Primordial soup, Ursuppe en VO, est l'exemple type du jeu au thème dit décalé, un brin fantasque, mais qui bien a failli remporter le Deutch Spiele Preiss en 1998 ; il a fallu un Tigre&Euphrate (dont l'illustratrice était...Doris Matthäus) pour le priver de cette belle récompense. Ursuppe n'ayant pas eu droit à une édition VF officielle (mais toutefois à une version anglaise), on peut néanmoins trouver sur la toile une traduction dans la langue de Voltaire des règles et des textes sur les cartes. Alors de quoi s'agit-il exactement ?
Nous sommes aux origines de la vie.
Un grand plateau représente une étendue d'eau, dans laquelle les premières formes de vie, des amibes, vont naître, tenter de se multiplier et de s'adapter à un environnement changeant. Pour citer le professeur Malcolm, la vie trouve toujours un chemin et pour cela, nos amibes vont avoir recours à des transformations génétiques et surtout un régime alimentaire particulier. En tant que joueur, vous êtes en charge du développement et de la survie d'une colonie d'amibes reconnaissables à leur couleur et à leur forme ; Suite à plusieurs tours de jeu avec autant de décomptes, la partie s'arrêtera lorsqu'un ou plusieurs joueurs auront dépassé les 40 points et évidemment, celui qui sera le plus avancé au delà des 40 points l'emportera.
Franchement j'aurais vraiment aimé être présent durant les séances test en compagnie des deux auteurs, Doris Matthäus et Frank Nestel, surtout lorsqu'ils ont expliqué aux premiers testeurs qu'il allait falloir survivre en mangant les déjections des autres...
... Oui, vous avez bien lu, votre survie dépendra du caca des amibes des autres joueurs afin de nourrir et maintenir en vie les individus de votre colonie. Le jeu pourrait se résumer ainsi : A mon tour je déplace mes amibes (elles se laissent dériver ou bien elles sont capables de choisir leurs déplacements, j'y reviendrai), je nourris mes amibes en donnant à chacune d'entre elles 3 cubes déjections présents sur place (attention, uniquement des cubes d'une couleur différente de la votre, une amibe ne mange pas les cacas de sa colonie quoi...), je fais digérer mes amibes qui à leur tour, ben...font deux cubes déjections. Si jamais une de vos amibes ne peut se nourrir, elle prend une blessure et ne laisse rien derrière elle (logique, elle n'a rien mangé). Si c'était sa deuxième blessure, elle meurt à la fin du tour la pauvrette et en se décomposant, laisse des cubes nourritures de la couleur des autres joueurs... c'est pas poétique ça ?
Ensuite, arrive une phase durant laquelle vous pourrez équiper vos amibes de nouvelles adaptations génétiques, ce qui coute des points d'énergie. Par exemple, en les dotant de la capacité de se mouvoir, vous serez moins souvent dépendants des caprices des cartes environnements et pourrez mieux orienter leurs déplacements. Vous pouvez les doter de tentacules (pour emporter un peu de nourriture), ou la possibilité de s'aggriper (afin de rester sur place quand la nouriture est abondante), en faire des parasites, leur donner une plus grande résistance au manque de ca...heu...nourriture, une capacité de se reproduire avec moins d'énergie, ou encore faire de vos amibes des prédateurs pour les autres ! Aussi, le gène de défense peut être fort recherché...
Il y a une trentaine de cartes gènes différentes, très utiles pour survivre et parmi elles il y a notamment "l'Anti-radiation"...
... parce que je vous ai pas dit : A chaque tour, vous placez une nouvelle carte environnement au centre du plateau qui non seulement indique une direction de déplacement pour les amibes incapables de se mouvoir seules, mais aussi précise un niveau d'ozone. Si le total des points de mutations présents sur vos cartes gènes est supérieur au niveau d'ozone de la carte environnement du tour, vous perdez des cartes gènes ou bien des points d'énergie. Et oui, c'est bien les gènes, mais en les accumulant, vous prenez le risque d'être sensibles aux radiations. Aussi, le gène "Anti-radiation" limite un peu les dégâts.
