Comblé par le petit frère *Caylus*, il me tardait d'essayer *Ys* dont j'avais entendu le plus grand bien. C'est désormais chose faite, et je me demande du coup comment j'ai pu attendre si longtemps avant d'y jouer.
*Ys* fourmille en effet d'idées intelligentes. Le système de jeu, mélange de bluff, d’enchères et majorités, est porté par trois idées phares: l'enchère de départ qui oblige à sacrifier des courtiers pour s'assurer la meilleure place, la pose des courtiers face cachée et face visible pour conquérir des majorités, et le mécanisme des majorités imbriqués. L'ensemble est ficelé comme un gigot, la prise de risque et le bluff rajoutent de la tension juste comme il faut, et les quatre tours de jeu passent à une vitesse folle. Par ailleurs, les stratégies sont variées, sans qu'aucune technique gagnante ne se détache vraiment: de la razzia sur les gemmes noires à la récolte équilibrée des gemmes de couleurs, du tripatouillage de cotations au débauchage de personnages influents, les moyens d'engranger les points sont multiples.
Hasard minimal, tactique à l'honneur, avec une once de bluff, un zeste d'enchères et des coups d'entourloupe, voilà une recette qui me plaît, surtout que la durée des parties est idéale. La règle est des plus limpides, et le jeu évite l’aspect "froid comme un allemand" grâce aux personnages spéciaux et aux évènements qui, sans rajouter trop de hasard ni de chaos, renouvellent agréablement les parties. Enfin, ce qui ne gâte rien, le matériel aux couleurs chaudes est fourni et très élégant. Bravo donc à Ystari pour ce coup d’essai réussi !
J’avoue rester perplexe devant les commentaires dithyrambiques de certains joueurs… J’ai fait 3 parties, avec des joueurs différents, et mon impression est toujours la même :
- trop de paramètres à maîtriser, du coup on ne maîtrise rien.
- Un système de points pas intuitif du tout : la partie se finit en épreuve de calcul mental pour optimiser les derniers coups
- Une ambiance complètement absente, malgré la grande qualité esthétique du matériel
Bref, qu’on gagne ou qu’on perde, on se demande au final pourquoi, tant les règles sont complexes. Pourtant, ni moi ni mes amis ne sommes du genre à rechigner sur la prise de tête ! En tout cas, on n’est pas près d’y rejouer : quitte à faire compliqué, je préfère largement un bon Dune…
Ys, c'est super complexe, comme jeu. Je me prends la tête à presque toutes les parties, avant (pour rappeler les règles à tout le monde), pendant (pour pas me faire niquer par les autres), et après (parce que je comprends pas pourquoi je me suis quand même fait avoir, ou comment j'ai fait pour m'en sortir au final).
Mais tout cela n'est pas bien grave : c'est même la qualité du jeu d'être un pur moyen de faire fonctionner les méninges. Au final, c'est très bon.
Evacuons immédiatement la question de l’originalité ou non de ce jeu. Il paraîtrait qu’il emprunte des principes déjà vus ici ou là. Pour ma part, je ne connais pas les jeux initiaux. Je ne jugerai donc pas "Ys" en fonction de ses influences.
D’abord, il est indéniable que ce jeu procure un certain plaisir ludique. Ce plaisir vient essentiellement du déchiffrage immédiat de chaque coup. Tout courtier posé pousse clairement les adversaires à choisir entre la surenchère, le bluff (ces deux possibilités peuvent d’ailleurs coïncider) ou l’abandon de position. Qui plus est, ces réactions peuvent être immédiate ou plus longue à venir, entraînant à leur tour une sur-réaction, ou l’empêchant faute de courtiers ou de temps. Le choix de la position de jeu est également responsable d’un gentil cas de conscience : dois-je sacrifier mes meilleurs courtiers afin de jouer après mes adversaires, ou préférer me les garder pour ainsi avoir la possibilité d’ "acheter" une position ? Combien dois-je mettre pour obtenir ce choix ? Le tableau de change est également une belle idée, et sera le lieu de quelques uns des affrontements les plus saignants lors de la fin de partie. Quant aux cartes, elles permettent de renouveler les tactiques et les questionnements, évitant ainsi toute routine.
