Ce qui distingue Rajas of the Ganges des millions de jeux de pose d'ouvrier, c'est son extraordinaire ratio simplicité / profondeur.
Il y a bien quelques mécanismes originaux (la double piste de score qui sera reprise par Ark Nova, le plateau personnel où l'on trace des routes vers des bonus et les moteurs de points) mais c'est surtout l'imbrication parfaite de l'ensemble qui rend le ping pong d'une action à l'autre aussi délectable. A chaque tour, toutes les récompenses possibles semblent intéressantes, et même si certaines sont objectivement plus faibles, elles apparaissent comme comme autant de chemins vers un coup suivant fumeux et gratifiant. Les faiseurs d'OK games pleines d'actions d'ouvriers similaires et peu motivantes devraient en prendre de la graine: la clé de ce type de jeu est que la récompense doit vous faire envie et vous donner des idées tactiques. J'ai joué à ce jeu la première fois avec une partie extrêmement pénible de Woodcraft, et ce fut comme une libération: adieu les actions besogneuses et purement calculatoires, bonjour le fun et l'impression de trouver sans cesse des stratégies. Bon, en vrai c'est plus simple que cela: Woodcraft est un jeu expert pour les hardcore gamers et ROTG un jeu passerelle qui plaiera à tout le monde, presque un familial +. Mais je maintient qu'il est quand même profond, et les bons joueurs calculatoires d'euro games vous mettront à coup sûr un sacrée tôle !!!
Si la prise de tête combinatoire à la Uwe vous sature, mais que vous ne voulez pas renoncer à une certaine profondeur, je ne vois pas de meilleur candidat que ROTG!
Cette année, aucun autre jeu, parmi les plutôt costauds, ne m'aura procuré autant de plaisir ! Il est intouchable et pour l'heure indéboulonnable parmi mes jeux de placement d'ouvriers préférés. Pourtant, le côté course et l'utilisation de dés aussi cubiques qu'abstraits pour figurer les ressources m'avaient plutôt laissé dubitatif. On repassera pour l'immersion mais ça marche et c'est un excellent jeu ! L'immersion n'est d'ailleurs pas, je pense, ce qu'on doit attendre de ce type de jeux et puis, finalement, des dés plutôt que des mini cubes en bois, pourquoi pas... le seul (mini) reproche que je lui ferais au vu de nos parties, c'est qu'on repère la gagnante assez longtemps avant la fin de la course ce qui génère une légère baisse de tension dans les derniers tours. Mais c'est peut-être seulement reflet de nos quelques parties et il y en aura assurément plein d'autres qui viendront, je l'espère, invalider cette impression.
Vous incarnez des Rajahs, noble souverains indiens, qui devront transformer leurs terres en de riche provinces opulente et en magnifique domaine prestigieux afin d'obtenir une renommée légendaire. Une course à la notoriété va donc débuté entre vous et les autres nobles. Le premier Rajahs qui croiseras ses curseurs sur les deux pistes du jeu – argent et prestige – remportera l'accès la gloire éternelle.
La mécanique centrale, classique est sans originalité, est un mélange de pose d'ouvrier, de placement de tuiles et de gestion de dès. En effet les Rajahs effectuerons leurs actions sur le plateau central, qui représente la capitale, puis poserons leurs tuiles sur leur plateau personnel, qui représente les terres de chaque nobles. La ressource du jeu est représenté par des dès. L'interaction inhérente à ce type de jeu est réduite à sa plus simple expression. On ne compte pas moins de dix huit actions possible dans la capitale. Pour couronner le tout, les actions réalisable par plusieurs Rajahs comporte un surcout dérisoire qui n'incite pas à ce jeter sur une action. La gestion des dès est également facilité par les nombreuses actions du château, qui permettent la plupart du temps de ne pas être trop embêté par le tirage. Par conséquent, les nobles pourrons échafauder tranquillement leurs stratégie, sans réellement être dérangé par les autres joueurs.
Le thème est plutôt bien rendu et cohérent, jusqu'au plateau central. En effet la capitale est surchargée, peu lisible et on ressent parfaitement la sensation d’oppression émanent des villes indiennes. Malgré des couleurs vives, les illustrations réalisées par le petit frère de Klemens Franz sont épouvantablement laides.
Un jeu aux mécanique connues et classique, avec un twist final plaisant, mais qui manque grandement d'épices dans sa profondeur et la difficulté qu'il propose. Sympathique et facile d'accès, épic'est tout...