Chaque fin de tour, un décompte intervient et vous marquez des points en fonction du nombre d'amibes que vous avez en jeu (théoriquement jusqu'à 7, mais c'est pas facile) ainsi que de vos cartes gènes.
Un petit mot sur le matériel : Vous avez un grand plateau, des cubes de quatre couleurs différentes, quelques jetons, des cartes dont certaines sont jouées sur un mode avancé, et des amibes : elles sont représentées par des pions en bois aux couleurs des cubes, ronds pour les uns, carrés, triangulaires et hexagonaux pour d'autres. Au centre de ses pions, viennent se ficher des petits bâtonnets (c'est à monter vous-même) destinés à recevoir des perles de blessures. Et oui, Ursuppe est en plus un jeu dans lequel on enfile des perles. Les illustrations montrent des amibes à l'aspect plutôt sympathique, certaines faisant quelques misères aux autres.
Sous des dehors d'un jeu plutôt rigolo, aux parties animées et émaillées de divers commentaires plus ou moins inspirés, genre (et c'est du vécu) "Oui, et bien on peut dire que c'est le seul jeu où quand tu es dans la m...., c'est une bonne chose !", Ursuppe propose quelques défis vraiment intéressants.
On peut en effet apprécier les problèmes de gestion et de logistique auxquels on est confronté durant la partie, les nombreuses interactions directes et indirectes, ainsi que les possibilités tactiques contenues dans les cartes gènes. J'ai vu des parties se transformer en pugilat dans la flaque d'eau, car quand on a en jeu des amibes avec à la fois des gènes "Attaque" et "Endurance" ou encore "Agression" face à d'autres qui se déplacent vite ou dotées de Défense, la tension monte rapidement. De même, quand un joueur commence à s'approcher dangereusement de la barre des 40 points, c'est un peu la panique dans la marre, chaque décompte de fin de tour pouvant être le dernier.
Ursuppe, c'est pour moi de bons souvenirs de parties, mais c'est aussi un jeu qui a conservé le charme des jeux de l'Ecole allemande des années 90 et début 2000, avec une certaine simplicité, de la fraicheur, de l'humour comme ici, mais aussi de l'originalité. Son aspect un peu vieillot est un atout pour les joueurs cultivant leur nostalgie, mais il peut être aussi un objet de curiosité pour des joueurs plus jeunes. Il m'arrive encore de le faire découvrir pour amuser et surprendre et après une partie qui engendre pas la tristesse, cela se termine souvent pas un "Et tu crois qu'on peut encore le trouver ?".
Ursuppe est un jeu que j'ai depuis longtemps (acheté d'occasion à un Tric Traqueur d'ailleurs!), mais que je ne sors pas souvent car il est long et ne se joue pas à deux.
Par ailleurs, il n'existe pas en VF et comporte pas mal de texte sur les cartes, ce qui fait qu'on jongle entre une traduction FR qui est un peu à l'arrache, et une traduction officielle en Anglais qui n'est pas toujours des plus limpides, pour définir les pouvoirs liés aux cartes gènes. (les cartes sont en Allemand et en Anglais au verso).
Fort heureusement les règles ne sont pas vraiment complexes, si ce n'est l'ordre du jeu qui varie selon les phases de chaque tour et que je n'arrive jamais à me rentrer dans le crâne.
Le plateau n'est pas très joli, mais le matériel est pratique et de bonne qualité.
Pour l'essentiel, chaque joueur a une colonie une colonie d'amibes, qui bougent de manière aléatoire sur le plateau, la difficulté étant de terminer dans une case qui contient la nourriture du type qui convient en quantité suffisante pour qu'elles survivent, sachant que la nourriture est créée par les déjections des amibes en jeu, ou leurs cadavres.
Une amibe crève après avoir sauté son deuxième repas.
