus en découlera pour vous faire avancer le plus efficacement possible.
Un petit bémol tout de même (enfin ce n’est que mon avis hein !!) concernant certaines couleurs choisies. En effet les illustration restent relativement compréhensibles mais cependant certaines tuiles ou certaines cases présentes sur les plateau de l’exploitation ou de la place du marché me semble un peu ‘’fade’’ et ont du coup tendance à passer inaperçue…Ce qui peut être un peu gênant lors des premières parties.
Un deuxième bémol un peu anecdotique, mais quand même… La traduction du jeu en français et parfois un peu légère, même si elle reste largement claire et précise et n’altère en rien la pleine compréhension des règles.
Bref, beaucoup de possibilités s’offre à nous dans ce jeu et la lecture des règles, pas forcément simple au premier abord, semble abonder dans ce sens.
Une belle surprise pour un jeu dont j’avais très vaguement entendu parlé et qui se joue très bien à 2, 3 ou 4.
Oui, c'est bon de jouer les paysans en herbe, ou pour une fois, le théme est assez présent : la mécaniqiue est là pour servir le thème et ça marche trés bien, une fois engloutie des règles touffues mais simples une fois assimilées .
Bref vous l'aurez compris c'est du tout bon pour qui aime les jeux de gestion à l'allemande dont je suis.
Bonne pioche Pearl Games
La Granja est excellent et ce jeu a de la profondeur !
Comme toujours avec Pearl Games (même s'il s'agit ici d'une traduction/diffusion) on a là un ensemble de mécanismes qui s'imbriquent parfaitement avec une grande fluidité. Pour ma part j'ai trouvé le thème bien rendu et aidant à intégrer l'ensemble des règles, finalement pas si compliquées. On a là un jeu exigeant de part la diversité de ses stratégies, nos premières parties ce sont terminées à quelques points d'écart, il va falloir surveiller les autres afin de les prendre de vitesse.
Evidement on pense à Agricola, pour l'ambiance, mais le jeu n'a rien à voir, on éprouve un sentiment de liberté dans ces choix avec moins de frustration que son ainé.
Après Bruxelles, c'est exactement le type de jeux que j'affectionne, je sens qu'il ne va pas faire de longue sieste sur l'étagère.
Beau jeu d’optimisation. La lecture des règles semble un peu obscure mais au final c’est assez simple. Par contre c’est un jeu très ouvert donc un nouveau joueur aura du mal à comprendre vers quoi s’orienter ni les incidences de ces choix. Il y a beaux combos à faire.
Malgré ce qui se dit je trouve un peu d’interaction quand même : choix des tuiles toits, choix des dés, plateau central… mais c’est vrai que ca reste « léger » comme interaction.
1 partie à 4.
J'ai aimé ce jeu, c'est un bon jeu de gestion de ressources, mais au final pas convaincu. Les actions collent plutôt bien au thème, on gère sa petite exploitation pour essayer de produire les denrées commandées par les exposants et les commerces du marché. C'est bien fait.
Pour une première partie, on s'est plutôt concentré chacun sur son propre plateau. Mais je pense que les parties suivantes, une fois le jeu bien en main, doivent permettre de surveiller ce que font les voisins et d'essayer de les contrer dans leur stratégie à l'aide de cartes assistants.
Le jeu est riche en mécanismes, peut être un peu trop à mon goût, il y a beaucoup de paramètres à prendre en considération pour essayer de combotter au mieux. Mais j'ai eu une impression de manque de fluidité. Et le calcul des gains en PV m'a parfois semblé un peu lourd (entre ce qu'apporte l'action elle-même, plus les tuiles bonus, ça m'a pas paru évident de pas oublier un point par-ci par-là...) (impression de mille-feuilles, je gagne ça + ça et ça parce que je suis premier + ça parce que c'est le nième tour....)
La durée de la partie, presque 3 heures (hors explications), me parait un peu long.