Rajas of the Ganges est un jeu de placement d’ouvriers utilisant des D6 de quatre couleurs comme ressources. À première vue, il a tout du jeu à l’allemande, nationalité et passif de ses auteurs (le couple Brand) et de son éditeur HUCH!, mécanique centrale, thème indien plutôt plaqué, plateau chargé… Pourtant il n’est pas si facile de le résumer à cette catégorie, aussi vague soit-elle.
D’abord parce que le jeu est loin d’être difficile, avec une seule action à réaliser par tour dans l’une des quatre/cinq zones distinctes, ce qui limite la quantité d’informations à appréhender d’emblée, d’autant que les bénéfices de ces zones sont assez intriqués pour que tous soient relativement valables. Rajas of the Ganges propose ainsi une bonne courbe d’apprentissage pendant ses premières parties, permettant de passer de la compréhension rapide des mécaniques à leur maîtrise plus fine, se révélant alors un jeu d’optimisation assez tendu.
C’est que, contrairement à tant de ses confrères, Rajas of the Ganges n’est pas un jeu à salade de points, où chacun réaliserait des dizaines d’actions dans son coin sans aucune visibilité sur le score des autres, avant le long calcul final aboutissant au dévoilement final d’un podium vaguement soupçonné. De fait, il se fonde sur un système… de course.
Vous remporterez en effet au cours de la partie de l’argent et des points de gloire, qui vous feront progresser sur deux pistes partant de coins opposés du plateau central. Et pour remporter la partie, il s’agira simplement de faire se croiser ses marqueurs de gloire et d’argent. Ainsi Rajas of the Ganges double-t-il la bataille pour les emplacements d’ouvriers d’une obligation de surveiller la double-progression des autres afin de comprendre quand on peut prendre le temps de poser les bases d’un fructueux gain futur ou quand il faut viser le petit gain rapide.
Il faut enfin dire que si le thème est assez artificiel, il donne lieu à un matériel tout à fait joli, une myriade de couleurs qu’accompagne une iconographie très claire afin d’éviter tout report aux règles.
Et entre les notices historiques à la fin du manuel de règles, la mécanique de montée du Gange, la construction de routes et bâtiments autour de son palais, le plateau représentant la déesse Kali pour porter un dé sur chaque main, le karma pour l’inverser, les meeples enturbannés, l’éléphant tridimensionnel comme marqueur premier joueur… on ne croit pas au thème mais on oublie très vite qu’il est plaqué, pour apprécier qu’il soit si joliment exploité, éditorialement et mécaniquement, dans une œuvre devenue l’un de mes jeux intermédiaires préférés.
L'intégralité de la critique de Rajas of the Ganges (et de The Dice Charmers) est lisible sur VonGuru : <https://vonguru.fr/2021/04/25/rajas-of-the-ganges-et-the-dice-charmers-jeux-i-de-aux/>
RAJAS OF THE GANGES réunit toutes les qualités d'un excellent jeu intermédiaire. Et puis, il incarne tellement l'Inde : "Tout est possible mais rien n'est facile".
L'avis complet : <https://lemeeplejaune.fr/2020/04/06/un-oeil-sur-rajas-of-the-ganges/>
Rajas of the Ganges est un jeu qui fonctionne bien, je le qualifierai de classique (ce n'est pas un gros mot dans ma bouche) et qui manque d'une véritable identité à mon goût.
Au fil de la partie on s'aperçoit que les actions ne sont pas variées et on va tranquillement se diriger vers tel ou tel choix d'action sans piment.
Les particularités de la fin de partie et les couleurs vives n'auront pas suffi à le démarquer et nous le faire adopter.
Un jeu au graphisme discutable, le jeu est fluide et plaisant mais répétitif et il a un défaut majeur, Après plusieurs parties, possibilité de faire le tour du compteur de points et de croiser avant les autres nos pions et ce en jouant à fond l’une ou l’autre des ressources ( points de victoire ou argent ) ceux qui jouaient de manière équitable les deux ressources perdaient pratiquement à chaque fois !
Jeu pas suffisamment abouti à mon avis.
Oui, vraiment Très futé, mais en version jeu de plateau. J’y ai retrouvé les mêmes sensations en termes de combos en évoluant sur les 3 pistes que sont la fortune, la gloire et le Ganges.
Ajoutez à cela un plateau province pas aussi simple à développer que ne le laisse penser les règles.