Outre cette phase de mouvement / alimentation, chaque joueur reçoit à chaque tour un nombre invariable (ou presque) de points de ressource, qui lui permettent d'acheter de nouvelles amibes et des gènes. Ces points sont également dépensés pour activer des capacités liées aux gènes.
Les gènes sont matérialisés par des cartes, qui confèrent des capacités spéciales aux amibes du joueur : ces cartes sont en quantité limitée et deviennent indisponibles après épuisement.
A chaque tour une carte est tirée au hasard, fixant un plafond aux gènes détenus par les joueurs, au delà duquel ils doivent se défausser d'une partie de leurs gènes ou payer une pénalité en points de ressource,
Dans les grandes lignes : il existe des gènes donnant au joueur plus ou moins de contrôle sur le déplacement de ses amibes, des gènes permettant d'attaquer / manger les autres amibes ou de se défendre, des gènes permettant d'assouplir les contraintes alimentaires, des gènes réduisant certains coûts en points de ressources et d'autres encore.
Les joueurs marquent des points à chaque tour en fonction du nombre d'amibes et de cartes gènes qu'il détiennent.
J'aime bien ce jeu car le thème est très original et très présent, il rend bien l'idée de faire évoluer ses amibes pour les adapter au mieux à leur environnement.
Ainsi il faudra prendre des options stratégiques ou plutôt génétiques, en cherchant le combo de gènes le mieux adapté à la situation : privilégier le mouvement, l'agressivité, la résistance, la mobilité, un équilibre entre ça ou des amibes plus primitives mais plus nombreuses etc...sachant qu'on peut changer les orientations prises.
A l'échelle tactique en revanche, le jeu est difficilement contrôlable. Au hasard de la plupart des mouvements s'ajoute l'incertitude sur ce que fera (plus ou moins volontairement) l'adversaire.
Or, les parties sont longues, notamment parce que chaque tour est saucissonné en nombreuses phases qui impliquent prises de décisions et manipulations de matos.
Du coup pour un jeu très cérébral et long, il y a un peu trop de chaos à mon goût.
Donc, vu qu'il ne se joue qu'à 3 ou 4, je lui mets cette note qui correspond pour moi à un bon jeu, mais pas un super jeu.
Les points positifs :
+ quel thème, on veut y croire et ça fonctionne assez bien
+ le courant amène son lot de réflexion et de surprises, avec la dérive conséquente
+ les matières fécales, ça fait rire à tous les coups
+ ce jeu est relativement tactique et stratégique
+ les cartes apportent des capacités spéciales complémentaires
Les points négatifs :
- les cartes ne sont pas exemptes d’humour, mais comportent pas mal de texte
- l’interaction est telle que l’acharnement sur une personne n’est pas à exclure
- quand on ne connait pas les capacités des cartes, on joue un peu à vue
- le temps de jeu me parait un peu long pour l’apport en plaisir ludique
Verdict sans (r)appel :
Ursuppe, c’était pour moi une part du mythe avant même de m’y être consacré ! Tu verras, on a des bactéries qui luttent pour la survie, et leurs besoins servent de nourriture. J’ai vu, et j’avoue qu’en considération de la date à laquelle ce jeu fut créé, il y a de très bons éléments constitutifs (au plan de la tactique et la stratégie). Je suis un peu plus dubitatif concernant l’interaction proposée. Dans certaines parties, le joueur qui mène est tellement loin devant et possède de telles synergies dans ses cartes qu’il termine tranquillement pendant que les autres se dévorent mutuellement. Ou alors, dans d’autres parties, les joueurs sont dans un mouchoir de poche (imaginez les bactéries) et la partie se décide au kingmaking. C’est dommage de mon humble point de vue. Et les cartes offrent des synergies complémentaires, ce qui en soi est un avantage quand tous les participants connaissent le jeu. Dans le cas contraire, on est confronté à des tours rallongés (lecture et réflexion), sans oublier les grandes disparités concernant les scores qui en découlent. Pour résumer, j’apprécie relativement ce jeu, sans pour autant être tombé sous son charme. Mais je garderai en mémoire ce thème original et un certain sens humoristique, ce qui ne doit pas tromper sur la nature stratégique de ce jeu.
ah mes amibes quel drôle de jeu...
