(Si vous avez déjà lu l'avis de Limp, ça vous paraîtra quelque peu redondant, mais ça me paraît utile de confirmer ses impressions).
Mind Up reprend le choix simultané de cartes qu'on retrouve dans le 6 qui prend mais la comparaison n'ira pas plus loin. Les sensations de jeu et l'ambiance autour de table sont diamétralement différentes.
Derrière cet habillage un poil quelconque se cache un bon petit jeu de gestion de main. Il nous faut gérer nos couleurs pour maximiser nos scorings en fonction de leur arrivée dans notre tableau de cartes, sans oublier leur valeur numérique pour pouvoir anticiper le coup suivant.
La vraie bonne idée se trouve dans la conservation de la dernière carte et l'abandon de l'avant dernière, ce qui ajoute un poil de planification plutôt subtil pour éviter le simple guessing.
Veiller à la progression des tableaux adverses permet d'orienter en partie nos choix. En partie seulement puisque l'information imparfaite nous réservera bien des surprises plus ou moins agréables coup après coup.
Le jeu manque néanmoins de hauts et de bas émotionnels, j'aurais aimé un aspect prise de risque un peu plus marqué au moment de la pose de carte. Ces moments qui nous font nous lever de la table de satisfaction ou qui nous font grogner de rage. On pourra repartir avec l'impression que la vainqueur sera celui qui aura fait le moins de mauvais choix.
Mind up est un bon filler à sortir au café ou pour finir une soirée, et c'est déjà pas si mal !
L'été, j'aime bien sortir les jeux avec un thème qui célèbre les îles supposées paradisiaques avec les plages de sable blanc, les cocotiers, les fruits exotiques, les eaux bleues cristallines, les poissons colorées, les vahinés, etc... l'imagerie habituelle et idéalisée de ces endroits du monde loin d'ici, surtout si je dois rester coincé à la maison avec mes envies d'évasion. L'été, c'est aussi une période durant laquelle j'ai une préférence pour les jeux légers en termes de règles, donc je vais pas proposer un Bora-Bora, un Hawaï, Kavai ou un Vanuatu et m'orienter plutôt vers du Maka Bana, Taluva, et si on est deux, un Kahuna.
J'ai toujours ma boite Tilsit, acquise il y a donc longtemps et elle a été le théâtre de nombreux duels. Alors au vu de l'âge du jeu, de son calibre et du nombres d'avis qu'il a reçu sur notre bon site au fil des années, est-ce que cela à encore du sens de rédiger quelques lignes sur Kahuna en 2023 ? En plus, on peut le pratiquer en ligne sur un site bien connu.
Et bien justement, c'est pour cette dernière raison. Oui car ce jeu de monsieur Günther Cornett est typique des jeux aux règles simples, qui semblent légers et gouvernés par une pioche semi-aléatoire de cartes. Seulement voilà : vous verrez que certains joueurs sont vraiment forts à Kahuna. Donc soit ils ont beaucoup de chance (et je leur conseillerais de s'essayer au loto), soit ils ont trouver le moyen d'y jouer efficacement en optimisant leur main de cartes. Je penche pour la seconde option.
Kahuna, c'est 4 petites pages de règles (et encore, avec de nombreux exemples et images) et un matériel charmant mais relativement modeste : 1 plateau de jeu, 24 cartes, 25 bâtonnets blancs et 10 pions blancs, 25 bâtonnets noirs et 10 pions noirs. Et avec cela, vous avez un jeu subtil de majorité aux parties tendues, rythmées par 3 décomptes. Jouer une carte et poser un pont entre deux îles, c'est très simple sur un plan ludico-technique, mais cela peut impliquer bien des conséquences et tout le plaisir de ce jeu est là. Evidemment, tout cela est assez abstrait sur un plan thématique, mais jouer les cartes koko, Faaa ou Iffi, ça reste sympa. L'auteur a adapté son jeu pour les configurations 3 et 4 joueurs, une boite qui fut éditée en français toujours par Tilsit sous le nom de Kanaloa, mais c'est une histoire.
L'idéal pour jouer à Kahuna ? Fermez les yeux et imaginez : Devant une petite maison en bois, un grand parasol, une table, deux chaises en osier, deux cocktails de fruits avec glaçons et pailles et tout cela à deux pas de la mer, il fait bon, un doux zéphyr caresse la végétation environnante, on entend que le bruit des vagues... voilà, je vous laisse... et bonne partie.
J'avoue avoir été déçu de ma première partie, sentiment partagé par mes compères de l'asso. Puis, quelques parties sur BGA plus tard, je me suis pris au jeu au point d'acheter un exemplaire. Alors certes stratégiquement, on atteint pas des sommets, mais le jeu est bien équilibré, court quelque soi le nombre de joueurs. Mais surtout hyper abordable, et si comme moi vous avez des minots dans votre entourage ce sera parfait. Pour finir, le prix est plutôt accessible, le matériel est assez joli et plaisant à manipuler, le rangement au petit oignons.
On apprécie :
- Des illustrations à l'aquarelle magnifiques (version Iello)
- Les règles sont simples et les parties rapides
- Un jeu malin avec une part de bluff qui crée de la tension
On déplore :
- Les choix s'avèrent assez limités
Bref, la fine fleur des autrices signe un jeu épuré et efficace, que Iello a su plaisamment éditer. Idéal pour faire quelques parties de temps en temps.
Trois nouvelles mappes (avec leurs variantes au verso et quelques nouveaux objectifs) qui apportent de nouvelles manières de jouer en complexifiant légèrement le jeu de base. Une extension bienvenue et quasi indispensable pour les afficionados du gribouillage de carreaux...
On apprécie :
- De belles cartes d'œuvres d'art dont certaines peu connues
- Parties rapides qui en appellent souvent d'autres
- Les règles sont simples et le thème est assez bien rendu
On déplore :
- Rien de bien palpitant
- Boîte trop grande
- La mise en place est un peu longue pour un jeu de ce calibre
Bref, musée est un jeu familial agréable où chaque joueur réalise son propre casse-tête (quoique sans grande prise de tête) en classant des cartes à la manière d'un Lucky Numbers. Attention, le musée ne mettant rien en réserve, il faudra prévoir un peu de place sur la table...