Très chouette édition pleine de petites miniatures des merveilles architecturales mondiales, du Colisée aux pyramides, le phare d’Alexandrie (aaah), la muraille de Chine…, le tout pour un prix modique. Il s’agit une fois encore d’un puzzle avec contraintes et polyominos. Contraintes de pose : les routes doivent se toucher ou toucher le bord du plateau... Contrainte pour construire sa merveille qui doit par exemple être adjacente à une route et deux bâtiments violet etc. On prend les routes, bâtiments au marché en payant. On avance sur plusieurs pistes (population, techno …qu’on doit équilibrer car seul le score le plus bas sera pris en compte) et on place sa merveille. Peu à peu le décor se crée et notre grille se remplit. Malgré toute sa beauté et ses obligations de pose (qui secouent pourtant les neurones), le jeu n’est pas passionnant. Il n’est pas désagréable mais on a du mal à s’y intéresser, on joue à la marchande, on pose. On optimise, on s’adapte « Ah zut X a piqué le bleu, bon tant pis ». Les merveilles ne sont que des bâtiments supplémentaires n’amenant que des points, on peut avoir des tours à vide mais on est rarement embêté si ce n’est par soi même car on a mal positionné une tuile. Un jeu poudre aux yeux qui ne démérite pas, mais peine à affirmer la magnificence que son thème pouvait laisser envisager. (joué en vo)
On ira, pour une expérience similaire mais plus jouissive, se frotter a Fit to Print et sa mise en page journalistique. (Vo)
Si vous aimez les jeux avec beaucoup de cartes comme Terraforming Mars, alors testez ce jeu.
Il a l'avantage d'être relativement simple à comprendre car il n'y a que 5 actions possibles , et elles ne sont pas toutes jouables à chaque tour.
Par contre il a une bonne profondeur car il faut optimiser au mieux ses actions et anticiper ses prochains coups.
Il y a de l'interaction (pas non plus énormément, mais suffisamment).
Bref j'ai vraiment beaucoup aimé!
Le seul point moyen étant le thème, j'aime beaucoup voir les cartes d'animaux, mais le fait de construire un zoo n'est pas mon plus gros kif.
Un bon petit jeu simple.
Les chroniques sont sympas pour peu qu'on y mette le ton, il y a un peu de stratégie, un peu de chance.
On passe un bon moment, on va dire une grosse heure sur une chronique longue.
Le challenge est savoir quelle action faire avant telle autre (On construit, on vit un péripétie, on règle un problème, on récupère une ressource etc) parce-qu'on ne pourra pas tout faire. Ca discute autour de la table. En se racontant les histoires péripéties ou chroniques, on se met dans l'ambiance.
Bref c'est sympa, pas prise de tête, on rentre facilement dans le monde mis en place par les chroniques et péripéties. En résumé, on passe un bon moment.
Après Scout et Trio, les jeux asiatiques reviendraient-ils en force ? Cat in the box est un jeu de plis avec des règles basiques. La plus forte l’emporte, on pisse, on coupe. Sauf que. Nos cartes n’ont pas de couleur, c’est en posant un de nos jetons sur la grille des couleurs que je vais donner sens à ma carte. Si je pose un 3 je vais choisir s’il est rouge, vert, bleu ou jaune et bloquer ainsi la case de la grille. Comme si la carte avait été jouée. Plus tordu, le jeu nous demande pour marquer des bonus de coller nos jetons (4 adjacents = 4 points). Si on ne peut plus jouer, on explose créant un paradoxe temporel (on a de quoi jouer, mais on ne peut pas jouer, comme le fameux chat dans la boîte mort et vivant), la manche est finie, nos points sont alors négatifs et on oublie nos jetons. Le jeu est subtil, il faut gérer ses cartes, anticiper, déduire et avoir un peu de chance. Faut il garder les petites valeurs pour ne pas prendre le pli, poser les fortes de suite ? Si on coupe, on sacrifie une couleur, on ne pourra pas y revenir, on perd ainsi du terrain… Très prenant, on carbure durant la partie mais on n’arrive pas forcément à trouver où l’on patine. On y retournera avec plaisir le temps de le découvrir et se perfectionner ou d’être lassé. Si vous aimez les jeux décalés, si Scout vous a plu, ce chat saura vous faire ronronner de plaisir.
Heat est aussi calculatoire qu'hasardeux. Si tu n'a pas les bonnes cartes au bon moment, c'est foutu et tu subi le jeu jusqu'à la fin de la partie. Aucun fun dans ce jeu de course. Je lui préfère ô combien Flamme Rouge et surtout Formule Dé, bien plus fun et amusant !
Et que dire des plateaux joueurs très fin, des pions leviers de vitesse en plastoc très cheap ?
Reste les belles illustrations de Vincent Dutrait et un thermo fonctionnel qui prend en compte les cartes sleevées.
Bref, Heat n'est pas un Hit
Clarifions une chose tout de suite : si vous avez fait les trois boîtes Ricochet et les trois séries de grilles sur l'application, Stratus ne vous est pas destiné (le 7+ sur la boîte et la communication de l'éditeur sont clairs à ce sujet).
Stratus se détache de son aîné en demandant aux enfants (à partir de 10 ans) de regrouper des mots par champs lexicaux, les différents mots regroupés ayant un lien avec un autre de la grille. Les regroupements étant recouverts par des quadrominos, cela restreint les possibilités au fil de l'avancement sur une même grille, ce qui est très bien vu (on retrouve la validation progressive de RIcochet).
La difficulté est bien présente car l'exercice demande un vocabulaire assez riche et une certaine gymnastique mentale, un mot pouvant être lié à son contraire, à un mot de la même famille ou à un autre mot permettant de former une expression. Pas brise-neurone pour un adulte, mais suffisamment ardu pour qu'un enfant y trouve un bon défi.