Le but étant de manger le caca des autres et d'éviter de se faire bouffer par eux : La VIE , quoi !
Lors de la première partie on a un peu l'impression de jouer aux petits chevaux tant on ne maîtrise rien.
Les suivantes une fois bien intégrés les effets des cartes gènes ,et y en a beaucoup, le jeu est assez marrant , un peu chaotique et bordélique: la VIE, quoi!
Voici un jeu au thème plus qu'original. Vous contrôlez des amibes, le but du jeu étant de les faire se développer, muter, se reproduire, se nourrir (des excréments de ses petits camarades...dégueu !), se battre afin de survivre dans la soupe primordiale. Il faudra acheter des mutations, les combiner du mieux possible afin d'assurer la survie de votre équipe de choc et marquer des points de victoire. Plus vous aurez d'amibes et de mutations, plus vous marquerez de points.
Ce thème déjanté cache en réalité un jeu où se mêle réflexion et un brin de chance. L’interaction est très présente : dans le positionnement des amibes sur le plateau, dans le choix des mutations, dans sa position sur la piste de score. Bref, c'est du très bon.
On peut toutefois regretter qu'un thème aussi déjanté ne soit pas mis plus en valeur sur le plateau de jeu , même si je dois dire que j'adore le dessin des amibes. De plus, le jeu n'est pas forcément ultra fluide, d'où une impression de "lourdeur" à certains moments.
Bref, un jeu au thème bien fun, qui permettra à votre tablée de s'en donner à coeur joie sur les blagues scatologiques entre deux moments réflexifs.
Voici un jeu au thème plus qu'original. Vous contrôlez des amibes, le but du jeu étant de les faire se développer, muter, se reproduire, se nourrir (des excréments de ses petits camarades...dégueu !), se battre afin de survivre dans la soupe primordiale. Il faudra acheter des mutations, les combiner du mieux possible afin d'assurer la survie de votre équipe de choc et marquer des points de victoire. Plus vous aurez d'amibes et de mutations, plus vous marquerez de points.
Ce thème déjanté cache en réalité un jeu où se mêle réflexion et un brin de chance. L’interaction est très présente : dans le positionnement des amibes sur le plateau, dans le choix des mutations, dans sa position sur la piste de score. Bref, c'est du très bon.
On peut toutefois regretter qu'un thème aussi déjanté ne soit pas mis plus en valeur sur le plateau de jeu , même si je dois dire que j'adore le dessin des amibes. De plus, le jeu n'est pas forcément ultra fluide, d'où une impression de "lourdeur" à certains moments.
Bref, un jeu au thème bien fun, qui permettra à votre tablée de s'en donner à coeur joie sur les blagues scatologiques entre deux moments réflexifs.
La première chose qui m'a conquis dans Ursuppe c'est son thème original, quoi de plus drôle que de gérer sa colonie d'amibes dans une flaque.
En tout cas ça change de la construction d'un château ou le développement d'une civilisation.
Au delà de son thème un peu délirant et de son matériel un peu vieillot tout en bois, Ursuppe est un bon jeu de stratégie où vous devrez sans cesse chercher à vous adapter aux choix de vos adversaires. Car oui le jeu n'apporte en fait pas grand chose en lui même puisqu'il ne se passe strictement rien au niveau de la flaque en elle même, à part un courant aléatoire qui vous font dériver si vous le voulez bien et ses réserves de nourriture vite épuisées. Le seul élément variable viendra en fait de vos adversaires et des capacités qu'ils vont acquérir, selon le déroulement de la partie certains régions seront plus ou moins peuplées, plus ou moins riches en nourriture. Le principe c'est de faire évoluer son amibe pour atteindre la combinaison de gènes qui convient et d'en changer selon le contexte.
