Seeders EXODUS avait tout pour ne pas me plaire. Un thème SF un peu hors des sentiers battus, une phase de draft qui ne m’enchante guère d’habitude, une phase d’enchère, encore une dirait t’on, et une panoplie de combos de cartes, exercice que je déteste la plupart du temps.
Donc, c’est un peu à reculons que je suis allé testé le machin.
Et… miracle. Je dois avouer que le jeu s’avère passionnant et sacrément bien fichu. Tout d’abord le draft est réduit à 4 cartes Arche donc il ne pollue pas le jeu et les choix sont souvent cornéliens. Module ou personnage ? Sans module, on ne peut placer de personnage. Certes, mais un module coût souvent un bras donc il faudra le financer. Cette carte intéresse mon voisin, l’en priver c’est bien mais elle ne me sert à rien. Pas grave, puisque les cartes servent aussi de monnaie pour acheter la pose des autres cartes. Donc une carte peut s’avérer intéressante juste parce qu’elle rapporte beaucoup.
Nous n’en sommes qu’au draft et déjà plein de choix.
Celui-ci s’avère rapide et on passe à la première grosse étape du jeu. Le plateau est couvert de cartes. Chaque joueur dirige 6 ambassadeurs qu’il va affecter entre 2 cartes pour user de son influence et essayer de s’attirer les faveurs d’une construction ou d’un personnage. Comme il y a 6 factions différentes, le choix de placement de l’ambassadeur est vital car il permet de poser plus de cube d’influence à côté d’une carte de la même faction. Oui, mais voilà, il n’y aura que 5 ambassadeurs à poser. Chaque joueur pose un disque ambassadeur à son tour. Encore des choix cornéliens.
Une fois le plateau plein, on résout les majorités. Majoritaire sur une carte = récupération de la dite carte. Moins = perdu, égalité = perdu. A chaque fois qu’un joueur récupère une carte, il retire un disque ambassadeur. Lorsque toutes les cartes sont parties, les disques qui restent bénéficient d’un bonus pour le tour suivant. Malin rééquilibrage.
Chaque joueur a donc récupéré des cartes Arche. Nous en arrivons à la phase de pose. Pour poser une carte devant soi, on doit en payer le coût. Comme je l’ai expliqué tout à l’heure une carte possède aussi un revenu. On choisit donc soit d’écarter une carte pour toucher des revenus soit de la poser en payant son coût. Simple.
Les revenus excédentaires restent au joueur pour le(s) tour(s) suivants.
Lorsque l’on pose une carte personnage elle doit se rattacher à un module. Un module ne peut accueillir que 2 cartes personnage maxi (quelques exceptions)
De suite, le jouer marque les PV indiqués.
La subtilité c’est que les cartes posées permettent aussi d’aller éliminer des cartes adverses, d’en retirer des bonus, de collectionner des cartes par faction et gagner des PV à chaque fin de tour (cumul à chaque tour), de muter des cartes, etc…
L’ordre du tour est subtil. Le dernier du score en fin de tour, choisit son emplacement et ainsi de suite en remontant à l’envers le score. C’est intéressant car il peut s’avérer intéressant de commencer les enchères mais pas du tout intéressant de poser ses cartes en premier notamment au dernier tour qui peut faire mal.
Encore un choix.
Ce jeu est bondé de choix délicats et de combos diverses. Au fil de la partie, on découvre de nouvelles possibilités rendant le jeu passionnant.
il échappe à la note maximum car la fin de partie peut s'avérer très couperet.
Une très belle reprise de l'univers et des mécaniques du 1er Abyss dans un jeu plus court, plus dynamique et plus prenant.
Plus j'y joue, plus je découvre des subtilités.
Les cartes , tel ou tel coup n'ont pas le même intérêt suivant la configuration de la partie. C'est très plaisant et engendre des parties variées.
2 bémols : pas de feuilles de score pour aider à compter le score final. Manque un truc pour que chaque joueur retienne son nb de perles sans tout recompter.
Si j'étais jury, il aurait un prix !
Dans la lignée des jeux à l'allemande, cuba est un excellent cru!
Le matériel: le plateau de jeu est très joli et fonctionnel, les différents pions en bois sont agréables au touché et certains sont bien au thème, surtout les bouteilles de rhum. Les illustrations sont de qualités.
La mécanique: Une mécanique basée sur des choix de personnages afin d'utiliser au mieux une de leurs capacités, un système de points de victoire avec de multiples possibilités de marquage, et plusieurs tactiques de jeu possibles.
Le fun: On est pas là pour la déconne, mais plutôt dans l'optimisation (c'est court 6 tours de jeu!) ce qui donne des parties tendues, surtout quand on veut remplir un bateau avant ses adversaires, ou construire un batiment avant les autres, chaque batiment étant unique. Malgré un aspect "gros jeu kubenbois", cuba est abordable même pour des joueurs novices (ils auront un peu plus mal à la tête que les autres, c'est tout )au final, un très bon investissement avec une bonne rejouabilité, sauf si on le sort tous les jours.
Le début de ma première partie m'a donné une impression très négative, avec ces mécaniques poussives sans grande originalité dans le genre "collecte d'objets / chasse au trésor", le tout illustré platement au photoshop, proche d'un jeu vidéo shareware début 2000.
