Etant passé à côté du buzz sur Tric Trac pour Troyes, j'ai attaqué ma 1ère partie en soirée jeux un peu par hasard, sans aucun a priori, ni positif, ni négatif.
Bon, ben j'ai vu : c'est pas pour moi !
Précision utile : c'est une question de goût et de saturation, mais je comprends tout à fait que d'autres personnes aiment ce jeu.
Pour moi, ça fait trop, trop de mécanismes imbriqués, trop de mécanismes réutilisés, trop de choix, trop de règles, trop d'objectifs, trop de calculs, trop de plein de choses. Si chacun des éléments ou mécanismes passe bien dans d'autres jeux (les dés dans Yspahan, par exemple), ce qui ne me plaît pas dans Troyes, c'est l'accumulation qui devient indigeste.
Vous l'aurez compris, je n'en ai fait qu'une partie et je ne compte pas en refaire d'autre, même si faute de mieux, je n'en ferais pas une maladie non plus.
Après des années et des années de jeux, des centaines de jeux joués et dans mes étagères, je crois que je cherche maintenant plus la surprise, le petit mécanisme sympa dans un jeu de format moyen (Dominion, 7 Wonders, le Samuraï de Knizia, pour citer mes dernières parties en exemple) que le jeu ultime qui voudrait tout combiner et au final se révéler beaucoup trop lourd.
Oui je le crie haut et fort pour moi c'est le top du top.
le saint graal du jeu de société.
et quand j'ai pas d'amis pour jouer une petite partie, je joue en ligne sur
<https://fr.boardgamearena.com>
Merci Pearl Games j'ai hâte pour le nouveau "black Angel"
Première impression avant d'y jouer : ouais bon y a du dés ca va être la fête du hasard...
Première impression après y avoir joué : Whoooo en fait c'est super bien contrôlé et intelligent !
Troyes est un excellent jeu offrant une excellente rejouabilité de part sa mise en place.
Les dés sont intelligemment utilisés, et la possibilité d'acheter les dés des autres est bien implantée et ajoute une part de contrôle et de tactique bien sentie.
La partie multiplie les choix assez rapidement, et il faut vraiment être attentif à ce qu'on fait et à ce que font les autres...
Un jeu malin, qu'on a rapidement envie de ressortir.
Tourne parfaitement à 2 joueurs.
Encore plus moche que du Ystari (faut le faire), ce jeu est totalement ignoble. A croire qu'il n'a jamais passé le stade du prototype. Tout juste horrible, il en est presque pas jouable.
Et la mécanique viendrait-elle sauver ça? Non. On lance une foultitude de dé, on ne contrôle rien, ça se veux calculatoire et ça ne l'est jamais.
Bâtard dans toute son architecture, ce jeu est un melting pot de tout et n'importe quoi qui n'a rien donné.
Adulé sans aucun justificatif, de nombreux jeux ont fait bien meilleur sans avoir à justifier un prix aussi élevé pour quelques des de couleur, un "art" graphique absent et un gameplay qui ne fonctionne pas.
**Le top 5 des pires jeux que j'ai joué.**
> Le parfum d’un champagne, le goût du mousseux, le mal de crâne et la gueule de bois qui va avec
>
>
Rah Troyes, **un peu un des mythes du jeu de société moderne pour un joueur assez novice comme moi qui n’était pas encore au fait de la chose ludique en 2010** :
* Tric Trac d’or
* 3ème au Spiel
* nominé un peu partout (As d’Or) et adulé par une myriade de joueurs (il suffit juste de lire les avis pour voir la quasi-unanimité autour de ce jeu)
* un peu le buzz de l’année (avec ce qu’il peut avoir de positifs et de négatifs)
C’était donc avec un immense plaisir que j’ai attaqué ce jeu, en examinant le livret de règles, assez touffu mais très bien ficelé (rien à dire). OK, le jeu s’adresse à un public d’expert et sa **punch-line** est assez simple : **on aime les dés, on aime la stratégie : on va vous montrer qu’un jeu de stratégie non aléatoire avec l’utilisation des dés c’est possible**. OK j’acquiesce, je suis tout à fait d’accord avec le but affiché et peu de jeux à ce jour ont tenté cet exploit (à part Kingsburg, dont j’ai appris l’existence un tout petit peu plus tard).