Le système est quand même assez chaotique et chaque point compte pour beaucoup dans le classement final, mais au final on a quand même une bonne part de stratégie dans Ursuppe. Le jeu est un peu long, une partie dure facilement 2 heures, mais l'amusement est toujours au rendez-vous.
Ah ... y'a pas à dire c'est vraiment passionnant la vie d'une amibe dérivant au gré des courants.
Primordial Soup est un jeu de programmation très original et attractif.
Ce n'est pas vraiment par son matériel que le jeu exerce sa séduction. On y trouve très classiquement des petits cubes en bois en multitudes. Les pions en bois de formes et de couleurs différentes sont plus inhabituels avec une tige en leur centre assez incongrue dans laquelle viennent s'enfiler des petites perles.
Vu de l'extérieur on pourrait se demander en voyant le plateau à quel jeu bizarre s'adonnent les 3 ou 4 participants autour de la table.
Primordial Soup vous propose de développer et de faire prospérer une colonie d'amibes dans une flaque d'eau ! Le thème est suffisamment original pour que je sois intrigué et attiré irrésistiblement par ce jeu qu'il me tardait depuis longtemps de tester...
Tout comme dans Evo donc qui faisait évoluer des races de dinosaures sur la Terre, Primordial Soup demande aux joueurs de faire croître des organismes vivants microscopiques dans un milieu clos.
Ici aussi il faudra acquérir des gènes pour permettre à ces charmantes bestioles de s'adapter à leur environnement hostile. De nombreuses améliorations indispensables à la survie sont à disposition moyennant une dépense énergétique : combattre ou se défendre contre les amibes de races différentes, se déplacer ou se reproduire plus rapidement, diversifier son alimentation pour être moins dépendant des déjections déposées ça et là par les autres organismes... Des combinaisons génétiquement avantageuses sont possibles quand on connaît le jeu.
Le thème est étonnamment bien reproduit et colle parfaitement aux mécanismes. Un fait malheureusement rarissime pour un jeu de société.
Les amibes passent leur temps à se déplacer en quête de nourriture et à déféquer. Il faut donc veiller à passer avant les autres aux endroits les plus diversifiés en petits cubes en bois tout en se méfiant des amibes qui ont changé de régime en devenant carnivore. Au gré des mutations génétiques, les amibes vont devenir ainsi plus véloces, plus agressives ou plus résistances au manque de nourriture ou encore plus aptes à se reproduire...
Le marquage des points sur la piste de score est aussi très particulier. La non prise en compte des cases occupées par les adversaires interdit les ex æquo mais favorisent aussi ceux qui sont légèrement en retrait. Attention toutefois à ne pas se laisser distancer!
Primordial Soup est un jeu développement au thème délirant comme on aimerait en voir plus souvent. Les illustrations humoristiques des cartes sont particulièrement réussies. Le thème léger est trompeur. On trouve dans ce jeu plus de tactique et d'opportunisme que de stratégie mais il n'en demande pas moins de la concentration et une bonne dose d'anticipation.
Un jeu atypique et inventif qui simule un développement bouillonnant et faussement chaotique rappelant à s'y méprendre les processus qui ont fait apparaître la vie sur terre...
Super bon jeu au look risible mais qui franchement en vaut la peine !!!
Les règles sont vite assimilées, les phases ultra simples. Les cartes amènent vraiment du piment au jeu, et l'indice couche d'ozone pose le "ola" qui donne un sacré bon rythme au jeu.
Franchement, j'aime !!!
