Si Wangdo paraît extrêmement simple, il est passé par d’innombrables itérations thématisées tout à fait différentes, et parfois bien plus alambiquées, comme le révèlent les trois auteurs à la fin du livret de règles. On est même pas passé loin d’un jeu de food trucks avec quatre marchés fluctuant séparément, avant d’aboutir à la collection de connaissances pour des ours prétendant à un trône en Asie orientale. Le principe fondateur était cependant identique, le théorème des quatre couleurs qui établit qu’il suffit de… Quatre couleurs pour que jamais deux cases adjacentes d’une surface quadrillée ne partagent la même.
D’un théorème cartographico-géométrique il s’agissait cependant de faire un jeu, et Wangdo surprend agréablement par son application très intuitive, dans un jeu adoptant une élégante simplicité, presque enfantine, quand on pouvait redouter une sophistication calculatoire. Aussi ai-je lu çà et là qu’il s’adressait vraiment aux enfants, une assertion étrange à une époque où un Kingdomino ou un Oriflamme, qui ne sont pas tellement plus complexes, peuvent ravir les passionnés et collectionner les récompenses les plus prestigieuses.
S’agit-il d’y dénigrer le hasard, une prétendue place laissée au chaos ? Il n’apparaît que dans l’arbitraire adoption d’un ordre des joueurs et dans la pioche de cartes Sceau, mais personne ne jouera moins que les autres, le placement est à la fois libre (dans le sens où l’on ne peut jamais complètement bloquer un adversaire) et contraint (dans le sens où l’on ne peut pas se poser n’importe où au détriment de la tactique) ; et en tout cas, il est toujours éclairé par la connaissance de tous les facteurs pouvant l’influencer. Les cartes Sceau sont relativement équilibrées, d’autant que le jeu encourage à ne pas les utiliser sans réfléchir – voire parfois à ne pas les utiliser du tout afin de remporter les occasionnelles égalités…
Le thème a pu jouer bien sûr, comme si l’on n’avait pas vu des jeux experts adopter les formes les plus mignonnes (Root, Dawn of Peacemakers) ou des jeux enfantins assumer l’abstraction. En l’occurrence, on est parfaitement dans le gateway game, le jeu-passerelle pour initier le néophyte à un jeu de plateau charmant, coloré, et plus rigoureux que ce à quoi il pourrait être habitué, avec de petites subtilités capables de le stimuler, et pour satisfaire l’habitué sans prétendre lui procurer des sensations inédites ou extraordinaires ; seulement en lui promettant un joli moment en compagnie avec ces très jolis ours.
L'intégralité de mon test de Wangdo est lisible sur VonGuru :
On regrettera que certaines cartes puissent mettre un peu trop le chaos dans tout ceci...
Nous aurions bien vu l'ajout de cartes "objectifs" pour varier un peu le plaisir durant la partie.
Celà dit, le jeu est plaisant et rapidement joué.
[[Wangdo](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/wangdo)]
Comme souvent c’est une histoire de succession royale qui sert de terreau de base et d’excuse pour s’affronter avec d’autres joueurs. Mais ici les ours sont à l’honneur. Cependant, pour remporter la victoire, il va falloir bâtir des stèles le plus vite possible et prendre les autres de vitesse. Vous sentez-vous à la hauteur de la tâche ?