Et puis la sauce a pris, grâce à un très bon équilibre qui se dégage au fur et à mesure que les pions terminent leurs parcours à la taverne (quand il n'ont plus de tuiles sur lesquelles aterrir, mais cela se fait souvent par choix). Les 3 manière de scorer (collecte de doubles / combinaisons "petits trésors" / gros trésor caché façon bataille navale) nous donnent à réfléchir à chaque moment de la partie, ce qui est très plaisant, avec un feeling un peu créatif, mais pose rapidement un problème de cohérence sur le but final du jeu. Le plus excitant reste bien sûr le gros trésor, pour lequel on peut s'amuser à survoler les pions adverses, dévoilant ainsi un de leurs indices, ce qui rend d'autant plus important l'ordre d'arrivée à la taverne. Alors Trésor or not Trésor? Ornella ne tranche pas et nous propose deux modes de jeux, l'un pour lequel le trésor est une condition (pas la seule) du gain de la partie, ou juste un apport de 20 points... ou du nombre de points que vous conviendrez avec les autres joueurs. Mmouais... Ok c'est du game design créatif (on eut aussi varier la rapidité d'arrivée des pirates) mais au fond, j'ai l'impression que l'auteur n'a pas su trancher sur le vrai but du jeu... et puisqu'une partie où les deux joueurs se désintéresseraient complètement du gros trésor n'aurait pas grand intérêt, on finit par se chamailler en mode:
- Vas-y, cherche un peu le fucking trésor toi aussi!
- Bof, moi je carbure aux paires et aux combinaisons, je m'en fiche de ton trésor...
Et puis finalement si personne ne joue le jeu des tuiles/cartes au Big Trésor, on aura une chance infime de le trouver. Et un joueur peut aussi s'amuser à garder d'avantage de pirates sur l'île pour révéler au dernier moment plusieurs cartes qu'il sera le seul à voir... La fameuse "prime au salaud" qui entraîne parfois des fins de parties un peu agitées. Bon allez, en y repensant il est sympa et très vivant ce jeu, même s'il ne sait pas trop sur quel jambe de bois danser.
EDIT : Je rajoute un point car ayant depuis joué avec plusieurs enfants, on cherché À CHAQUE FOIS le trésor donc le problème que j'évoquais ne s'est donc plus posé !!!
Les auteurs ont réussi à tendre, densifier, rendre plus interactif un jeu qui était déjà excellent au demeurant ! Par ajouts de petites touches par ici (perles, couronnes, étalement et sélection des jetons..., capacités des cartes) et équilibrages par là (privilèges, plusieurs façon de gagner..).
Après 7 wonders qui avait su se renouveler en version Duel, on se demande si Splendor ne va pas réussir le même tour de force ! Une très belle surprise notamment sur cette année 2022 pas si riche que cela en jeux spécifiquement pour 2 joueurs dont on est amateurs.
Si le lien est autorisé, voici notre article illustré prévu pour la sortie du jeu avec ce qui change par rapport au jeu de base notamment : <https://adayagame.fr/index.php/jeux-pour-2/403-test-et-avis-sur-le-jeu-splendor-duel-une-perle-en-duo>
Ce jeu peut être pris comme un jeu de plateau avec des cartes si vous vous contentez des jouer avec les préconstruits (qui sont cela dit très efficaces). Mais c'est avant tout un jeu de deck building. La boite de base contient des cartes de quatre éléments.
Si vous affrontez un autre mage dans un enième affrontement à coup de sorts, la différence ici se fait au niveau du mana. La gestion fait qu'il faudra composer avec le mana de votre adversaire autant qu'avec le votre.
En effet au début de chaque tour vous prenez 3 mana dans l'éther infini (oui bon, effectivement dans la boîte ce n'est pas vraiment infini hein) que vous répartissez en deux piles. Vous allez en prendre une et l'autre sera encore là au début du prochain tour de votre adversaire. Vous le voyez venir le truc ? Bah oui, plus ça va et plus le mana s'empile et les opportunités deviennent importantes. Car il faut savoir qu'à chaque fois que vous jouez un sort, le mana utilisé pour le lancer est remis dans les deux piles. Ici rien ne se perd, mais parfois il ira servir votre adversaire qui se fera un malin plaisir de vous le renvoyer via un sort de son choix. Et si le mana récupéré ne vous convient pas, un système d'échange en mode "2 pour 1" est même prévu.
Pour le reste, 6 éléments sont disponibles : eau / air / terre / végétal / minéral / arcane avec les sorts qui vont bien. Tout est basé sur l'élémentaire, pas de créatures ici. Même si le végétal anime des arbres.
Une mention spéciale pour les illustrations que j'adore. D'un simple coup d'oeil, on sait tout de suite à quel élément il fait référence et c'est vraiment appréciable.
je n'ai pas pris l'option solo donc je ne parlerais pas de cet aspect, mais clairement en mode joueur contre joueur, j'ai adoré le deckbuilding. Le fait que le mana soit à part permet de mélanger sans vraiment de contrainte un peu tous les éléments. C'est vraiment jouissif.
Alors effectivement la boîte ne contient pas tous les sorts en 4 exemplaires. Il y a toutefois largement de quoi monter plusieurs decks bien sympa.
j'ai vraiment hâte de voir la suite et ce que les nouvelles extensions pourront amener au jeu. Et je pense que mon fils aussi !