Donc, bon jeu dans son genre, mais dans mon cas perso il demande un peu trop d'efforts et efface un peu le plaisir ludique. A titre de comparaison, je dirai oui sans hésitez à une partie de Bruxelles, mais j'hésiterai un peu pour La Granja.
excellent jeu de combo qui devrait ravir les amateurs du genre! Attention, frustration à venir puisqu'il va falloir choisir au comment utiliser au mieux chacune de vos cartes.
de part chez nous on est fan
Pour beaucoup, les Baléares représentent le symbole du farniente, encouragé par le soleil et les plages bordant la Méditerranée. Mais, bien peu de gens connaissent le hameau d'Alpish près du village d'Esporles, cerné par les vignes, les champs de céréales et les plantations d'oliviers.
La Granja s'est intéressé à cet arrière pays avec ses marchés typiques et son agriculture qui sent bon le sud.
Voilà un jeu très réussi, comme les affectionnent les pousseurs de kubenbois !
Avec des couleurs pastels rappelant les châteaux de Bourgogne de Stefan Feld, l'auteur a mixé plusieurs mécanismes de jeux, avec l'assentiment de ceux qui les ont initiés (Les remerciements figurent à la fin de la règle du jeu). L'utilisation des cartes façon "la gloire de Rome" est particulièrement bien adaptée : selon notre choix stratégique, la carte devient un champ, une charrette, une extension ou un assistant. Les choix stratégiques sont très variés et les assistants choisis vont orienter nos choix. Embaucher les bonnes personnes, produire dans ses champs, soigner le revenu de sa ferme, construire son toit, choisir ses revenus au moyen de dés savamment sélectionnés, vendre sur les marchés, livrer des charrettes bien remplies, et surtout ne pas oublier de faire la sieste ! Voilà toutes les taches qui vous attendent et seulement 6 tours pour les réaliser.
Bien-sûr, comme évoqué plus haut, le jeu s'adresse surtout aux amateurs de gestion très tendue dans les ressources et les finances. Mais pour ce public dont je fais partie, quel régal ! Les libertés offertes dans les actions complémentaires ne peuvent que réjouir les amateurs d'optimisation... Chaque point va compter !
Encore une fois, Pearl Games ne s'est pas trompé dans ses choix, nous offrant un cap vers le sud particulièrement réjouissant.
Un jeu à l'allemand assez austère, avec de nombreuses règles et mécaniques de victoire, comme de coutume dans le genre. Mais heureusement suffisamment d'aléatoire (notamment via le lancer de dés pour déterminer les actions du tour) et de possibilités différentes (grâce aux cartes toutes différentes et proposant un pouvoir unique) pour échapper à une trop grande aridité. Il s'adresse bien sûr prioritairement aux amateurs des jeux du genre avec placement de pions and co, mais peut plaire à un public plus large qu'un Agricola par exemple.
La Granja n'est pas à l'origine un jeu Pearl Game, mais il en a beaucoup de caractéristiques et s'inscrit donc parfaitement dans la gamme de l'éditeur : de la gestion, un peu d'aléatoire, du combo.
La Granja c'est un jeu :
- de gestion moins frustrante que dans d'autre jeux de ce gabarit en raison de la grande souplesse offerte au joueur dans ses choix.
- où le nombre de stratégies possibles et d'effets des cartes permettent un renouvellement énorme.
- où la marge de progression semble (très) importante.
- très bon quelque soit le nombre de joueurs.
Nous sommes face à un pur jeu à l'allemande assez complexe qui plaira aux amateurs du genre et fera fuir les autres. On note cependant un petit défaut d'ergonomie (les pions que l'on pose sur les emplacements du plateau central après avoir rempli un commerce peuvent être confondus avec ceux présents sur le marché lors de la phase de décompte).
Un excellent jeu !
Vous entendez les cigales. Les effluves d’huile d’olive fraîchement pressée vous envahissent.
Et ouais, la claque ! enfin…le coup de bêche dans la tronche quoi !
Le thème ressort très bien dans ce jeu, très profond et pourtant pas si compliqué.