Ses belles qualités en font un bien joli jeu, mais elles ont leurs revers. A force de chercher l’accessibilité, la convivialité, ce jeu perd en profondeur et en possibilité. Le très faible nombre de courtiers ne permet pas de jouer sur tous les tableaux, loin de là. Si bien que l’on laisse jouer ses adversaires. Le comptage des points vient renforcer ce principe. Tout est fait pour empêcher l’un des joueurs de prendre l’ascendant sur ses adversaires. La distribution de gemmes ou points sera massive et pour tous, presque de manière équitable. L’on peut aimer cette idée, surtout qu’elle évite de laisser un joueur sur le carreau. Chaque joueur peut espérer gagner, et cela presque jusqu’au dernier tour. En tout cas, personne ne peut être un grand perdant. Finalement, pourquoi pas ? Le but n’est-il pas uniquement de s’amuser ? Pourquoi vouloir gagner ? Cela évite également de voir une ambiance plombée par un éventuel mauvais joueur…
Notons que les régulières phases de comptage sont responsables d'une perte de fluidité, ce qui n’empêche pas le jeu d’être assez court (trois quarts d’heure peuvent suffire), tout comme il peut s’éterniser (une heure et demie voire deux heures) en cas de participation de joueurs réputés lents. Dans ce dernier cas, le problème de la fluidité devient un peu plus préoccupant, mais ne saurait gâcher complètement le plaisir général procuré par le jeu.
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Remarque pas si évidente : le jeu à 5 est extrèmement décevant, simplement parce que l'étroitesse du plateau incite chacun à "acheter" ses positions. Du coup, le jeu perd en réactivité. Le nombre optimal de courtiers présents sur le plateau complet doit se situer pile entre 32 et 40. Peut-être est-il nécessaire, lorsque l'on joue à 5, de découper un tour en 3 mini-phases et non plus 4. A voir...
Jeu à l'allemande par excellence, ce jeu frappe par son côté bien huilé, bien pensé, digne des grands classiques du domaine. Les parties, toujours serrées, sont systématiquement prétextes à des choix des moments de réflexion des plus motivants. Une vraie belle (et française !) réussite.
Du matériel épuré, mais aux jolies couleurs..un plateau riche, des règles précises, ca part bien :)
Le thème du jeu à propos des marchands, courtiers, spéculateurs, etc..ne ressort pas très bien, la reflexion silencieuse dont on a besoin pour planifier ses poses de pions y est pour quelque chose..
Malgré les règles et un but du jeu clair et bien défini, il est difficile au début de bien cerner la/les stratégies qu'on va pouvoir adopter pour finir #1 ! En effet, il faut surveiller ses courtiers en ville, au marché, le cours des gemmes, les cartes Personnage des adversaires, et la position de chacun pour la course aux pièces d'Or :o
Ca fait beaucoup de paramètres, peut-être un peu trop, et le 4ème et dernier tour est synonyme de "renversement de situation"...dur dur pour ceux qui avaient tout planifié !
Mais l'intérêt et la force du jeu résident dans les sacrifices opérés pour être majoritaire quelque part en délaissant le reste, ou bien dans les courtiers sacrifiés utilisés pour obtenir le droit de choisir son Ordre de jeu, etc...tout est question de choix !
Pour résumer, je trouve que c'est un jeu de majorité très prenant, laissant part à la tactique avec un soupçon de bluff et de renversement de tendance de dernière minute...Vraiment super agréable à jouer ;)
Autant ne pas y aller par quatre chemins : ce jeu est tout bonnement génial !