**Un jeu, qui en apparence, est fait pour moi mais qui a réfrigéré totalement mes pulsions ludiques**, lobotomisé mon système calculatoire et tactique (encore plus qu’un jeu d’Uwe Rosenberg, c’est pour dire).
Il y’a différentes explications à ce véritable « naufrage ludique » personnel.
*Travail éditorial :*
Mmmhhh, disons que **pour restez ludiquement correct : le jeu a un parti pris graphique des plus intéressants et des mieux travaillés**… Le Moyen-Age, ces grands peintres, ces vestiges graphiques si harmonieux, si chatoyants et si universellement reconnus … J’en viendrais presque à regretter que la Renaissance soit arrivée avec son cortège de mochetés (Raphaël, Leonardo et Boticelli, je vous hais publiquement de nous avoir fait cela).
Non, il faut bien l’avouer, à mes yeux, les choix graphiques pratiqués participent à entretenir la froideur ressentie pendant la partie. L’ensemble est terne et l’ergonomie n’est pas non plus vraiment au rendez-vous et c’est un euphémisme.
*(Précisions aux professeurs d’arts médiévaux, j’aime le Moyen Age, cette époque nous a apporté beaucoup de savoirs et est essentiel (en architecture notamment) mais reconnaissons qu’au niveau dessin et représentations de personnages, ce n’était pas vraiment leur fort. Sinon, à ce titre, ressortez un jeu de tarot de l’époque et tentez une partie, vous verrez comme c’est une gageure.)*
**Sinon pour le reste, il faut reconnaître que le matériel est tout juste correcte pour le prix (40 euros tout de même)**
*Mécanisme de jeu :*
**Plus qu’un jeu innovant, j’ai eu l’impression de jouer à un jeu vraiment daté, faussement calculatoire, insipide (« funless » comme dirait les anglophones).** **C’est très rare mais je ne retiens aucune chose des mécanismes principaux**. OK le jeu tourne avec une certaine fluidité et des règles qui fonctionnent, OK, il y’a des dés, OK il y’a des idées pour les manipuler, les rendre moins aléatoires (retournement de dé, achat de dés adverses…) mais dans quels buts :
* Construire des paliers de cathédrales (mouais on est très proche de Caylus, la contrainte des dés en plus)
* Combattre des menaces à tour de rôle de manière assez mécanique (parce qu’il faut bien être un peu embêté à chaque tour) pour gagner des points (combat parmi les moins épiques vus dans un jeu de société)
* Faire travailler des bâtiments pour de l’or et des PV (si les dés sont gentils avec nous)
* Jeter des brouettes de dés et observer les 10000 possibilités proposées qui sont à peu près toutes équivalentes et jouer car il faut jouer.
* Scorer sur à peu près tout et n’importe quoi (sortez le tableur Excel et rangez votre esprit immersif)
* Admirer une superbe victoire ou rager d’une défaite (à 1 ou 2 PV près) sans pouvoir réellement quels coups sont déterminants durant la partie par rapport aux autres joueurs.
**Je reproche, entre autres, de ne pas trouver de relations entre les différents mécanismes.** Pour pallier une frustration de jeu, je ne sais pas vraiment quel levier actionner dans Troyes, quelles options choisir !! **Le seul raisonnement ludique consiste juste à envisager le différentiel de points plus que de débloquer des situations**.