Le tout est servi par un matériel de qualité rarement égalée avec une iconographie limpide et des illustrations détaillées qui ne peuvent s’apprécier au premier regard.
Note : décidément, 2019 et ce début de 2020 peinent à m’offrir de bon jeu. Du coup, je rattrape mon retard ludique avec l’achat de perles négligées à leur sortie : Rajas, mais aussi Istanbul, Via Nebula et Trajan font partie de mes dernières acquisitions.
Quel jeu ! Et pourtant, la mécanique semble se contenter de principes déjà et ressassés... placement d'ouvriers, optimisation des tours de jeu et des dépenses, pose de tuiles et connexions. Mais avec une \*géniale\* gestion de dés, tout s'imbrique bien et la course pour faire se croiser le score de richesse et le score de gloire est palpitante.
Donc oui, il y a des dés, on les lance et leur résultat a un impact sur le jeu. Mais le jeu est tellement bien foutu que (à quelques exceptions près bien sûr), quels que soient les résultats obtenus (de 1 à 6), on peut toujours faire quelque chose d'utile pour progresser.
Rajas of the Ganges est un jeu tout ce qu'il y d'allemand: une belle mécanique sur un thème certes complètement plaqué.
La prise en main est facile, j'y ai fait jouer des joueurs occasionnels et des jeunes. Les parties ne dépassent pas 1h-1h20, explication des règles comprises, et c'est parfait pour moi et ma famille. Le plateau est touffu mais l'iconographie est soignée et parfaite, pas besoin de revenir aux règles, c'est très intuitif.
Surtout, ce n'est pas une salade de points mais une course, avec cette très bonne idée de faire croiser les pistes de l'or et du prestige. Il y a donc des stratégies diverses et fortes (ce qui implique une bonne rejouabilité), se spécialiser dans les marchés et faire de la thune ou bien dans les batiments et le prestige, faire un mix des deux. Une course pour choper ses meeples dormant comme à Agricola, premier enjeu de début de partie. Une gestion des ressources aussi, car tomber à 0 dé est vraiment une mauvaise idée, même si on n'a pas du tout le sentiment de souffrance, de privation des jeux de gestion pur et dur. Si il faut trouver un bémol, c'est sur l'interaction qui est assez limitée, chacun faisant son petit domaine personnel dans son coin, mais il faut trouver le bon timing pour aller sur les spots les plus convoités et limités: les marchés globaux, chez la danseuse qui rapporte des ressources, et si des emplacements sont cruciaux pour plusieurs joueurs, et bien la place de premier joueur devient aussi une bagarre...
Bref, c'est terriblement élégant (dans la lignée des Princes de Florence avec l'aménagement de son petit territoire), jamais pénible, assez opportuniste aussi, notamment sur le Ganges dont les dernier spots, après le pont, offrent des possibilités de combos de la mort (j'ai eu tendance à délaisser les one shots de la rivière sur mes premières parties, et cette stratégie ne s'est pas avérée payante).
Donc une très très bonne note. J'ai acheté ce jeu le même jour que Coimbra, censé être un peu plus costaud et également élégant. Et bien je préfère largement ces Rajas, plus fluide et plus direct; j'en ai un peu marre des salades de points feldiennes qui prennent la tête sans procurer de plaisir.
Longue vie à ces Rajas, et je vais de ce pas m'intéresser aux autres productions de ce couple d'auteurs (Descendance notamment).
Présenté comme un gros jeu, ce Raja se prend vite en main si on a l'habitude de jouer. Le plateau principal sur lequel j'avais lu pas mal de mauvaises critiques et loin d'être aussi illisible qu'on le dit. Il est touffu mais après une paire de tour il est parfaitement clair. Le jeu est allemand (le design itou) et les auteurs connaissent bien leur cahier des charges. On pourra leur reprocher de faire l'habituel ressources/placement/action mais cela est amené avec fluidité, comme le fleuve sur lequel on se déplace (lentement ou vite?) pour récupérer des bonus en nombre ou pas selon votre avancée. Le cœur du jeu ce sont les dés, là encore la chance ne vous donnera pas forcément ce que vous attendez au moment où vous l'attendez mais vous pourrez toujours faire quelque chose (prendre un dé supplémentaire, changer de couleur, …).
Le jeu ne se limite pas à cela car vous avez en plus devant vous un plateau personnel à remplir avec des tuiles bâtiments qui donnent des points selon une piste de construction. Les pistes de score devant se croiser pour mettre un terme à la partie est un principe un peu gadget mais voilà un petit twist amusant.