Les 4 couleurs
On place au centre de la table le plateau avec le ou les rajouts selon le nombre de joueurs, puis on va poser sur le plateau un jeton par emplacement, remplacer les jetons Ours par des figurines, et on va déposer un ours sur chaque temple, enfin chaque joueur prend un plateau et 3 ours au hasard dans le sac. À son tour le joueur aura le choix entre 3 actions : prendre 2 ours sur les temples, piocher 3 ours au hasard dans le sac ou bien ériger une stèle. Pour cela, on devra construire la figurine de l’ours choisie à côté d’une déjà présente sur le plateau, en faisant attention que les couleurs ne soient pas identiques et en payant le coût, soit un ours de la même couleur par ours adjacent à sa figurine posée, que l’on met sur les temples. En échange, on récupère le jeton que l’on pose sur son plateau, dès qu’on en possède 2 ou 3 identiques, selon le nombre de joueurs, on remporte une carte qui vous octroie des avantages. Si les ours arrivent à la limite des temples, on les retire tous et le joueur l’ayant posé récupère un ours sur l’un des autres temples. Le premier joueur à remplir son plateau remporte la partie, on finit alors le tour de table, il sera donc possible que plusieurs personnes atteignent cet objectif en même temps, du coup ça sera les sceaux de dragon, présents sur les jetons et les cartes, qui départageront les joueurs, celui avec le plus de points l’emporte.
Stèles lovin you
On remarquera plusieurs choses en découvrant Wangdo , la première : le jeu est très joli, les illustrations étant fraiches et colorées, la suivante étant les petites figurines d’ours en plastique plein et enfin a dernière, le thermoformage décoré qui tient le tout en place. Bref vous l’aurez compris cette édition est réussie, surtout qu’elle ne souffre d’aucun défaut de lisibilité. Vous trouverez donc ces fameuses figurines, des plateaux joueurs, un grand plateau à pans, des jetons et un sac en tissu. Une belle édition qui met en valeur le jeu.
Très léger mais …
Wangdo est un jeu vraiment très léger, les règles sont hyper simples et le tout s’enchaîne très vite. D’ailleurs les 30 minutes annoncées pour une partie sont souvent raccourcis à un quart d’heure. Et les 8 ans annoncés, correspondent bien, je pense même qu’on pourra y jouer avant. Mais voilà de prime abord le jeu semblera assez plan plan, on pose ses ours et on récolte les jetons, puis lorsqu’on en a plus on pioche ou on en prend sur les temples, difficile de faire plus simple. On comprend vite que la quantité d’ours dans sa réserve et joué sera le nerf de la guerre, et il faudra faire tout son possible et user d’anticipation pour économiser ses ours et les déposer sur les bons emplacements, ceux qui coûtent le moins cher. Car l’ensemble du jeu se concentrera sur ce point, et il faudra bien le comprendre pour espérer remporter la partie. Surtout qu’il arrivera très souvent, et quelle que soit la configuration, que les joueurs terminent au même tour, du coup, ce sont les points qui les départageront, ajoutant alors une pincée de ruse lors de la prise des jetons pour emmagasiner les points. Et sur ce point, les cartes pourront rapporter gros parfois. Pour résumer le jeu est vraiment hyper simple et l’ensemble du gameplay se concentre sur cette gestion de nos ours, ça n’ira pas plus loin. Même si la quantité d’ours sur les temples aura son importance, car on pourra ainsi prévoir la récupération ou non des ursidés, et donc jouer un peu sur la tactique des autres joueurs. Du coup même si la mise en place permettra un certain renouveau, la durée de vie ne sera pas exemplaire, surtout que le challenge n’est pas hyper relevé, dès que l’on a compris l’astuce ça roule. Par contre Wangdo fera un excellent jeu d’initiation tant ses règles sont simples et son matériel de qualité plongera facilement les joueurs dans son univers, aidé par des parties vraiment courtes. Du coup, j’aurai presque envie de dire que nous sommes face à une nouvelle catégorie, un jeu hyper familial. Ce qui n’est pas une insulte.
Hyper familial
Wangdo est un jeu sympathique, bien pensé, mais aussi très simple, il faut le garder à l’esprit avant d’en faire son acquisition. Pour autant, il n’est pas mauvais et se joue très bien, surtout que les parties sont rapides et que le jeu a bénéficier d’un excellent soin au niveau de son édition. À découvrir donc si vous recherchez ce type de jeu, facile à prendre en main et surtout parfait pour initier et pas désagréable à découvrir si vous êtes un joueur chevronné.
Wangdo : Un jeu au poil ?