On a fait, selon moi, **depuis et même avant beaucoup mieux avec ces fameux dés**, notamment :
* **Kingsburg (2007)**, qui a le mérite d’avoir l’antériorité. Ce jeu mêle habilement jet de dés, pose d’ouvriers et gestions de ressources. **Il est plus light mais au moins la lisibilité stratégique est claire quand on observe le set de dés des adversaires.** Il propose également des possibilités d’amélioration de la gestion des dés intéressants (pas hyper novateur car il utilise des bâtiments façon Puerto Rico) et des « vrais » choix. **Un peu classique diront certains mais beaucoup plus fun à n’en pas douter. Le système de multiplier les intrigues en dissociant ces dés ou en intrigant des personnes plus importantes m’est apparu très judicieux.**
* **Andor (2012)**, pour **le système de combat avec les dés** (retournement des dés possibles avec le mage, ajout des mêmes valeurs de dés avec le heaume, stop ou encore avec l’archer…)
* **Bora Bora (2013)**: excellentissime felderie, dont tout le mécanisme repose sur les dés avec un dilemme entre pouvoir du dé et restriction de zone d’action (désolé, je ne peux pas comparer avec les Châteaux de Bourgogne, n’ayant pas encore joué ce jeu). **Bora Bora propose un système de Dieux très astucieux qui permet de gérer la frustration de l’aléatoire des dés que je conseille vivement de pratiquer**. Si il y’a un jeu ou j’ai trouvé les leviers, les actions pour m’en sortir, c’est bien celui-là.
**Suis-je passé à côté de ce jeu après seulement deux parties?** **Mes instincts ludiques me disent que non, malgré les avis dithyrambiques**. Alors, on va me dire qu’il faut multiplier les parties pour voir le potentiel du jeu et bien je dirais que non, pas chez moi. **Multiplier les parties pour chercher la substantifique moelle du jeu, c’est un peu comme s’abrutir avec un nanar, au bout du 15e visionnage, on lui trouvera des qualités.**
*Conclusion :*
Dé ception, dé couragement et dé pit, voilà ce que m’inspire Troyes avec une **totale incompréhension face au succès obtenu dans la communauté ludique**. **Troyes est un jeu qui tourne cela est certain mais il n’a rien d’innovant ni de particulièrement attachant à mes yeux** à part ces auteurs.
En effet, Sébastien Dujardin possède sans nul doute un sens ludique aiguisé et un côté fort sympathique (si je base mon analyse sur les TTtv notamment) mais il ne m’a pas à ce jour ébloui par sa création ludique (ni par Venise du Nord, ni par Tournay, allez peut-être trouverais-je la lumière au bout du tunnel avec Deus !!). Ne serait-il pas quelque peu surcoté ?
Mécanique assez jouissive car on peut scorer de toutes sortes de façon, l'ensemble étant totalement cohérent avec son thème. Forte interaction, avec même une sorte de pseudo coopération dans le combat des événements. Du dé, mais du dé contrôlé. Des combinaisons de cartes qui se renouvellent à chaque partie. Un excellent jeu auquel on a envie de revenir très vite.
Aujourd’hui première partie de Troyes à trois, une belle partie un peu diffficile la mise en place et la compréhension des cartes. Mais une envie d y rejouer le plus vite possible afin de trouver nos marques. Le calcul des actions est complexe mais nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir les cartes au fur et à mesure.
A revivre et à faire decouvrir
kingsburg avec la prise de tete en plus et le fun en moins. Devrait faire un tabac dans les comités d entreprises des bureaux comptables...
Ok je me suis emporté....j ai eu tort. C'est vrai que les dés qui ne sont jamais à toi, c'est pénible, c'est vrai qu'il faut accepter le design du jeu. C'est vrai que on se fait piquer les cartes, les dés... mais voilà un jeu qui recèle une vraie stratégie et un vrai plaisir.
Je l'avais sûrement rencontré un peu trop tôt.
Troyes c'est un peu le Kingsburg du joueur expert, celui qui n'est pas la pour s'amuser mais pour montrer qui la plus grosse à la table de jeu (cervelle évidement). 36 coups possibles par tour avec des règles alambiquées et artificielles au possible Troyes n'est pas fait pour les andouilles comme moi qui ont toujours eu horreur des math.
Du gros jeu à l'allemande mais sans la fluidité du genre, encore un jeu indispensable dont je me dispenserais.
Au départ j'ai regardé la vidéo attiré par ces nombreux dès puis mr Dujardin m'a conquis tellement il paraissait sympathique (depuis j'ai appris qu'il l'était vraiment)
J'ai regardé la vidéo plusieurs fois avant l'achat pour m'imprégner des règles.
Ce jeu m'a tellement plu qu'il m'a inspiré mon propre jeu et depuis j'y joue régulièrement même si il faut tout de même être bon en math
Un très bon rapport règle/complexité je trouve.