L'interaction reste minime et se borne a piquer la place ou le bâtiment d'un autre, mais qu'importe, ce jeu d'optimisation et de placement est une bonne surprise.
Une condition de victoire originale qui force à équilibrer ces choix. Des actions simples et claires très bien illustrées.
Il faut développer la bonne stratégie et avancer sur les deux pistes de scores en parallèle. Un vrai bon jeu.
"Rajas of the Gange" est un jeu de plateau avec des placements d'ouvriers et des dés utilisés sous forme de ressources/paiements. Si je craignais que le jeu soit déséquilibré car fort dépendant des lancers, il n'en fût rien. La mécanique de jeu le rend bien équilibré (chaque dé, même à petit chiffre, a son rôle à jouer et il est possible de retourner un dé pour obtenir une face avec un meilleur chiffre en utilisant du "karma" : par exemple, un dé avec un "1" devient un "6").
Seule la manière de gagner peut dérouter dans un premier temps avec deux lignes de score différentes qui font le tour du plateau (l'une d'argent et l'autre de gloire), les 2 pions partent en sens contraire l'un de l'autre et doivent être au moins alignés ou se croiser pour déclencher la fin de partie.
Si le plateau est très (trop) fourni de détails, il semble moins difficile à appréhender qu'il y paraît.
Après 2 parties à 3 joueurs, c'est bon, la technique commence à se rôder (la 3ème partie fût bien plus aboutie).
Il faut quelques parties au compteur pour jouer plus rapidement, sinon le jeu peut se montrer très long.
Une variante plus "expert" est proposée avec le jeu avec des bonus supplémentaires mais également plus coûteux à obtenir que dans la variante de base.
Le thème n'est pas très courant et est bien respecté.
A voir dans le temps, au fil des parties, s'il n'y aurait pas une stratégie gagnante plus qu'une autre...sinon, le jeu est très bon.
Petite MAJ (10 mars 2019) :
Enfin testé avec sa variante expert (dans ce cas-ci testé à 2 joueurs) : plateau de joueur verso, 6 meeples au lieu de 5, tokens bonus à placer soi-même sur son plateau, tokens spécifiques sur la rivière. Eh bien, cela rend le jeu encore meilleur, la partie fut tendue jusqu'à la fin.
jeu plaisant, beau matériel, beau plateau, de nombreux choix, plein de dés colorés qui donnent envie et une très bonne idée concernant la condition de victoire ou la double piste se croise. Malgré des stratégies différentes, la fin est souvent tendue.
Cependant, il manque de l'interaction. La seule interaction possible "je t'ai volé ton action", n'est vraiment gênante qu'à la fin de la partie.
un jeu sympa, que je ne refuserais pas si on me propose une partie mais je ne l'ajouterais pas à ma ludothèque pour le sortie tous les soirs non plus.
Un jeu bien pensée, avec un scoring intelligent, mais qui souffre d'un manque de variété trop prononcé à mon goût. Peu de façons différentes de jouer, donc on en fait le tour en 2/3 parties.
Très accessible et du coup limité en nombre de stratégies possibles, le jeu est par contre de ce fait une bonne passerelle avec des néophytes.
Voilà un jeu passé un peu sous les radars et pourtant qu'il est agréable. Un beau jeu malin, fun à jouer, des choix intéressants tout au long de la partie, une interaction douce et une course subtile vers la victoire. Rajas est un jeu facile à prendre en main , très fluide dans son déroulement, d'une difficulté adaptable aux joueurs présent. Enfin il est aussi bon à deux qu'à plus.
Excellent titre du couple Brand; de quoi se creuser les méninges autour du plateau avec plein d'actions possible et une réelle tension pour savoir qui arrivera le premier à se faire croiser les 2 pistes de score (idée ingénieuse). Bonne réjouabilité, notamment avec les plateaux recto verso et la rivière customisable, le tout pour un prix très correct. Bravo !
Bémol possible: si l'un des joueurs prend vraiment de l'avance, difficile de revenir, la fin de partie peut perdre un poil en intérêt.
Mécanique très connue mais quel pied ce jeu ! Pause d'ouvriers sur fond de dés....moi qui suis pas trop dé, là j'ai été servi, mais c'était très plaisant à jouer ! Plusieurs actions possible si vous le pouvez pour différentes stratégies si on vous pique pas la place...contrôle du hasard, interactions, méninges, course, pas trop long....Sympa ces Ma-radjas !