On y retrouve une nouvelle utilisation originale des cartes, qui deviennent au choix un champ, une extension de ferme, une charrette pour le marché ou un ouvrier spécialisé. C’est d’ailleurs comme cela que chaque manche commence, en jouant une carte. On gagne ensuite d’éventuels revenus et nos champs produisent, nos cochons ibériques se reproduisent, un peu à la Agricola. Puis on peut construire un toit qui apporte un bonus une fois par partie et des points de victoire. Ensuite arrive la phase de revenus, ou chacun son tour choisit parmi les dés lancés, le bonus correspondant, un peu comme à Yspahan. Le dernier revenu (il reste toujours un dé à la fin), est pour tout le monde. Ensuite arrive la phase de livraison. On peut choisir de livrer moins en faisant plus la sieste, ce qui rapporte quelques points et on livre en premier, ce qui peut apporter des bonus et un meilleur placement d’étal au marché, ou livrer plus mais plus tard. On peut livrer soit des magasins, 3 sont ouverts au début, les autres commerçants faisant aussi la sieste. Ceci rapporte, une fois la livraison terminée pour un magasin donné, des points de victoire (autant que le tour en cours, de 1 à 6 donc), et un bonus (un revenu en général). Donc, bien choisir, finir tôt un magasin, et marquer peu de points mais en s’assurant un revenu régulier non négligeable, ou temporiser pour marquer le jackpot dans les derniers tours. On peut aussi livrer (ou remplir) sa charrette qui partira au marché. Cela confère également un bonus (une caisse, qu’on peut convertir en à peu près tout), et des points de victoire, en fonction de la difficulté de la charrette, de 2 à 6 points). Ensuite, on place notre charrette/stand sur le marché, et on fait fuir nos voisins dont les stands sont plus petits, ce qui rapporte quelques points supplémentaires. Ensuite on effectue le décompte de fin de manche, les points pour chacun de nos stands au marché, et en fonction de notre niveau de sieste. Et on recommence, pendant 6 tours.
On est jamais bloqué, car en dehors de ce cheminement obligatoire dans les différentes phases, on peut toujours réaliser des actions libres à notre gré, comme acheter, vendre ou transformer des marchandises, ce qui permet toujours de se dépatouiller pour trouver quelque chose à livrer ou faire l’action qui va bien.
Et oui, on retrouve pleins de mécanismes déjà connus donc, et encore je ne cite pas ceux mentionnés par les auteurs, mais cela n’en fait pas moins un jeu vraiment original et frais, enfin chaud, très chaud même, allez je retourne faire la sieste moi.
Avis après 2 parties.
On a joué en config 2 joueurs, c'est très très bon (comme tous les jeux PG). J'ai pas mis la note max parce que j'ai trouvé que la règle manquait de précisions sur 1 ou 2 points (comme par exemple au sujet des tuiles commerce) mais rien de bien méchant, un petit tour sur le forum et c'est réglé. C'est juste que j'avais tellement adoré la perfection de la rédaction des règles de Bruxelles 1893 que je m'attendais à la même précision chirurgicale.
Il s'agit donc ici d'un jeu de commandes mais où il faudra optimiser le développement de sa ferme pour générer les produits. Je vais pas ré-éxpliquer les mécanismes du jeu une énième fois, tout ça est très bien fait ailleurs.
Il ya a donc 6 tours, divisés en 4 phases, elles mêmes divisées en plusieurs sous-phases. L'enchaînement se fait très bien, après le premier tour de jeu on a compris la logique et tout est fluide. De plus, l'aide de jeu fournie est on ne peut plus claire.
Le premier tour passe assez vite, on a pas trop de ressources donc pas trop de questions à se poser, juste le choix des cartes qui guidera un peu l'ensemble. Certaines actions sont libres et peuvent être exécutées autant de fois que l'on veut, à n'importe quelle phase, tant que l'on est le joueur actif (et qu'on a les moyens de payer). Et ça ma bonne dame, ça amène de sacrées possibilités, à base de gros combos qui font pif-pouf . On pourra ainsi transformer des ressources, en acheter ou en vendre, à souhait.
Le jeu laisse donc une grande liberté et on se sent vraiment libre d'évoluer comme on veut, c'est très plaisant. Seul défaut de ce système, les + calculateurs risquent l'analysis paralysis comme jamais !!
L'ordre de nos actions est donc primordial, il faut anticiper mais en même temps saisir les occasions quand elles se présentent, quitte à laisser tomber certains plans.
Un grand jeu donc, avec une courbe d'apprentissage conséquente et un renouvellement considérable, grâce aux nombreuses cartes (66, de mémoire) qui peuvent être jouées de 4 façons différentes, + les tuiles toit qui changent selon la config. Vraiment un excellent jeu, qui plus est dans une Edition Pearl Games qui envoie du bois.