Il regorge de petites subtilités, d'entourloupes rondement menées pour accéder à la victoire. Rien n'est joué d'avance et un bon tour peut vous relancer rapidement.
Le système du marché combiné à la pose en ville quelle bonne idée !
A acquérir les yeux fermés !
Voilà un vrai bijou dont on se demande bien pourquoi il n'a eu aucun prix (comme quoi,les prix, c'est pas tout dans la vie...). Ce jeu est pour moi le meilleur jeu français depuis dix ans, comparable en qualité à Tigris ou Puerto, en tant qu'il propose un modèle de mécanisme incroyablement riche, typé et original. D'accord, le thème est là pour faire joli, mais on est pas dans le wargame historique non plus. La règle est géniale et pourtant très accessible, et je comprends assez mal ceux qui reprochent la qualité du matériel; essentiellement du verre et du bois, quand le carton-plastique devient la norme un peu partout chez nous.
Le plateau est très beau, et il n'y a que la boîte qui n'est pas très réussie, mais l'important, c'est quand même ce qu'il y a dedans, non ?
En plus, pour un britto-breuton comme moi, ça chatouille là où ça fait du bien .
Bravo pour ce chef d'oeuvre.
Ys est un bon jeu de majorité/collection qui emprunte des mécanismes certes connus ( majorités gigognes dans la ville, comme dans Manhattan, pose cahée/visible, cartes spéciales )mais avec brio. Tout s'imbrique parfaitement et le résultat est un jeu à l'équilibre exceptionnel.
C'est l'archétype du jeu à l'allemande avec ses petits défauts ( la froideur) et ces innombrables qualités : choix incéssants, parties plutot rapides,dilemnes corneliens...
On l'a souvent comparé à Morgenland, ce qui n'est pas trés sympa pour ce dernier certes agréable mais beaucoup plus limité en terme de stratégie et qui souffre inévitablement de cette comparaison.
Deux parties jouées
Ys possède des mécanismes subtils et une présentation soignée. Malheureusement, force est de constater que les majorités cachées ne sont pas ma tasse de thé. J'ai l'impression de joueur à 80% au hasard. Je trouve que le bluff et la gestion est un mélange difficile et souvent décevant.
Je sais qu'il faut de la pratique pour apprécier ce type de jeu, surtout Ys de par la subtilité de ses mécanismes. Néanmoins, le jeu étant uniquement un jeu de majorité caché, je ne me vois pas prendre le temps de l'apprivoiser.
Je ne refuserais pourtant pas une partie et peut-être qu'un jour mon avis changera.
1 seule partie jouee (a 4)
Tres bon jeu, on ne pas pas regretter d'y avoir joue.
Une petite critique quand meme, l'importance d'etre dernier joueur: certes si on veut etre premier joueur on n'a qu'a payer pour, mais en attendant ca influe enormement sur le cours du jeu (machin joue apres moi donc il vaut mieux que j'attaque bidule, c'est plus sur).
Nombre de parties: Quatre.
Un beau plateau, des mécanismes simples et bien huilés pour un grand jeu de gestion qui en coiffe tellement d'autres au poteau par cette simplicité de compréhension qui le fait passer pour un jeu plus léger alors qu'il a tellement plus de possibilités, de choix tactiques et de demande d'anticipation (prochains placements des adversaires), voire de divination du jeu adverse (réelles forces posées par les adversaires, leurs tactiques et coups de bluff).
Bref, un beau jeu très intéressant qui plaira à tous et mènera doucement vers son petit frère "Caylus", unique.
Pour savourer à son maximum, je recommande de jouer à celui ci exclusivement à quatre (l'extension n'est pas réellement nécessaire)
Allez, bon jeu...
Je craignais un jeu très froid et très calculateur... J'avais un peu raison : pas un mot autour de la table pendant la partie. Concentration, encore et toujours.
Pour autant, c'est un jeu remarquablement élaboré, et très addictif.
