La boite est petite mais pèse son poids ! Avec 131 gros cubes dans la boite, tu m'étonnes ! Et la bonne surprise, c'est quand tu réalises que tu vas devoir te fader 131 autocollants à poser sur ces 131 gros cubes ! Pas indispensable cela dit, mais nettement plus sympa.
Rien à voir avec des kubenbois ressource. Ici, les cubes sont des éléments urbains qu'il va falloir utiliser pour développer la ville de son petit plateau individuel. Il y a des appartements (cubes verts), des commerces (bleus), des bureaux (rouges), des générateurs (jaunes) et des ascenseurs ou parkings selon l'endroit où ils sont posés (noirs).
Le principe est bête comme chou : à son tour, on pioche nombre de joueurs fois 2 cubes dans le sac. Le premier joueur en choisi un puis les empile deux par deux. Puis le voisin de gauche fait de même (mais ne peut prendre les cubes de dessous) jusqu'au dernier qui en prend deux d'un coup avant de revenir vers le premier. Lorsque chaque joueur a ses deux cubes, il les pose sur sa ville en respectant certaines règles de pose. C'est là que les athéniens s'atteignirent !
En effet, deux trois règles vont faire toute la richesse insoupçonnée de ce jeu. Par exemple, les appartements et les commerces ne peuvent pas être posés côte à côte. Mais ils peuvent toutefois se développer, voire fusionner, mais seulement à la phase agrandissement où chaque appartement constitué de un cube doit être touché par deux bureaux, un appartement de deux cubes par trois... Idem pour les commerces mais qui eux demandent à être adjacents à des appartements ! Si cette condition est rempli, on ajoute un cube pris de la réserve au type de cube concerné (appartement ou au commerce). Clair ? Bof...
Les cubes noirs sont des parkings qui vous font des revenus mais ne peuvent être couverts par d'autres cubes, ou des ascenseurs qui détermineront la hauteur de votre ville et augmenteront le nombre de points de victoire engrangés. Vous imaginez bien qu'il n'est pas possible de bâtir des tours sans ascenseur...
Town Center, c'est quelques petites règles pas toujours faciles à piger (la pose des appartements et des commerces notamment). On galère pas mal au cour de la première partie, ce qui rallonge le temps de jeu, mais une fois tout ça bien digéré, ça va beaucoup mieux. Reste que le système de comptage de points et de revenus n'est franchement pas évident à appliquer.
On sort de sa première partie avec un sentiment un peu mitigé. Mais dès la deuxième partie, on entrevoit des solutions nouvelles. C'est dingue comme le jeu prend soudain du volume. Il y a donc de la rejouabilité et une courbe d'apprentissage presque digne des échecs. En effet, ne nous méprenons pas : Town Center est un jeu calculatoire, qui plus est en 3D. Town Center, c'est pas pour les p'tits sirops ! Rien à vois avec un jeu de gestion. On est dans l'abstrait pur façon Tetris. Faut aimer le délire de la représentation dans l'espace. Faut être capable de lire le jeu ainsi, de prévoir, d'anticiper les connections...
Malgré tout ça, Town Center se révèle être un jeu fort sympathique à jouer, agréable à manipuler, et qui fait bien tourner le moulin à neurones. Comme on dit : ça ne paye pas de mine !
Je pense que la frontière qui va séparer les adeptes des détracteurs se situe au niveau de la représentation dans l'espace : il y a cellezéceux qui aiment, et les autres pour qui ça devient une véritable torture. Un peu comme à Robot Rally en somme...
PS : alors en effet, Les autocollants, c'est pas la bonne idées du siècle : après quelques manipulations dans le sac, ils se détériorent, voire se décollent, et ça devient je pense vite tout moche. C'est nul !