En voilà un bel Objet Ludique Non Identifié, qui demeure encore vert malgré ses quarante années, bien aidé par les cures de rajeunissement successives d'Ystari puis des Space Cowboys. Qu'on ne s'y trompe pourtant pas, il s'agit davantage d'un relooking (très réussi, les illustrations de Neriac et Arnaud Demaegd étant parfaitement dans le ton et offrant une vision qui sortent des poncifs sur le détective) et d'un toilettage en règle (inclusion d'erratas, réécriture pour rendre certains faits plus cohérents, mise en relief des documents...) plutôt que d'une refonte complète.
C'est bien normal tant la structure du jeu lui-même, d'une simplicité désarmante, est efficace : on navigue de paragraphe en paragraphe dont la lecture est extrêmement plaisante grâce au gros travail d'écriture qui nous plonge dans l'époque et l'ambiance. On prend des notes, on discute, on échafaude des théories plus ou moins branlantes, on les confronte à celles de nos partenaires, on s'accorde sur une solution, bref, on enquête.
La lecture des questions de fin nous incite parfois à retourner battre le pavé tant il est évident qu'on est passé à côté de quelque chose, tandis que la comparaison avec le raisonnement d'Holmes, toujours justifié mais affuté comme un rasoir, procurera autant de grognements de dépits que d'exclamations de joie lors d'un score honorable.
SHDC vit et meurt par ses enquêtes, qui tiennent tout à fait la route malgré leur âge (et probablement grâce au rafraîchissement mentionné). Exigeant, le jeu demande de réaliser des liens logiques et d'effectuer une réelle déduction au lieu de simplement récupérer des indices qui donneraient la solution une fois regroupés, ce qui donne du fil à retordre mais procure la sensation d'avoir réellement résolu une enquête et un très fort sentiment d'accomplissement une fois la solution de l'affaire déduite.
Côté durée de vie, avec dix enquêtes d'une durée de 2 (en solo) à 3-4 heures (à deux ou trois, discussion oblige), il y a de quoi faire. Surtout qu'il serait dommage de les enchaîner trop rapidement: une enquête de temps en temps, à l'occasion d'une journée pluvieuse, avec une bonne tasse de thé et quelques biscuits, c'est l'assurance d'une après-midi bien remplie !
Excellentissime dans son genre. Pour qui cherche de l'ambiance autour de la table en plus d'un peu de stratégie ! Ça couine, ça chambre, ça calcule, ça risque, ça espère...Et à la fin on refait sa course en commentaires.
Rejouabilité au rendez vous avec 4 circuits aux conditions de piste modifiables. Ajout de profondeur avec les cartes améliorations. L'édition est canon, les dessins magnifiques.
Bref, un JEU qui peut toucher un large public. Ici on adore !
Adaptation du roman de Ken Follet, « Les Piliers » reprend le thème de construction de cathédrale , avec une cathédrale en bois qui se monte étape par étape et sert de compte tour (la classe). Ce jeu est un pur produit allemand bien pensé. Le superbe plateau illustré par M.Menzel est clair, tout comme les règles de ce jeu. Beaucoup d'actions possibles, mais qui partent vite au point qu'on finit souvent par chercher des sous par dépit.
Le jeu est un jeu d optimisation et de placement, bien sûr.. Il faudra améliorer ses ouvriers, pour qu'avec le même nombre de ressources (les cartes sont toujours les mêmes au cours de la partie) on puisse en tirer le maximum. (un peu comme le monde moderne c est diiingue).
Le jeu est très plaisant à jouer, mais je lui reproche d'être trop hasardeux, surtout à 4 où la place de dernier joueur est pénalisante (les miettes).
Hasard dans la pioche du sac (afin de placer ses pions sur les endroits stratégiques), du tirage des cartes par rapport à la place de premier.
Ce genre de chose ne me dérange pas , mais quand on passe une 1H30 sur un jeu à essayer d optimiser et que (même si les scores de fin sont proches) on se fait avoir parce que votre pion sort en dernier et que tout le monde a pris les bonnes cases, c'est plutôt pauvre comme principe.
