Ragusa semble assez simple à la lecture des règles mais chaque coup vous entraine dans un terrible dilemne, et sa durée très courte renforce ce sentiment!
L'auteur a poussé le bouchon encore un peu plus loin par la suite avec Zapotec, et je me demande si je ne le préfère pas car on s'y rend immédiatement compte de l'enjeu de courte durée et des choix cruciaux qui en découlent. Dans Ragusa, la première partie est une pure découverte avec des choix un peu random, d'autant que certains points des règles peuvent sembler flous. J'ai un peu l'impression de jouer à un obscur Léo Colovini alambiqué (Islas Canarias, Go West, Shangri-la, Alexandros, Magna Grecia, Masons... bigre il en a fait plein comme ça!) qui demanderait presque trop d'investissement au joueur même s'il y a un côté très original et excitant. Dans Zapotec les chaînages sont plus faciles à voir car il n'y a pas le côté spatial typique de Colovini, c'est juste de l'ouvrier basique. Ragusa est donc un jeu bon mais difficile, qui pourra sembler trop cérébral au début. Au final je retourne quand même au premier jeu de cet auteur, Calimala, qui est vraiment génial et facile à jouer malgré son côté sophistiqué. C'est d'ailleurs un autre point commun avec Colovini: après Carolus Magnus, le coup de génie alambiqué MAIS facile à comprendre, il semble qu'il aie toujours voulu mais jamais réussi à reproduire cette quinte flushe!
PS: attention la plupart des éditions de ce jeu ont une ENORME erreur, car il y a plein de bateaux identiques et un seul d'un certain type, ce qui fausse complètement les objectifs. Or, Atalia ne répond plus à ces demandes de nouveau paquet de cartes, il faut donc adapter le nombre de cartes pour garder des objectifs égaux, mais du coup on se retrouve à chaque fois sans bateaux à la fin de la partie, ce qui n'est quand même un peu embêtant. Apparemment seule la première édition du jeu ne comporte pas cette erreur, mais toutes les suivantes (dans toutes les langues) l'ont!