On a beau faire tous les efforts du monde, on est rapidement assailli de partout, avec la nette impression qu'ils nous en veulent tous personnellement, mais comme tout le monde se dit la même chose, c'est sans doute voulu ;)
J'ai pris un réel plaisir à jouer à ce jeu alors que mon a priori était mitigé. Et j'aime pas reconnaître mes torts, c'est vous dire si le jeu est bon !
*Nombre de parties : 3*
Un jeu de placement et de majorité, c'est le domaine privilégié du jeu allemand: on s'attend à priori à un jeu stratégique et calculateur. Et bien non que pas du tout: Ys est essentiellement un jeu de bluff et de choix tactiques. C'est d'ailleurs un risque sur le packaging de la boite qui suggère que Ys est un "gros" jeu, alors qu'il est en fait tout simple et abordable (enfin, je dis ça, c'est l'impression que j'avais eue).
Dans la pratique, Ys marche très bien, son "originalité" venant des "majorités à tiroir": chaque placement a plusieurs incidences sur les majorités, ce qui crée de multiples dilemmes.
Excellente idée que de "sacrifier" des pions pour déterminer l'ordre du tour et pour départager les égalités (si on veut être plus fort sur l'un ou l'autre de ces points, il faut accepter de se déforcer sur le plateau).
Bravo donc pour ce jeu de placement et majorité, de bluff et rebondissements. Un excellent point aussi pour la présentation du jeu et la beauté et les couleurs chaudes du plateau.
En fait ce qu'il y a de bien avec Ys, c'est que tout le monde peut y aller de son jeu de mot pourrys, et rien que pour ça il mérite d'office un gros pouic !
Ce qu'il y a aussi de bien avec Ys, c'est que les nanas avec qui je joue aiment aussi; et ça, pour un jeu que d'aucuns prétendent calculateur et froid, ce n'est pas un mince exploit.
Car sans prétendre aucunement qu'il s'agit d'un jeu d'ambiance (mais chaque jeu dans son style et les pouics seront bien gardés), Ys a tous les ingrédients pour vous tenir en haleine jusqu'au bout des 4 petits tours (et puis s'en vont?) composant une partie, même si vous n'êtes pas un acharné des gros jeux tant vénérés en ces lieux.
Les parties à 4 m'ont enthousiasmé, il me tarde de l'essayer dans d'autres configurations !
Ys est un jeu de majorité et de bluff.
Le matériel brille par sa beauté et sa chaleur. En revanche, je regrette une certaine froideur du jeu.
Mes deux parties ne m'ont pas convaincues en raison d'une tactique à adopter difficilement perceptible sur 4 tours.
A contrario, ces 4 tours en font un jeu n'excédant pas une heure, ce qui constitue un bon point.
Alors 3/5 ou 4/5 ? Plutôt 3, ... mais mon avis pourra évoluer à la hausse ...
Je veux bien lui reconnaître plein de qualités à ce jeu, mais bon.
D'accord, je n'ai fait qu'une partie pour l'instant.
Mais je me suis tout le temps fait blouser, jusqu'au bout.
Alors je l'ai un peu amer, c'est tout.
Pour moi, c'est un excellent jeu. Décidemment, j'adore les jeux de bluff, et ici le bluff est omniprésent !
Le thème est sympa, bluffer en jouant à la bourse de valeurs et pour contrôler des zonez c'est très jouissif, très vite on se prend pour un riche négociant verreux du moyen-âge, pourri jusqu'à l'os. Et ça marche du feu du dieu, les tours s'enchainent à une vitesse, les coups bas pleuvent, les retournements de situation sont légion... et je ne parle même pas du matos superbe.
Dommage juste qu'il manque un peu d'ambience autour de la table, mais c'est comme dans tous les jeux de ce type, assez froids finalement, même si l'interactivité est là.
Donc ce sera un 4 et non pas un 5.