Voilà un jeu malin et rigolo. Le thème est très original et on s'y croirait presque. Et oui, être une amibe n'est pas de tout repos ! C'est même un peu la jungle, la loi du plus fort qui s'impose dans cet univers impitoyable. Mais heureusement nos amibes peuvent muter : on peut ainsi trouver plus facilement de la nourriture en devenant par exemple très très méchant avec de pauvres amibes qui ont malheureusement croisé notre chemin (l'inverse peut aussi nous arriver...). Mais attention aux apparences, le jeu est très tactique. Il faut savoir faire les bon choix de gènes car il n'y a souvent qu'un exemplaire. Il faut aussi savoir choisir sa place. Etre premier, c'est bien pour muter, mais on est le dernier servi question nourriture. Bref, il y a de la stratégie et on s'amuse bien.
Et vaut mieux à ce jeu : on passe son temps à manger celui des autres. Et on aime ça, car mine de rien, on se prend très bien au thème de ces petites amibes se battant dans une flaque d'eau, les possibilités d'adaptation génétique sont riches et variées, permettant des stratégies différentes à chaque fois.
Alors, certes, le graphisme est pas sexy, je jongle avec les fiches de traduction (VO oblige), je le sors très rarement (au moins 3 joueurs :(), mais à chaque fois, j'adore !
Pas convaincu par ce jeux au thème pour le moins original et propice à la déconnade.
Peut-être que mon groupe de joueurs est trop cérébral mais je n'ai pas eu la petite étincelle de folie qui aurait sans doute sauver ce jeu du marasme dans lequel je le trouve.
Les parties se sont éternisées et je n'ai pas vraiment aprécié la mécanique. Au final, le thème ne pas imergé alors que ça a l'air d'être la base du jeu.
Je passe le relai à d'autres.
**Type de jeu :** Apprendre la biologie en s’amusant
**Nombre de parties jouées :** 3
**Avis compendieux :**
La vertu essentielle de ce jeu est de pouvoir s’adonner à des jeux de mots plus scabreux les uns que les autres, de renouer avec l’ambiance des préaux de maternelle et de s’esclaffer fort ingénument en se voyant contraint de devoir manger les fèces d’autrui. Avouons-le. Âmes sensibles s’abstenir donc, ou alors, choisissez bien avec qui vous allez effectuer vos parties. Mais en dehors de ces aspects désopilants et proprement (façon de parler) iconoclastes dans un univers du jeu souvent beaucoup plus épuré et propret au niveau du thème, le jeu est riche et doté de mécanismes plutôt originaux qui sont bien au service du thème. Un jeu qui est en soit un beau modèle de dynamique des populations (de là à dire qu’il soit exact, il y a un pas, mais de toutes façons, comme on dit, tous les modèles sont faux, certains sont utiles : celui-ci a au moins l’utilité d’être divertissant…).
**Clarté des règles (4) :** Je n’ai pas eu le loisir de les lire, mais les règles générales ne sont pas bien difficiles. La difficulté pourra venir des cartes, qui sont relativement nombreuses, et dont l’impact sur la partie sera d’importance. Il ne faut donc pas hésiter, avant les premières parties, à prendre le temps de lire les cartes, même si ce peut être quelque peu rebutant et d’attirer l’attention des joueurs néophytes sur les combinaisons intéressantes.
**Qualité du matériel (4) :** On aurait pu rêver plus beau, plus grand, plus tout, mais nous sommes dans une mare de la soupe primordiale, ne l’oublions pas. Les illustrations sont bien au service désopilant du thème, et on ne se lassera pas de la carte intelligence, dont on nous dit qu’elle ne sert à rien (si ce n’est de fusible contre les UV (et il est avéré que les personnes abusant le plus des UV ne font pas partie, en général, de l’élite intellectuelle de la population)). Il est fort amusant d’enfiler des perles sur ses amibes, même si cela signifie leur mort prochaine. Quant aux cubes, on eût pu rêver d’une forme plus proche de ce que cela représente, mais, en matière de plaisanterie, il est de bon ton de savoir s’arrêter au bon moment.