Pas très long a lire ni à mettre en place mais un jeu assez profond, la première partie est la pour la découverte, les suivante pour la maitrise des combos les plus rentables.
Alors il y a les dés... et quand il y a des dès il y a du hasard et y'en a qui aiment, d'autre qui n'aiment pas. Mais ce hasard reste assez bridé par la possibilité d'achat des dès des autres joueurs et par le nombre de dès que l'on jette par tour.
Le vrai petit bémol que je mettrais c'est son "manque d'originalité", beaucoup de mécanismes déjà vu qui ont été imbriqué les uns avec les autres, et de très belle façon, mais il n'y a pas ce petit waah de la découverte d'un nouveau principe de jeu.
Un jeu qu’il faut mériter
En effet, il faut déjà passer l’aspect un peu austère du jeu, avec un graphisme très particulier (j’adore, ma femme déteste). Ensuite il faudra intégrer la règle du jeu (très bien faite soit dit en passant) et il faut vraiment faire plusieurs parti pour bien comprendre les tenants et aboutissants du jeu.
Mais une fois tout ça bien intégrer, quelle régale. Le jeu est rapidement mis en place, fluide dans ses tours, bien prise de tête quand même hein, mais vraiment super agréable. J’y ai joué principalement à 2, et ça tourne super bien, avec une excellente rejouabilité.
bref, à essayer !
Après une découverte un peu poussive des règles (il aurait mieux fallu avoir quelqu'un qui maîtrise le jeu à la table), on commence à faire des actions un peu au hasard, et puis la magie commence à opérer.
Typiquement un jeu qui prend son intérêt lorsque tous les joueurs le connaissent bien.
Une bonne vingtaine de partie au compteur et je ne m'en lasse pas.
Le jeu fonctionne bien, il faut deux parties pour bien comprendre la mécanique et les différentes cartes, après cette étape c'est que du bonheur.
Bien sur ce jeu conviens à ceux et celles qui aiment les jeux qui "font mal à la tête", jeux de gestion oblige mais le jeu est fluide puisque que l'on fait une action à son tour de jeu.
Rien n'oblige a tout calculer, je trouve qu'il y a également une part d'intuition, notamment dans la gestion des dés. Il faut sans cesse se réadapter à la situation ( car on peux nous racheter des dés) et cela amène une part de réactivité très intéressante.
Avec un peu d'habitude on peut facilement faire plusieurs parties à la suite, ce qui est d'autant plus agréable ( il faut compter une petite heure à quatre si tout le monde connais le jeu).
Enfin, et ce n'est pas des moindres, les illustrations sont remarquables. J'imagine qu'elles ne plaisent pas à tout le monde mais quel plaisir de sortir un peu des univers habituels de type Heroic fantasy, magique, zombie sans oublier l'antiquité et autre dérivé... Tout ceci sans jugement de valeurs bien sur, mais je trouve que Sebastien Dujardin à réussi un bon assemblage entre thème et mécanique, le jeu est "rude", au bon sens du terme, la lutte contre les événements au début de chaque tour, les paramètres imbriqués, la difficulté de scorer nous font vivre une aventure au moyen âge en évitant les poncifs habituels.. c'est très réussi et très cohérent. Bravo
à avoir absolument dans sa ludothèque....
jm
A la limite de l'excellence (manque un petit truc pour en faire un gros coup de coeur sur la durée), Troyes est à mes yeux un très bon jeu qui a le mérite de proposer pas mal de choses différentes.De nouveau, un jeu réussit la prouesse de surprendre les joueurs par un emploi astucieux de simples dés à six faces. Seuls les puristes (et encore, ceux qui n'auront pas essayé) s'éloigneront de ce jeu pour cette raison.
Les joueurs ayant apprécié Yspahan, Kingsburg ou encore L'Age de pierre devront eux se rendre compte que Troyes est bien plus exigeant. Mais pour peu qu'on s'y exerce, il devrait s'ajouter à ses titres pour figurer au palmarès des meilleurs jeux de plateaux "à l'allemande" utilisant des dés. Une réussite qui mérite amplement sa seconde place lors du salon d'Essen 2010.