Du coup je lui préfère son collègue « un monde sans fin », moins original dans sa mécanique mais un peu plus tactique.
Un parcours composé d'étapes. Des combinaisons de dés pour avancer vous voilà sur votre vélo pour gagner les courses. Le jeu est attirant les illustrations ont font mouche. Le paquet de cartes permet beaucoup de choses comme choisir un parcours ou en varier la difficulté. On peut moduler les combinaisons, la longueur etc. Les différents modes ajoutent à la rejouabilité. On aurait pu appeler ce jeu « mon yamms fait du vélo » car voilà à quoi il fait penser avec sa brouette de dés. Et qui dit dés dit (!)... la chance. Même si on peut choisir les couleurs de ses dés pour valider ses passages sur les cartes, rien ne garanti que vous serez victorieux. Comme d'habitude vous pouvez passer cinq tours à subir ou vous envoler en un lancer. Dycicle race est un jeu familial et si le hasard vous hérisse les poils du dos, passez votre chemin ou prenez le bus.
Civilisation boardgame est:
-magnifique
-long, très long... interminable. Plus encore que son homonyme, c'est dire
-lourd
Civ boargame n'est pas:
-jouable
-bien écrit dans ses règles (fautes, bugs, traduction a moitié réalisée...)
-un bon jeu (vous pouvez perdre toute chance de gagner dès la première heure de jeu avec des adversaires agressifs et difficile de faire jouer un joueur 12 heures de plus après un tel revers)
Nombre de parties : 5
Bruges est un jeu de Card Driven facile d'accès, possédant un niveau de complexité et une durée de partie proche de Notre Dame, par exemple, du même auteur.
Et si certains en seront étonnés, je ne trouve pas le terme de "car driven" usurpé, car le jeu se focalise sur les cartes, qui permettent de faire de nombreuses actions différentes.
Certains trouveront le jeu hasardeux. Mais ceux-là ont-ils remarqué que le dos des cartes prévient de la couleur de celles-ci, et que si quand vous piochez vos cinq cartes vous ne les consultez qu'une fois toutes piochées, vous pouvez choisir vos couleurs, ou prendre celle que le joueur suivant voudrais, selon les pions Désastre à éliminer ou les pions permettant de poser des maisons ou bien d'activer les cartes personnages nécessaires.
De plus, vu qu'on garde une carte pour le tour suivant, il y a de la gestion...
Ainsi, vous pouvez prendre le pari de prendre toutes les cartes de la couleur qu'il vous faut, et, de risquer de ne pas pouvoir enlever un désastre qui vient d'arriver ou encore de n'avoir que des cartes donnant peu d'argent. Vous diversifier permet de vous assurer contre ces deux potentiels dangers, tout comme n'avoir qu'un seul Désastre de chaque et assez d'argent en réserve. Chacun jouera à sa façon et devra réagir aux cartes posées par les autres, aux majorités à prendre, aux fontaines à construire...
Car oui, il faut surveiller les autres tout en faisant son bonhomme de chemin. Le jeu est interactif, parfois même méchant, et chacun choisira où mener son plus fort combat. Un perso donnant des Pv en fin de partie selon telle ou telle contrainte pioché en début de partie ? Même s'il coute cher de le poser, en tempo et en argent, c'est s'assurer pas mal de Pv en fin de partie si on joue par rapport à lui.
J'en passe et des meilleurs...
Le jeu est rapide, nerveux. On n'a pas le temps de faire tout ce qu'on veut à chaque manche, et encore moins sur une partie complète. Ca force aux contraintes et aux compromis. Et comme la diversité des cartes et celle des gains de PV sont plutôt conséquentes, les parties sont assurées de changer l'une sur l'autre.
Tout ceci fait que Bruges est un très bon jeu. Il en serait même excellent si je trouvais les différentes pistes de gains de PV aussi intéressantes les unes que les autres, mais du haut de mes premières parties, je n'en suis pas certain.