Dans le règne animal, la compétition est âpre et biotope retranscrit bien la dure loi de la nature. Il procure surtout un très grand plaisir par des mécaniques de jeu fort cohérentes avec la belle thématique proposée et un savoureux cocktail mêlant engine building et contrôle de map (flûte, pour un jeu 100% fabriqué dans l'hexagone, je devrais faire l'effort de bannir l'english de cet avis...bref, construisez votre moteur, mettez y plein d'animaux dedans sauf un tigre, et prenez le contrôle des biotopes avoisinants sur la carte...là aussi composée d'hexagones).
Le matériel un peu trop petit pour être manipulé facilement n'a pas entamé notre plaisir (certains ont trouvé les sacs aussi un poil trop étroits pour leurs gros doigts). Testé à 2 et 4 pour un plaisir similaire. Il a trouvé son chemin dans notre valise.
Les + :
Règles simples
Parties fluides
2 phases de jeux bien pensées (achat de marchandise(s) et voyage dans Hermagor pour vendre ses marchandises)
Principe du marché intéressant (majorité pour les marchandises (mécanique reprise dans Spyrium) mais également alignement pour récupérer de l’argent)
Les - :
La lisibilité du plateau
Les ressources à récupérer sont assez bizarre (crâne, maïs, croix, œuf de dragon …)
La manière de définir le premier joueur totalement abstraite
N’avoir récupéré qu’une seule ressource
Nombreux calculs (pose des pions au marché, gain au marché, déplacement, vente de marchandise, région avec comptoirs dans chaque ville) et donc manipulations de billets incessantes
Décompte final un peu bizarre (montant des marchandises des régions terminées par les joueurs, présence dans les 3 duchés et sur la route principale)
Donc :
Hermagor fonctionne bien (surtout la phase de marché) mais ne fait pas vraiment envie, dommage
Parties jouées : environ 5, en solo
Les +
- un jeu épique qui raconte une histoire (mais non narratif !)
- immersion
- l'intérêt de la réflexion, assez gratifiante car on finit presque toujours par trouver un enchaînement d'actions pour faire ce que l'on souhaite
- sentiment de progression, de puissance
- sentiment de faiblesse, de nullité :-p
- tout à fait jouable en solo (il est même fait pour ça)
Les -
- une édition "ultimate" qui ne fait pas honneur au jeu (énorme boîte mais à moitié vide, cartes non tressées, rentrent à peine dans le thermoformage avec des proteges-cartes...)
- des règles très complexes, difficiles à lire alors qu'on doit en plus régulièrement s'y référer
- les effets de chaque site d'aventure : c'est cool mais on passe son temps à rechercher dans les règles (ou dans le TAS de cartes d'aides de jeu) ce qu'il se passe dans tel ou tel type de site
- un jeu qui n'est à mon avis jouable qu'en solo
Donc : jeu revendu (et remplacé par le seigneur des anneaux JCE) du fait de la longueur de la mise en place, de la durée des parties, et du besoin de retourner sans arrêt ou presque dans les règles, malgré l'intérêt que j'ai eu dans les quelques parties jouées. Cela reste un monstre dans tous les sens du terme ! J'ai eu pour ces raisons du mal à le noter selon mon échelle ci dessous (je dirais 9 mais avec des gros défauts pour moi qui font qu'il ne sortait jamais). J'ai donc fait un compromis !
Voici mes critères de notation (adaptés de ceux de Pénélope)
10 : chef d'oeuvre que je ne revendrai jamais
9 : un jeu avec en plus une âme, des parties mémorables
8 : classique du genre qui a un truc en plus qui fait la différence par rapport aux autres (très beau, très fluide, très immersif, original...)
7 : très bon jeu. Pas de défaut majeur mais rien qui le démarque du reste.
6 : un ou deux défauts l'empêchent d'avoir plus (matériel/règle très mauvais, un point de mécanique pénible, mise en place trop longue...)
6 : jeu sympa, pas assez fort en sensation ("ok game")
5 : j'accepte de jouer pour les autres mais je ne proposerai pas une partie
4 : il a un défaut majeur mais je comprends que les autres puissent aimer
3 : je déteste mais je ne veux pas mettre moins car d'autres l'aiment bien
2 : je déteste mais un peu joli
1 : un jeu qui n'a rien pour lui
0 : ça, un jeu ? De qui se moque-t-on ?