Le rébus final est analogue à ceux de Ricochet, et voir les enfants marmonner les mots restants en boucle avant d'avoir l'illumination est un vrai plaisir. Ils ne manqueront pas de demander à se frotter à Ricochet ensuite, l'occasion de refaire la première boîte en famille avec grand plaisir.
... c'est la vitesse de rotation d'un pulsar ordinaire, mais le plus rapide mesuré à ce jour atteindrait les 716 tours/seconde. Comme souvent, les "performances" des objets qui peuplent l'univers dépassent complètement les capacités de représentation concrète de notre cerveau. Toutefois, l'imagination nous permet de rêver et c'est bien ce que nous propose ce Pulsar 2049 de monsieur Vladimir Suchy, auteur notamment de Last will, League of six, Underwater cities ou encore Praga Caput Regni.
L'accès à une énergie propre et quasi-éternelle est bien une préoccupation dans l'air du temps. Ici, nous sommes dans le futur, l'Humanité est partie loin dans l'espace et en construisant des gyrodines, nous projetons d'exploiter la formidable énergie des Pulsars. Au passage, on explore aussi des mondes inconnus et puis on développe diverses technologies que l'on ne partage pas avec les autres (c'est pas un coop non plus hein...).
Techniquement, le jeu est un 3 X (exploration, expansion, exploitation) avec du développement de technologies, le tout fondé sur un système d'activation par des dés. Pulsar 2849 impose une vraie compétition dans les différents secteurs du jeu, à commencer par la sélection de vos deux dés : il serait fastidieux de vous expliquer comment, mais sachez que choisir deux dés est déjà un beau challenge si l'on considère ce que vos choix impliquent. A noter qu'il y a 8 manches et que vous disposez en théorie de 16 dés-actions pour toute la partie. Toutefois, vous pouvez avoir une action supplémentaire grace à un dé rouge qui vous semblera indispensable après quelques tours. Les actions possibles, variées, exigent d'effectuer de vrais choix stratégiques et d'anticiper notamment le décompte final dans lequel figurent entre autres des contrats qu'on a parfois tendance à oublier lors des premières parties mais qui peuvent s'évérer cruciaux pour déterminer le vainqueur.
Le livret de règles peut faire un peu peur (20 pages), et pourtant tous cela est très clair, le déroulé de la partie est fluide et l'on découvre un nombre de possibilités qui vous désarçonnera un peu au début avec vos deux pauvres petits dés. Et pourtant, au fil des tours, vous sentez une montée en puissance, les idées de coups vous viennent plus naturellement à l'esprit, les petites fourberies aussi... je pense par exemple aux pistes Ressources et Ordre de jeu, ou encore aux technologies dont les places sont limitées. On peut intégrer (ou non) dans la mise en place les Quartiers Généraux, un petit plateau individuel où vous êtes seul maître à bord. Le développer vous apportera plein de bonus bien utiles, néanmoins il est recommandé de ne pas les utiliser lors la première partie.
Parfois comparé à Die Burgen von Burgund de Stefan Feld (surtout pour le système d'actions des deux dés et la possibilité de les modifier), Pulsar 2849 est quand même plus joli [EDIT du 16/12/2023 : Je comparais ici Pulsar avec l'édition Alea des Châteaux de Bourgogne, pas avec celle "deluxe" sortie en 2023] avec un matériel très sympa, mais c'est surtout un jeu plus concurrentiel et bien plus varié dans ces options. Pulsar 2849 est d'une grande richesse, les tuiles technologies sont recto-verso avec des options différentes (à choisir durant la mise en place), pareil pour les quartiers généraux. C'est un jeu avec plein de tentations, mais le nombre d'actions vous obligera à vous discipliner pour ne pas partir dans tous les sens et vous concentrer sur quelques aspects du jeu. S'installer sur de nombreuses planètes, développer les transmetteurs, placer un maximum de Gyrodines à un, deux ou trois points, développer le QG, découvrir des techno, préparer les contrats de fin de partie... je vous préviens, il faudra faire des choix.
Habituellement, je tique toujours un peu quand les pistes potentielles de points de victoires sont trop nombreuses, comme dans la plupart des jeux feldiens ou rosenbergiens. Avec Pulsar, ça passe très bien, peut-être parce que chaque source de points a été pensée non pas pour équilibrer le jeu, mais bien pour laisser la possibilité aux joueurs d'élaborer des stratégies différentes à chaque partie et trouver de nouvelles combinaisons. Attention quand même, si on se disperse, on peut prendre de grosse ratatouille.
En parlant de dispersion, si j'avais une petite critique à formuler, ce serait à propos des QG. Je trouve d'une part qu'ils font un brin doublon avec les plateaux technologies (et accessoirement les rendent un peu moins concurrentiels) et d'autre part, on pourrait ressentir un peu de frustration car le nombre de dés pour les actions n'augmente pas alors que les cases où jouer sont du coup encore plus nombreuses. Mise à part cette réserve très mesurée (je joue avec les QG à la demande et sans rechigner), je ne comprends pas pourquoi Pulsar 2849 est passé sous les radars des amateurs de jeux genre Châteaux de Bourgogne ou Marco Polo (sauf un certain trictracien qui ponce le jeu depuis quelques temps avec son fils au moment où je rédige cet avis).
Je compte Pulsar 2849 parmi mes jeux préférés sortis en 2017 (édité chez Iello en 2018), en compagnie notamment de Terraforming Mars et Great Western, c'est vous dire...
Pour en savoir un peu plus, deux petits conseils de lecture : un article d'Arthélius sur Trictrac et l'article de Loïc sur son site jeudeplateau.com.