**Reflet du thème (4) :** Je n’ai, jusqu’à preuve du contraire, jamais été une amibe. Je doute par ailleurs que des amibes coprophages puissent faire la distinction entre leurs propres (toujours façon de parler) matières et celles des autres afin de consommer ces dernières de préférences aux premières, mais là n’est pas l’essentiel. Ce jeu reflète très bien, dans ses mécanismes, les rouages de l’évolution de populations : quand la nourriture abonde, on a tendance à se reproduire, ce qui va entraîner une pénurie de nourriture se traduisant par une recherche (inconsciente) de stratégies de compétition (les amibes qui mordent les autres au mollet), de défense (les amibes qui mettent les bouts) et, malgré ces sages mesures, par une diminution de la population (inutilité de l’intelligence). Le tout se faisant au grès des flots, car les démiurges de la flaque se moquent bien de leurs chétives création (preuve en est ce qu’elles sont condamnées à consommer).
**Avis comportant ratiocinations et autres superfétations :**
Les quelques trop rares parties que j’ai pu faire de ce jeu se sont toujours déroulées dans la plus grande bonne humeur. Le thème, sans doute. Mais l’apparente légèreté du sujet que pourraient déceler d’austères esprouts, pardon, esprits, cache assez peu au final un jeu très riche où l’on peut très bien jouer en réfléchissant pas mal. Gérer au mieux ses amibes, choisir les bons axes de développement, adopter une politique malthusienne pour éviter des famines délicates, savoir attaquer au bon moment, savoir fuir, savoir gérer les marées, les trous de la couche d’ozone (et oui, déjà), tout ça nous montre que le travail de Dieu n’est pas facile. Alors, s’il vous plaît, un peu de magnanimité et de modestie et moins de « à sa place, je ferai comme ceci et comme cela », parce que moi, mes amibes, elles meurent souvent.
Amélie Nothomb se décrivait elle-même comme un tube quand elle était enfant dans son livre "Métaphysique des tubes". Mis à part dormir, elle ne faisait que manger (un bout du tube), et excréter (l'autre bout).
A première vue, les amibes de Ursuppe/Primordial Soup sont assez similaires. Mais destinées à se laisser porter par le courant et à jouer au tube, ou à mourir si elles ne trouvent pas de quoi subvenir à leurs besoins, elles décident de ne pas se laisser faire. Elles vont donc essayer de prendre d'autres directions que celles où le courant les pousse (l'herbe est toujours plus verte ailleurs), et elles vont ensuite développer des mutations pour acquérir toutes sortes de capacités (nageoires, résistance solaire, frugalité...).
Le jeu, sous couvert de jeu assez convivial (matériau noble: le bois, cartes aux illustrations humoristiques...) reste bel et bien un jeu de stratégie exigeant, malgré la présence d'une certaine composante hasard.
J'adore en particulier ces spécificités qui permettent de véritables rebondissements de situation : Primo le fait que plus on a d'amibes, plus on va s'asphyxier, ce qui va permettre aux autres d'essayer de nous rattraper. Secundo le fonctionnement de la piste de score. Cet élément désormais classique est d'abord utilisé pour définir l'ordre du tour, et ensuite on n'y compte que les cases vides: si vous devez avancer de 4 cases et que vous avez des joueurs devant vous, vous avancez de 4 cases **vides**, et les doublez donc sans vergogne en gagnant autant de points bonus. Pas d'ex-aequo possible.
En conclusion : Un excellent jeu qui trouvera peut-être plus sa place dans la ludothèque de joueurs confirmés que dans l'armoire de la maison familiale, encore que...
*Parties jouées: environ 8 à 3 joueurs*
Concept car le côté décalé est génial; le jeu contient des petites touches d'humour très sympas.
Tactique car il est vrai que sous des apparences détendues, c'est un vrai jeu de réflexion qui se cache.
C'est un jeu plutôt vieux, mais très agréable à jouer, et il existe une extension à mes yeux indispensable pour peu que l'on ai aimé le jeu de base.
Prévoir quand même du temps de réflexion, sans compter que certains gènes sont peut-être des objectifs prioritaires, et sans lesquels on est condamné... à voir mais en tous cas, ce jeu est à essayer.