OrcQuest est un jeu d’ambiance et ne le cache pas longtemps. Malgré un design assez sombre, qui justifie sans doute la restriction aux 14 ans et plus alors qu’il est tout à fait accessible mécaniquement dès 8 ans, et une galerie d’illustrations globalement sérieuses, classieuses même, on découvre vite des familiarités de langage, des situations incongrues, des petites blagues, qui trahissent le titre plus décalé qu’on ne pourrait le croire au premier abord.
Si les dés ajoutent évidemment à cette impression de jeu « pas sérieux », les cartes confirment un chaos assumé… extrêmement agressif, où tous les coups bas (c’est même le nom d’un type de carte) sont permis : voler des cartes, des points de victoire, des combats, des tours…
Pour autant, n’allez pas vous croire dans une bataille ! Les cartes sont une denrée d’autant plus précieuse qu’elles sont si permissives, et on ne les dépensera pas à la va-vite, tandis que vous disposerez d’une relative latitude dans la difficulté des défis auxquels vous attaquer, certains ne permettant même pas à vos adversaires de vous embêter.
En outre, l’utilisation de l’ensemble du paquet de cartes à chaque partie crée un semblant de courbe de progression, la possibilité de deviner partiellement ce que les autres ont en main ou ce qui pourrait tomber, qui ne transforme pas OrcQuest en Margraves de Valeria, mais enfin qui apporte le minimum de calcul nécessaire à rendre assez satisfaisante une expérience que l’on craindrait strictement arbitraire.
Rapide, fun, chafouin, et donc vraiment joli, OrcQuest n’aurait qu’un éventuel défaut, une diversité restreinte de cartes qui limite quelque peu le délire après plusieurs parties. Les auteurs/éditeurs en ont manifestement eu conscience en proposant trois mini-extensions, Les Redoutables barbares, Les Nains avides et Les Elfes hautains, renouvelant le jeu autant qu’on peut l’espérer d’après ce qu’on m’en a dit.
L'intégralité de la présentation d'OrcQuest est lisible sur VonGuru :