Edit : Contrairement aux autres jeux cités dans cet avis, Troyes n'est pas pervenu à rester dans ma ludo...
Le thème, la jouabilité, les possibilités d'actions originales, un peu de hasard et un équilibre subtil qui me rend accros à ce jeu. Incroyable découverte. Je me demande si je vais pas déménager à Troyes... seul le peu de carte risquait de limiter la rejouabilité mais il y a une extension !
Troyes est bluffant.
Je dois avouer que je ne suis pas archi fan des jeux de gestion et pose d'ouvriers ou en tout cas je ne le suis plus. Même si comme tout le monde j'ai été séduit par Caylus je n'ai pas enchainé les parties non plus , le délaissant pour des jeux au plaisir plus immédiat et à la conotation plus fun.
Maintenant s'il fallait n'en garder qu'un je crois bien que ça serait Troyes car ce jeu est d'un équilibre rare et rajoute des sensations par rapport à caylus en étant (et c'est très fort) moins compliqué.
Le thème est servi par des graphismes admirables sortant des sentiers battus (tiens un jeu qui n'est pas illustré par Piérô...)et par un matériel à la hauteur.
La logique des cartes et de leurs effets dénote d'une volonté réelle d'allier mécanique et thème.
La volonté de faire du lancer de dés un système de jeu controlable est largement plus réussi que dans Yspahan (allez tiens , un deuxième jeu Ystari qui va rejoindre le grenier)et se permet même de rajouter de l'interaction.
Les phases de jeu sont logiques et si on les explique bien elles ne rebuteront pas des joueurs débutant.
Les choix sont multiples et difficiles à faire car tout est intéressant.
Le jeu se renouvelle sans cesse avec une mise en place à chaque fois différente.
Wahwahwah , n'en jetez plus ... contrôlable , beau , logique , avec beaucoup d'interaction , des choix cornéliens. Il ne manque rien ?
Et bien si.
Les auteurs ont même réussi à y intégrer du coopératif avec les évènements aux portes du chateau qui s'accumulent , font mal et donnent naissance à des accords de courte durée pour aller les combattre.
Cette fois tout y est.
On a assez dit de bien de ce jeu sur ce site et sachez que tout ce qui a été dit est vrai.
Troyes mérite le concert de louange qui l'entourre. Concert auquel je me joins après presque une année de pratique de ce bijou ludique.
Du très grand art.
Jeu qui ne m attirait pas sur le plan thematique et encore moins sur le plan graphique.
Mais j ai lu tellement d éloges a son sujet que j y ai trempé le doigt en sachant qu il ne se laisserait pas apprivoiser en une partie. Et grand bien m a pris car j ai complètement adhéré à la mecanique si bien que l aspect graphique passe au second plan pour moi.
Bref essayez le et jugez.
... qui a tout du grand cygne de l'histoire.
Ces derniers mois/années on n'a pas manqué de bons jeux de gestion "à l'allemande", la plupart arborant de jolis plateaux bien colorés, des brouettes de pions en bois de diverses formes, et des cartes aux effets divers. Mais force est de constater que tous ces jeux avaient plus ou moins tendance à se fondre les uns dans les autres. Les illustrateurs vedettes étant repris un peu partout, les mécanismes ne variant guère, finalement on avait souvent l'impression de jouer à des variantes de jeux déjà vus plutôt qu'à de nouveaux titres.
Et voilà qu'arrive un vilain petit canard que personne n'attendait : une boîte aux couleurs tristes à côté des chatoiements dont on a pris l'habitude. Ca parle de quoi ? C'est un gros jeu, ouais... avec des dés ??! Mais de qui se moque-t-on ?
Eh bien en fait de personne, et surtout pas des joueurs.
Yspahan avait déjà démontré qu'on pouvait mettre plein de dés dans un jeu sans forcément le transformer en casino. Et là, Troyes surenchérit en réécrivant Caylus avec des dés. Car Troyes c'est exactement ça : un pur jeu de placement d'ouvriers avec des dés, qui réussit le tour de force d'être un jeu au hasard très présent, mais avec une influence fortement limitée sur les joueurs car ils vont tous devoir composer avec, au même titre.
Il faut bien comprendre que le hasard certain qu'apportent tous ces dés ne doit pas être confondu avec de la chance. En effet, ce n'est pas parce que vous faites un mauvais tirage que vous allez en pâtir, car ces dés ne constituent finalement qu'une des ressources du jeu, et que tout le monde va devoir composer avec, et surtout pas seulement leur propriétaire. Ce dernier aura même plutôt un avantage sur les autres, car lui va pouvoir les modifier au moment de les utiliser alors que les autres devront se résigner à les utiliser tels quels, ou pas du tout...
En pratique, ces dés sont au coeur d'un ballet qui va envoyer vos gens effectuer plein d'actions à tous les coins du plateau : contrer des événements extérieurs, devenir maîtres d'oeuvre dans tout un tas de professions aussi variées que thématiquement appropriées, occuper des places d'importance dans les bâtiments administratifs, sans oublier de cultiver la terre et... de construire une cathédrale. Le plateau est une vraie ville qui vit, avec toute sa population qui évolue sous nos doigts.
Bon d'accord, le moteur est puissant, et que vaut la carosserie ?
Troyes bénéficie de plein de petits atouts qui se cumulent pour parvenir à une finition au top. Des détails d'ergonomie comme le fait d'avoir sur le plateau des secteurs prédécoupés mais non préattribués à des couleurs qui ne seront définies que lorsque les joueurs y poseront leur pion quand ils s'assieront en face. Le plateau qui contient presque tout ce dont il faut se souvenir pour jouer, ce qui manque étant repris sur de petites aides de jeu dont on n'a vite plus besoin. Le nombre de cartes différentes fournies (trois fois plus qu'il n'en faut) qui assurent un renouvellement constant des parties. L'absence d'une piste de score autour du plateau (ça n'a l'air de rien, mais ça fait tellement de bien...). Les références au thème qui habillent la mécanique (nom des cartes, personnages présents...) fort bien étudiées pour ne pas donner ce sentiment de *thème-prétexte* si courant dans ce registre de jeu...
Autant de petits détails qui ne sont peut-être pas grand chose en soi, mais c'est la somme de petits conforts comme ça qui rend la pratique d'un jeu agréable, ou peuvent lui nuire s'ils manquent.
Alors, les couleurs ternes ? Eh bien là aussi, elles sont à l'avantage du jeu. Tout d'abord en apportant un vent de fraîcheur bienvenu dans tous ces plateaux certes jolis, mais finalement plutôt chargés visuellement et qui se ressemblent trop. Ensuite en permettant une bonne lisibilité du jeu malgré l'abondance de matériel éparpillé un peu partout. Et enfin en profitant elles aussi au thème, car ces couleurs sont en parfait accord avec les illustrations médiévales de bon ton, qui font très "tapisserie de Bayeux", et achèvent ainsi de transporter notre imaginaire à l'époque concernée. Et puis commercialement c'est aussi très bien trouvé puisque la boîte se détache bien en rayonnage dans les boutiques, et incite à la curiosité.
S'il fallait vraiment faire un reproche, je n'en vois qu'un seul. L'idée du décompte final avec des personnages qui profitent à tous mais dont chaque joueur ne connaît que l'identité de l'un d'entre eux est excellente, mais le nombre restreint (six) de ces personnages fait que dans une partie à quatre joueurs, et donc avec les deux tiers de ces personnages en jeu, on n'a pas tant besoin que ça d'essayer de deviner lesquels sont présents : en tablant un peu sur tous, on parvient à marquer des points de toute façon. Deux personnages de plus auraient probablement suffi à provoquer plus de tension... mais encore faut-il trouver lesquels.
En conclusion, Troyes fut un vrai coup de coeur en cette fin d'année 2010. Je l'attendais avec curiosité, et j'ai été enchanté par ce titre qui m'a redonné goût aux gros jeux de gestion dont je m'étais plutôt lassé dernièrement. Depuis le temps que je croisais Sébastien Dujardin et ses protoypes lors des diverses manifestations auxquelles j'ai pu assister, je dois reconnaître qu'il n'a pas raté sa première sortie, en cosignant avec Xavier Georges et Alain Orban une véritable oeuvre de maître, soignée sous tous ses aspects.